Pour Tyus Jones, c’est l’heure du choix

Héros de la finale du championnat universitaire avec 23 points, 5 rebonds et surtout des paniers décisifs pour son équipe de Duke, Tyus Jones va rapidement devoir se pencher sur son avenir et la suite à donner à sa carrière.

Dans l’ombre de Jahlil Okafor, le meilleur freshman de l’année, et de Justise Winslow, la révélation de Duke lors de la March Madness, Jones a réalisé une campagne très solide pour la première année de son cursus en Caroline du Nord. Avec 11.8 points, 5.6 passes décisives et 3.5 rebonds, son niveau de jeu a été l’une des principales raisons de la formidable saison des Blue Devils.

MOP surprise du Final Four

Originaire du Minnesota, Tyus Jones était également suivi par Kansas, Kentucky et Baylor mais il a préféré rejoindre « Coach K » et son grand ami Jahlil Okafor à Duke. En saison régulière, il a déjà réalisé quelques performances de choix, à commencer par ses 22 points face à Wisconsin en novembre dernier ou encore son panier décisif à Virginia à la fin du mois de janvier, ce qui lui a valu son surnom de « Tyus Stones ».

Si Okafor et Winslow sont assurés d’être des « lottery pick », le nom de Jones ne figurait pas forcément sur les tablettes des GMs de la NBA, du moins pas pour cette année. On le comparait le plus souvent à un DJ Augustin ou Tyler Ennis. Relativement petit (1m85) et pas forcément très athlétique, il avait du travail pour devenir un réel prospect NBA.

Mais petit à petit, son leadership, son intelligence de jeu, sa vision et son sang froid dans les moments chauds l’ont placé sur les radars de la NBA. Et il a donc terminé la saison en apothéose avec le titre de champion et le trophée de meilleur joueur du Final Four. Son avenir ? Il verra cela dans quelques jours.

« Il doit profiter pleinement du moment » explique son père Robert à ESPN. « Et rester humble et reconnaissant. »

Un cote au plus haut auprès des dirigeants NBA

Une fois redescendu de son nuage, il devra donc choisir entre rempiler à Duke pour son année de sophomore, tenter de défendre son titre de champion avec un effectif bien différent de celui de cette saison ou se présenter à la Draft, sans forcément être tout à fait prêt pour s’imposer en NBA.

« Sa cote ne sera jamais plus haute qu’aujourd’hui, » reconnait son père.

L’an prochain, Duke devrait jouer sans Okafor et Winslow. Chase Jeter sera le nouveau pivot de l’équipe mais la force des Blue Devils sera dans le périmètre avec Grayson Allen, Matt Jones ou encore la recrue Luke Kennard. Cette saison, sa relation sur et en-dehors du terrain avec Okafor a été déterminante dans son jeu. Il aura également plus de pression, avec l’étiquette de MOP collée sur son dos à chaque match.

Selon les GMs interrogés par ESPN, il se placera entre la 20e et la 30e place s’il se présente à la Draft. Sa défense reste très loin du niveau NBA mais il compense par son intelligence de jeu.

« Il doit choisir entre passer son temps entre la D-League et le banc en NBA ou bien tenter le doublé avec Duke. Il ferait mieux d’assurer sa place en NBA, » a déclaré un dirigeant NBA après le match.

Le risque de rater le coche

Mais il n’est pas certain qu’il soit pris au premier tour en 2016. Sur les dix GMs interrogés après le sacre de Duke, tous ont affirmé que la meilleure décision serait de se présenter à la Draft.

« La Draft est relativement faible, » ajoute un scout. « Il ne sera jamais autant en vue. Je suis encore un peu hésitant quant à sa taille et son physique mais il ne peut pas rester en NCAA. Pas après ce soir (hier soir). »

La décision n’appartient qu’à lui mais si beaucoup de joueurs font le saut trop tôt vers la NBA, beaucoup d’autres le font trop tard. N’est-ce pas James Michael McAdoo, probable lottery pick lors de sa saison de freshman, non drafté deux ans plus tard et qui végète aujourd’hui entre le banc de Golden State et son équipe affiliée en D-League…