Rookie non drafté à sa sortie de Fresno State, Tyler Johnson raconte son histoire avec la NBA en débutant par une réflexion singulière. Il cite Reggie Williams en référence. Oui, l’ancien Dijonnais… également joueur des Warriors par le passé.
« J’étais un fan des Lakers et je tombais donc souvent sur des matchs des Warriors. Reggie Williams venait d’obtenir un contrat de 10 jours et il a joué à un très haut niveau de sorte qu’il est resté toute l’année. Depuis ce moment-là, je suis fan. Parce qu’il a débuté comme ça, par un contrat de 10 jours. »
Comme Reggie Williams effectivement, Tyler Johnson est entré en NBA par la petite porte. Désormais bien installé dans la rotation d’Erik Spoelstra, le petit arrière a pourtant trimé pour en arriver là où il en est actuellement.
Faire ses preuves en ligues d’été, présaison ou D-League
En fait, son tout premier contact fut celui ensoleillé les ligues d’été d’Orlando et de Las Vegas. Au sein du Heat, déjà, Tyler Johnson brille avec plusieurs actions d’éclat mais aussi par son incroyable vivacité. Avec 12 points et 3 rebonds de moyenne, il avait montré de belles promesses malgré un gabarit jugé trop court pour la Grande Ligue (1m93 pour 85kg).
Convoité par plusieurs écuries européennes, le jeune arrière de 22 ans est cependant resté dans le giron de la franchise floridienne en acceptant de participer au camp d’entraînement du Heat. Ensuite, ce fut la présaison aux côtés notamment des rookies James Ennis et Shabazz Napier. Là non plus, Tyler Johnson n’a pas démérité avec une sortie à 17 points contre les Spurs comme seule et unique apparition.
« Cela a été assez dingue depuis que j’ai quitté l’université. Depuis la summer league, et puis la D-League, j’ai continué à garder mon objectif en vue. Je n’ai pas bronché, j’ai continué à travailler, et ça a payé. »
Eh oui, Tyler Johnson aussi a eu droit à l’inévitable aller/retour en D-League. Au début, c’était simplement l’aller et c’est le joueur qui s’est offert le retour en alignant des stats rondelettes (18 points, 4 rebonds, 4 passes). Signé pour un premier contrat de 10 jours à la mi-janvier, il va en obtenir un deuxième, puis un contrat sur le reste de la saison. Mais que l’épreuve du feu fut difficile…
Et puis le grand saut en NBA
« Lors de mon deuxième contrat de 10 jours, pour le premier match, ça devait être le deuxième quart. Et il s’agissait de mes premières vraies minutes, » se souvient-il au Sun Sentinel. « Ils ont appelé mon nom et pendant une seconde, j’ai été secoué car c’est la première fois que j’allais jouer de vraies minutes en NBA. C’est probablement un de ces moments que je n’oublierai jamais. »
Avec un match à 13 points contre Boston, puis 18 contre les Spurs et 14 contre New York en février, Tyler Johnson a acté sa résidence jusqu’à la fin de saison à Miami. Avec des moyennes de 8 points, 2 rebonds en 20 minutes de jeu sur 16 matchs, le CV n’est pas forcément rutilant.
Mais le garçon s’est surpassé en mars.
Dans la même semaine, Tyler Johnson a non seulement établi son record en carrière à 26 points (à 10/13 aux tirs) contre les Suns mais, quelques jours plus tard, il a remis le couvert en marquant 24 points (à 7/12 aux tirs) dans une nouvelle victoire face aux Kings. Encore inconstant, le néo-Heat s’est cependant bien adapté au jeu prôné par coach Spoelstra. Ce dernier l’apprécie d’ailleurs tout particulièrement, tant par son parcours que par son attitude.
« Si vous allez à la définition de hargne, vous verrez probablement la photo de Tyler, » avance Spo sur NBA.com. « Ce gamin a mérité tout ce qui lui est arrivé dans sa vie. Il est dur au mal et c’est un vrai compétiteur. Il a investi énormément de temps en coulisses pour suivre notre programme de développement. »
Un des quatre mercenaires du Heat
Avec la blessure de Chris Bosh, on craignait le pire pour l’ancienne forteresse de l’Est. Luol Deng et Goran Dragic sur le flanc, Tyler Johnson a profité de l’occasion qui lui était offerte. En fait, il a pris le rôle qui était auparavant celui de Norris Cole et produit même davantage que le nouveau meneur des Pelicans. Explosif et scoreur, il est un vrai facteur X pour Miami.
Aux côtés d’Hassan Whiteside, Henry Walker (feu Bill) ou encore Michael Beasley, Tyler Johnson est le quatrième mercenaire signé contractuellement par le Parrain, Pat Riley. Avec sa bande de tueurs à gages sous la main, Pat Riley espère bien que son Heat atteindra les playoffs. En tout état de cause, l’arrivée de ses quatre joueurs complètement inattendus a influencé favorablement la saison du Heat.
Pour le fan de Reggie Williams, ce serait là encore un accomplissement assez incroyable…
Son record à 26 points
Sa prestation à 24 points
https://www.youtube.com/watch?v=S8msbALFLCk