Alexis Ajinça : la tête et les jambes

Quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre ! Anthony Davis absent hier soir, Alexis Ajinça a parfaitement pris le relais de son coéquipier All Star dans la peinture.

Un coach mental qui le connaît depuis l’INSEP

Débutant le match d’hier soir face aux Clippers sur le banc, le pivot tricolore a néanmoins eu droit à 25 minutes de temps de jeu… et le stéphanois a su quoi en faire ! Avec 17 points, 9 rebonds et 3 contres, le tout à 6/11 aux tirs et 5/5 aux lancers, Ajinça a largement participé à la 5e victoire en 6 matchs des Pélicans.

Présent dans la peinture pour aller provoquer la faute de Blake Griffin ou bâcher Big Baby Davis à deux reprises, ou encore prendre un rebond autoritaire à une main après un raté de son ancien coéquipier, Austin Rivers, le grand Alexis a répondu présent après une soirée bien morose lors du dernier match face à Denver où il n’avait pas joué, décision du coach.

Pour gérer cette situation de doublure avec un temps de jeu plus qu’instable, Ajinça fait désormais appel à un coach mental. Il s’agit de Cedric Quignon Fleuret, psychologue clinicien et responsable de l’unité du suivi psychologique du service médical à l’Insep, qui connaît Alexis depuis que ce dernier est passé par la pépinière de Vincennes, à l’âge de 15 ans.

« J’essaie de lui parler chaque semaine pour avoir un retour de quelqu’un d’extérieur. Cela m’aide beaucoup à ventiler. Ce n’est pas facile mais je dois rester prêt pour chaque opportunité. Il regarde mes matchs et analyse mon approche à travers le langage corporel notamment. Quand je suis rentré en France, j’étais assez déprimé car je pensais avoir le niveau pour jouer en NBA. J’avais besoin de parler à quelqu’un qui me connait depuis longtemps. Et on a gardé ce mode de fonctionnement depuis. »

Les décisions contestables de Monty Williams

Déjà à Strasbourg, où Alexis a commencé son long chemin de croix pour revenir en NBA, le psychologue aidait Ajinça à maintenir son niveau de concentration au plus haut. Car si le toucher inné et le physique basket d’Alexis ne s’apprennent pas, l’approche mentale peut elle être enseignée, ou tout au moins, travaillée.

Plus constant malgré un temps de jeu en dents de scie, Ajinça semble avoir trouvé la meilleure manière de préparer ses matchs. Et chaque absence d’Anthony Davis est plutôt bien gérée, comme lors de cet enchaînement de deux matchs à 16 points, 14 rebonds et 22 points et 6 rebonds à la mi-janvier. Face à la défense parfois laxiste du duo Blake Griffin – DeAndre Jordan, Ajinça a sanctionné hier soir.

« C’est vrai, les Clippers me réussissent plutôt bien. Mais ça vient du fait qu’ils me laissent rouler après l’écran. Je me place bien sous le panier, dans la fenêtre de passe de mon meneur, et ça marche bien pour nous. J’essaie simplement de donner mon maximum à chaque fois que j’entre sur le parquet. »

Reste maintenant à Monty Williams de faire son auto-critique et donner un temps de jeu plus régulier à son pivot français. Avec plusieurs sorties de très haut niveau ce mois-ci, Alexis le mériterait amplement…

Ses highlights face aux Clippers