Si le premier match avait été assez compliqué pour John Wall et Bradley Beal qui avaient fini à 5/18 et 6/23 aux tirs, le deuxième opus a été un petit bijou de la part des deux jeunes arrières de D.C.
Avec 26 points et 17 passes pour John Wall et 28 points pour Bradley Beal, l’arrière-garde des sorciers a envoûté les Raptors… Et ils ont également pu compter sur le petit dernier de la bande : Otto Porter !
Bradley Beal a aussi son petit caractère
Parfaitement en confiance, les deux acolytes ont maîtrisé leur sujet avec à la clé des records de passes pour le meneur et de points pour l’arrière.
« John et moi, on n’avait pas bien joué dans le premier match. » a confirmé Beal en conférence de presse après le match. « Il a dit qu’il fallait qu’on soit plus agressif. Notre grand truc, c’est qu’on doit se faire violence pour être plus physique. On doit les frapper en premier. Ils pensent être une équipe physique, et ils le sont. Mais on ne va pas reculer. »
Interrogé à la mi-temps, Bradley Beal (21 ans) avait déjà montré qu’il avait les émotions à fleur de peau.
« Ils pensent que nous sommes des vauriens [punks en VO, ndlr]. Ils pensent qu’ils peuvent nous bousculer. Mais on ne va pas se laisser faire. »
Particulièrement en verve avec ses 28 points, nouveau record personnel, Beal s’est même pris le bec avec Kyle Lowry au début du dernier quart, récoltant une faute technique. Après lui avoir un petit signe de la main quand il est sorti pour six fautes lors du match 1, le jeune arrière des Wizards a démontré qu’il avait lui aussi son petit caractère.
« C’est un peu de [l’influence de Paul Pierce, ndlr] et un peu de ma propre personnalité. Parfois, le match devient plus intense et ça peut déborder. J’ai pris une technique mais bon, ce n’est pas important. Il faut qu’on reste agressif quoiqu’il arrive. On a gagné deux matchs mais on doit garder la même attitude, jouer comme si on était à deux défaites. »
John Wall, le « meilleur meneur de la ligue » pour The Truth
A ses côtés, John Wall (24 ans) n’a pas été en reste. Avec ses 17 passes, il établit à la fois son nouveau record personnel mais également celui de sa franchise des Wizards en playoffs. Complimenté par Paul Pierce qui l’a encore décrit comme le « meilleur meneur passeur de la ligue », Wall a impressionné par la polyvalence de son jeu. Capable de bâcher violemment Lou Williams et d’aller finir sa propre contre-attaque, avec la faute, il a dégoûté les Raptors.
« On ne peut jamais vraiment savoir quand on aura une bonne soirée au niveau du tir. Tout ce qu’on peut contrôler, c’est son agressivité, jouer le jeu comme il doit être joué et impliquer ses coéquipiers. Notre équipe croit en nous. Et ce soir, on a contrôlé le tempo du match. Franchement, on se fiche de savoir qui a le meilleur backcourt, on veut juste être bon sur le terrain. Comme me le disait un de mes premiers entraîneurs, le plus important est de se rendre utile par tous les moyens possibles quand on est sur le terrain, que ce soit en passant la balle, en défense, aux contres. »
Impeccable en défense où il a martyrisé Kyle Lowry qui a très rarement réussi à le déborder, Wall a pour le coup fait honneur à son patronyme. Surtout, il a imprimé un tempo infernal que les Raptors n’ont jamais réussi à tenir. Bien aidé par ses intérieurs qui ont verrouillé le rebond, Wall a permis à son équipe de marquer 13 points sur jeu rapide lors des deux premiers matchs. En playoffs, ces points faciles sont primordiaux.
La révélation Otto Porter
Dans l’ombre du duo Wall – Beal, Otto Porter se révèle quant à lui comme le parfait complément par sa combinaison de taille et de qualité de tirs. L’ancien Hoya de 21 ans a effectivement réalisé une solide prestation en sortie de banc, avec 15 points (à 6/8 aux tirs) et 9 rebonds. Son coach Randy Wittman a apprécié les grands débuts de son joueur en playoffs.
« Otto nous a encore beaucoup apporté en sortie de banc. Il nous a donné de très bonnes minutes, en attaque et en défense, pour écarter le jeu avec quelques tirs à trois points et avec son activité aux rebonds. (…) C’est sa première série de playoffs car il n’avait pas joué avec nous l’an passé. Il a vraiment saisi sa chance cette année. Il joue avec beaucoup de confiance. Il a été très bon dans le dernier quart. Je trouve qu’il a très bien géré ses débuts sur la grande scène des playoffs. On ne sait jamais ce que ça va donner mais lui l’a parfaitement géré. »
Encore un peu frêle physiquement, Porter n’a cependant pas eu peur du combat physique sous les panneaux. Au contraire, il a profité à plein de la raquette quasiment déserte des Raptors pour aller cueillir ses 9 prises et faire dire à John Wall qu’il « était partout sur le terrain ». Rentré discrètement dans sa série avec 5 points et 5 rebonds au match 1, Otto Porter grandit lui aussi à vue d’oeil pour les Wizards.
« Ce fut un match difficile pour nous mais on a réussi à appliquer les consignes. On a été bon en défense et on les a battus aux rebonds, ce qui est très important pour nous. Notre plan de jeu était de rendre la vie impossible à [Lowry et DeRozan] et on a réussi à leur mettre la pression et à gagner la bataille psychologique. On avait la volonté collective d’aller chercher ces rebonds et ça nous a permis d’empocher cette deuxième victoire. »
Avec les Wall, Beal, Porter voire Seraphin (6 points en 10 minutes hier soir) qui sont bien entourés des vétérans que sont Gortat, Nene, Gooden et Pierce, le cocktail proposé par les Wizards semblent bien trop costaud pour des Raptors hésitants et inconstants.
« Beaucoup de nos jeunes gars ont grandi ce soir » conclut le vétéran Drew Gooden.
Propos recueillis à Toronto