Hier, Vivek Ranadive a surpris tout le monde en limogeant sans prévenir Mike Malone, le coach des Kings. En attendant de trouver le prochain capitaine à bord du vaisseau californien, c’est l’ancien assistant (et coach du Jazz) Ty Corbin qui va assurer l’intérim. Mais la franchise de Sacramento ne va pas pouvoir rester ainsi sans « head coach » bien longtemps. Basket USA vous aide à y voir clair parmi les prochains prétendants au trône des Kings.
George Karl
Les +
– sa relation avec le GM Pete D’Alessandro. Les deux ont déjà collaboré à Denver récemment et ça avait plutôt bien marché avec les Nuggets qualifiés en playoffs (même si sortis dès le premier tour par les Warriors) et Karl élu meilleur entraîneur de l’année.
– son immense carrière. Ancien coach des Cavs, Warriors, Sonics, Bucks et Nuggets (et du Real Madrid), Karl connaît parfaitement le basket moderne. Il a su évoluer avec son temps et a surtout toujours réussi là où il est passé (sauf avec Team USA en 2002). Un formidable leader et pédagogue.
Les –
– son âge avancé. A 63 ans, Karl a déjà battu le cancer deux fois, comme le clame sa page Twitter, et il est fort possible qu’il ne soit plus aussi vigoureux que par le passé… et donc capable de tenir un groupe jeune comme celui des Kings.
– son ambition personnelle. Il est de notoriété publique que George Karl (1131 victoires) court après le record de victoires de Don Nelson (1333). Il lui en manque actuellement 202 pour égaler le gourou des Warriors. Reste à savoir si Karl va estimer que les Kings vont pouvoir l’y aider… ou au contraire plomber son bilan !
Vinny Del Negro
Les +
– l’école Spurs. Comme beaucoup, Del Negro a beaucoup appris au contact de Gregg Popovich lors de son passage chez les Spurs entre 1992 et 1998. Apôtre convaincu du basket total pratiqué par les Spurs, Del Negro pourrait apporter un peu d’ordre et de discipline au sein de la jeune troupe des Kings. Pour ne rien gâcher, Del Negro est un ancien de la maison puisqu’il a été drafté par les Kings, en 1988 !
– un bilan pas si dégueulasse. Critiqué de toutes parts, à Chicago comme à Los Angeles, Del Negro a finalement un bilan tout à fait honorable à la tête des Bulls et des Clippers. 210 victoires pour 184 défaites, et une accession aux demi-finales de conférence en 2012, Vinny doit tout de même savoir s’y prendre pour ramener de tels résultats.
Les –
– sa mauvaise réputation. Joueur de devoir pendant sa carrière, Del Negro est devenu coach et n’a jamais vraiment convaincu dans cette position. Pas forcément le plus grand des techniciens en termes de tactique pure, et loin d’être un coach à poigne avec son charisme inexistant, Del Negro ne dispose pas franchement d’une grosse cote d’amour en NBA.
– son manque d’autorité. Mis à mal par Chris Paul lors de sa dernière pige aux Clippers, Del Negro est loin d’être un coach qui impose le respect. Or, pour les Kings, il faut définitivement trouver un entraîneur capable de mettre en place des fondamentaux de jeu, quitte à passer pour un tyran. On est là très loin des qualités de Del Negro qui est plutôt un entraîneur consensuel (à la Scott Brooks).
Mark Jackson
Les +
– un coach charismatique. Pasteur pendant son temps libre, Jackson est un excellent orateur, toujours capable de galvaniser ses troupes et créer l’unité pour atteindre un objectif commun. Fort en gueule, il devrait également avoir appris de ses déboires avec les Warriors en tenant une ligne de conduite plus rigoureuse au sein de sa nouvelle franchise.
– un coach fraîchement coupé. Licencié à la surprise générale en fin de saison passée, Jackson évolue encore dans le bain NBA en commentant les matchs pour ESPN mais il est surtout encore très frais au niveau du coaching en ayant simplement raté un quart de saison s’il venait à être embauché par les Kings.
Les –
– son manque de pédagogie. S’il peut rameuter ses troupes à force de discours qui ressemblent à des prêches, Jackson n’est pas vraiment un coach formateur comme on l’entend sur le Vieux Continent. Or, c’est précisément d’un entraîneur patient et à l’écoute dont ont besoin les Kings. Un Brett Brown en quelque sorte…
– sa frilosité vis-à-vis de l’analytique. C’est la dernière mode en NBA et chaque franchise y est plus ou moins versée. En l’occurrence, à Sacramento, les nouvelles technologies excitent forcément l’intérêt et un coach « vieille école » tel que Jackson (critiqué pour cette même réticence à Golden State) ne pourrait pas faire bon ménage avec ce contexte high tech.
