Interview Rudy Gobert : « Il nous manque de la régularité pour franchir un cap »

Auteur d’une excellente Coupe du Monde sous le maillot de l’Equipe de France, Rudy Gobert est aujourd’hui un élément important de la rotation du Jazz pour sa deuxième saison en NBA. Au sein d’un groupe jeune et en pleine progression, il aborde avec confiance la suite de la saison régulière avec pour objectif de continuer sa montée en puissance. Nous l’avons rencontré lors de son passage à Washington avant la première titularisation de sa carrière.

Rudy, la saison de rookie est souvent considérée comme l’étape la plus dure à franchir pour un joueur NBA. Pouvez-vous confirmer cela ?

C’est évident. Cette année, je sais comment la NBA fonctionne, je sais comment gérer la longueur d’une saison, et tout ça est devenu une petite routine. Il n’y a plus cet effet de surprise qui a pu exister l’an dernier pour moi.

Pour cette saison « sophomore », vous faites entièrement partie de la rotation cette année. La Coupe du monde a-t-elle véritablement été un déclic ?

Mon but est de continuer à monter en puissance et à progresser match après match. La Coupe du Monde m’a aidé, c’est sûr, mais je pense que cela fait partie de ma progression naturelle. Je continue de travailler dur pour encore améliorer mon jeu.

Quels sont vos principaux axes de travail cette saison ?

Un peu de tout. Je travaille beaucoup mon jeu défensif, et en attaque mon tir à mi-distance, les lancers-francs, et bien sûr le physique pour gagner en puissance.

Êtes-vous satisfait de votre place au sein du groupe derrière Enes Kanter ?

Tout à fait. En tant que joueur, on veut toujours jouer plus et avoir un temps de jeu plus important. Mais j’ai l’occasion de jouer à chaque match et d’apporter mon écot au jeu de l’équipe, donc oui je suis satisfait.

Le Jazz est encore en pleine reconstruction cette année. Comment se passe l’évolution du groupe et que vous manque-t-il pour franchir un cap supplémentaire ?

Tout se passe très bien au sein de l’équipe et je pense que l’on progresse même plus rapidement que ce que je pensais. La qualité du groupe est largement supérieure à ce que veulent bien montrer nos résultats. Il y a énormément de talent dans cette équipe et quand on défend avec intensité et rigueur, on a prouvé que l’on pouvait être une très bonne équipe. Malheureusement, on ne montre pas toujours ce visage. Il nous faudra gagner en constance et en régularité pour parvenir à franchir ce cap supplémentaire et rivaliser avec les meilleurs dans la durée. On a le talent pour y arriver, et l’expérience va venir avec le temps.

Quel est votre opinion sur le rookie Dante Exum, le grand inconnu de la Draft et plutôt discret depuis le début de la saison ?

J’aime bien son jeu. Son impact ne se voit peut-être pas sur la feuille de stat mais quand il est sur le terrain, il nous apporte beaucoup, notamment en défense. Il ne force pas, possède une très bonne vision de jeu et je pense qu’il sera un très bon joueur en NBA.

À quoi ressemble votre journée-type en déplacement ?

Ça dépend du calendrier de l’équipe. J’aime bien aller me promener si j’en ai le temps, parfois je préfère me reposer dans ma chambre. Tout dépend du contexte. Quand on joue en back-to-back, on a forcément bien moins de temps pour se détendre et profiter de sa journée.

Quelles sont vos villes préférées lorsque vous êtes en « road trip » ?

Il y a beaucoup de villes que je n’ai pas encore vraiment eu l’occasion de découvrir mais j’aime beaucoup San Francisco, Los Angeles, et puis les grands classiques que tout le monde aime bien en général.

Pour finir, votre avis sur le tirage au sort de l’Eurobasket ?

On dit que le premier tour est relativement facile mais franchement, si on veut aller en finale, il faudra battre tout le monde. L’Euro se gagne sur la fin, pas sur la phase de poule. Il faudra être concentré, et prendre les matchs un par un.

Propos recueillis à Washington.