Superstar en NCAA à Oklahoma State, Marcus Smart prend doucement ses marques en NBA. Blessé à la cheville après la première semaine de la saison régulière, il retrouve doucement son rythme et après un court passage en D-League, il est enfin prêt à gagner sa place au sein de la rotation des Boston Celtics. Nous l’avons rencontré lors de sa venue à Washington avant qu’il ne réalise le meilleur match de sa jeune carrière.
Marcus, comment se passe votre adaptation au jeu NBA et quels sont vos plus gros challenges depuis votre arrivée aux Boston Celtics ?
Je dirais avant tout le nombre de matchs et le nombre de déplacements. Le rythme est vraiment plus soutenu qu’en NCAA où nous ne jouions que deux fois par semaines et où nos « road trips » ne dépassaient jamais les quelques jours. En NBA, on enchaîne les matchs à un rythme incroyable. Hier, nous affrontions les Wizards à Boston, aujourd’hui nous sommes à Washington et dans deux jours nous serons à Charlotte. Il faut savoir gérer sa fraîcheur avec un tel calendrier et c’est ce qui fait que beaucoup de rookies ont du mal en début de saison. Les vétérans qui vivent cela depuis dix ou douze ans ne connaissent plus ces problèmes. J’ai l’impression de passer ma vie dans les hôtels et aéroports.
Comment se passe votre intégration dans l’équipe ?
Tout se passe très bien. Tous les joueurs m’ont accueillis à bras ouverts et Rajon Rondo est venu me voir personnellement. Il est vraiment notre leader et le montre sur et dehors du terrain, et me donne beaucoup de conseils. L’ambiance est excellente au sein du groupe, nous passons beaucoup de temps ensemble en dehors des matchs et des entraînements. Nous savons qu’il nous reste beaucoup de progrès à faire avant de pouvoir être compétitifs mais nous avons le potentiel pour atteindre les playoffs, peut-être même dès cette saison. Avec un peu plus d’expérience, nous aurons les moyens de viser très haut.
Votre coach, Brad Stevens, était lui aussi une star en NCAA. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur lui et son style de coaching ?
Brad Stevens est un grand coach et s’il n’avait pas réussi tant de choses avec Butler, il ne serait sans doute pas là aujourd’hui. Il est très à l’écoute de ses joueurs et sait comment gérer son groupe. Le fait d’être passé par la NCAA a très probablement joué un rôle à ce niveau.
La promotion 2014 de la Draft était annoncé comme l’une des plus impressionnantes de l’histoire mais pour l’instant elle est dans son ensemble assez décevante. Comment expliquez-vous cela ?
Notre promotion est très forte et pour avoir joué contre la plupart de ces joueurs, je peux confirmer que beaucoup ont un talent exceptionnel. La transition entre la NCAA et la NBA n’est pas facile. C’est un mode de vie complètement différent et il n’est pas facile de passer d’un monde à l’autre en un claquement de doigts. Tout les compteurs sont remis à zéro. Il est normal de voir les rookies avoir besoin d’un temps d’adaptation mais je suis persuadé que beaucoup seront All-Stars dans les années à venir. Des joueurs comme Andrew Wiggins ou Jabari Parker ont les qualités pour dominer dans cette ligue. C’est juste une question de temps.
« J’ai l’impression de passer ma vie dans les hôtels et les aéroports »
Vous portez un maillot mythique qui a vu passer les plus grands joueurs, de Bill Russell à Larry Bird en passant par John Havlicek et plus récemment Paul Pierce. Qu’est-ce que cela vous fait d’appartenir à un tel club ?
C’est une sensation incroyable. Comme vous l’avez dit, les Celtics sont une équipe légendaire et c’est une fierté incroyable que de pouvoir jouer pour cette équipe. Il y a une vraie tradition de la gagne dans cette franchise et j’espère pouvoir à mon tour y laisser mon empreinte. Je ne pouvais pas espérer meilleure franchise pour commencer ma carrière professionnelle.
L’équipe est en pleine reconstruction. Comment voyez-vous la franchise évoluer cette saison et dans les deux ou trois ans à venir ?
Pour commencer, s’améliorer jour après jour. Travailler dur et progresser continuellement. C’est la première étape pour nous permettre de remonter dans la hiérarchie. Ensuite, développer des automatismes. Notre groupe est composé de jeunes joueurs et nous devons apprendre à jouer ensemble les yeux fermés. Si nous parvenons à faire tout cela, nous avons toutes les chances d’être l’une des équipes surprises cette saison. Quant aux prochaines saisons, nous avons tout ce qu’il faut pour avoir de grandes ambitions. Il faudra être plus réguliers mais je crois que notre avenir sera très prometteur.
Enfin, un dernier mot sur la Big 12 dont les deux co-champions ont été écartés des premiers playoffs de l’histoire en football américain. Êtes-vous favorable à un retour à douze universités au sein de la conférence ?
C’est un sujet très complexe. Je pense que TCU ou Baylor auraient mérité d’être sélectionnés mais c’est la vie. Il ne sera pas facile de trouver deux nouvelles universités de haut niveau. Tous les changements de conférences orchestrés par le football américain n’ont pas fait que du bien au basket universitaire. Maintenant que tout cela s’est calmé, je ne sais pas si c’est une bonne idée de remettre de l’huile sur le feu et de tout chambouler à nouveau…
Propos recueillis à Washington.
SES 23 POINTS FACE AUX WIZARDS
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