Alvin Gentry
Les +
– son contact avec les Kings. Sur le marché cet été, Gentry avait été sélectionné par les Kings parmi les candidats pour le poste d’assistant auprès de Mike Malone. Finalement, l’affaire a capoté et il est parti à Golden State avec Steve Kerr… mais Gentry serait donc actuellement le coach par intérim si un accord avait été trouvé !
– son CV peu ronflant. Cela peut paraître paradoxal mais Gentry est sans doute le moins médiatique des postulants. Paradoxalement, pour les Kings, c’est exactement ce qu’il faut car il s’agit bel et bien de changer la culture dans la capitale californienne. Gentry pourrait incarner ce nouveau souffle après avoir atteint la finale de conférence chez les Suns.
Les –
– la saison des Warriors. Chaudement installé comme assistant auprès de Steve Kerr (son ancien GM à Phoenix), Gentry n’a pas vraiment de raison de quitter le bateau des Warriors, surtout qu’il est sous contrat pour trois ans. Tout roule pour l’instant ! Ce serait bête de partir au cours d’une si belle saison !
– pas de réel style de coaching. Ayant pris la suite de D’Antoni et Porter à Phoenix, Gentry n’a pas véritablement développé sa propre patte au niveau du coaching. Au lieu de ça, il avait fait la synthèse de ces deux prédécesseurs pour construire son propre succès. Le souci, c’est qu’à Sacramento, il n’y a pas de succès sur lesquels construire…
Mike D’Antoni
Les +
– un coach d’attaque. Les dirigeants des Kings se sont ouvertement plaint des options offensives prises par Mike Malone et s’ils veulent effectivement offrir un jeu d’attaque alléchant à leurs fans, les Kings feraient bien d’embaucher Mike d’Antoni, le spécialiste en la matière, actuellement au chômage.
– un spécialiste du small ball. Bien qu’il y ait l’inévitable DeMarcus Cousins à Sacto, le « jouer petit » pourrait s’avérer une option très payante pour les Kings qui disposent, avec Rudy Gay, Ben McLemore, Darren Collison ou encore McCallum, Stauskas voire Williams pour écarter le jeu aux quatre positions (autre que celle du pivot). Avec DMC qui jouerait les Stoudemire, les Kings pourraient ressusciter le jeu uptempo des Suns de la grande époque.
Les –
– un coach d’attaque. On a bien souvent les défauts de ses qualités et pour D’Antoni, c’est évidemment de ne pas être un grand coach de défense. Or, les Kings ont bien besoin de bosser leurs fondamentaux de ce côté-là du terrain…
– ses deux dernières expériences. Si D’Antoni avait révolutionné la NBA avec ses Suns et Steve Nash, ses deux dernières piges à New York et Los Angeles ne lui ont pas réussi. C’est peu de le dire. Attendu comme le messie à chaque fois, il n’a pas pu faire de miracles avec des équipes individualistes. Dans le coup, il a indubitablement abîmé son image de marque.
Chris Mullin
Les +
– le bras droit du patron. Enfin, la patte gauche en l’occurrence ! Comme le Shaq, il fait déjà partie de la franchise en tant que conseiller de Vivek Ranadive et connaît donc parfaitement les questionnements actuels des Kings. Hall of Famer et légende du basket, Mullin a une aura qui dépasse la simple franchise californienne et son patron pousserait visiblement pour voir Mullin sur le banc.
– un disciple de Don Nelson. A défaut d’avoir le maître, autant essayer d’avoir un de ses disciples. Elevé au grain de folie du run & gun, façon Run TMC, Mullin a une vision du basket qui pourrait évidemment plaire aux dirigeants des Kings… et à leur public ! Comme Don Nelson ne sortira probablement pas de sa retraite heureuse à Hawaii, Mullin offre une belle solution de repli.
Les –
– un coach rookie. Comme Steve Kerr chez les Warriors, Mullin serait un coach débutant s’il obtenait le job. Pas forcément la meilleure idée du monde quand on vient de dégager un autre coach qui effectuait sa première pige (en tant que head coach)…
– pourquoi s’embêter ? Conseiller principal du proprio, Mullin n’a pas vraiment besoin de se mettre en danger avec une très bonne place dans l’organigramme des Kings. A moins que les fourmis du coaching le démangent vraiment, le Dream Teamer n’a aucune raison de prendre un tel risque.