Golden State domine Memphis sans forcer

Invaincu depuis le 27 janvier à domicile, Golden State aura mis moins de cinq minutes pour prouver que le repos possède aussi son lot de vertus. Les jambes des troupes de Steve Kerr ne manquaient pas de rythme à l’Oracle Arena et les Warriors confirment leur impressionnante facilité (101-86). Sans Mike Conley, Memphis n’a pas vu le jour : sa paire Gasol-Randolph a manqué de soutien et sa défense a laissé le collectif des Warriors réciter sa partition sans dièse. Les Splash Brothers (40 pts à eux deux) n’ont même pas donné le sentiment de forcer. Comme Washington et Cleveland, Golden State est toujours invaincu dans ces playoffs.

Golden State tellement facile

Comme les Spurs la saison passée, les Warriors arborent cette faculté rare de pouvoir dominer outrageusement un match sans en fournir l’impression visuelle adéquate. Cette qualité a un nom : la facilité. Chez Golden State, elle peut être outrancière et quasi arrogante, tant cette équipe ne donne jamais le sentiment d’être dans le dur. Quand Draymond Green enfile les paniers primés comme un développeur de San Francisco les codes HTML, il est facile. Quand Harrison Barnes et Marreese Speights s’emballent en début de deuxième quart, pour mettre les Warriors à +16, ils sont faciles. Quand le leader NBA de la saison régulière inscrit 17 pts dans les six premières minutes du deuxième quart temps, terminent la première mi-temps à 61,5% aux tirs et 17 passes pour 24 paniers, ils sont faciles. Quand Steph Curry rentre aux vestiaires avec 12 pts sans avoir vraiment enflammé l’Oracle, exception faite de deux tirs primés consécutifs en milieu de deuxième quart, il est facile. Steve Kerr ne craignait pas l’effet rouille d’un trop long repos, il avait bien raison. Golden State ne roule pas eu diesel et pour Dave Joerger et Memphis, au contraire tout est forcément difficile. Après les six pertes de balle du premier quart temps, les Grizzlies sont redevenus disciplinés dans le deuxième (0). Dans ce schéma classique, Zach Randolph (16 pts en 1ère mi-temps) et Marc Gasol (11 pts et 5/6 aux LF à la pause) récitent leurs gammes mais Nick Calathes revient à la réalité d’’une vraie défense de playoffs et Jeff Green prend le bouillon. Sans banc ni backcourt, les Grizzlies limitent seulement la casse à la pause (62-51). Avec 51% et 7 interceptions sur la feuille de stats. C’est dire l’impressionnante facilité des hôtes.

Memphis victime de son déséquilibre

Le troisième quart frôle la démonstration. L’Oracle devient alors la Foire du trône, avec son MVP au cross casseur de chevilles, son jumeau de la Splash Family, son Festus de blockorama et son Brésilien Barbosa. Les Grizzlies sont limités à 14 pts avec Z-Bo en principal pourvoyeur et sont incapables cette fois de contrarier les Guerriers dans leur entreprise de démolition. En terminant le quart en small ball pour répondre à la sortie de Gasol et le repositionnement de Randolph en 5, Steve Kerr démontre que lui aussi dans son ajustement de match, il est facile. Golden State prend 17 pts d’avance (83-66) après 36 minutes et laisse Shaun Livingston faire le taf en début de quatrième quart temps pour prémunir toute sortie de route. Deux minutes de précipitation permettent à Memphis de revenir à -13 sur de la transition. Green puis Curry à 7m23 tuent dans l’œuf l’improbable come-back. Memphis boit la tasse, les séances vidéo promettent d’être intenses lundi et mardi matin. Le boulot de Steve Kerr sera lui d’éviter l’excès de confiance. Il est vite arrivé quand tout n’est que facilité.

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