Bonnets d’âne de la conférence Ouest, les Lakers s’apprêtent à affronter les Spurs dans quelques heures et peu les voient en mesure de gagner. Quoi qu’il en soit, même une victoire ne résoudrait pas tous les problèmes évoqués depuis le début de saison. Défensivement mauvais, limités en attaque, Los Angeles n’y arrive pas, au point que beaucoup conseillent au club de perdre afin de mieux se reconstruire par la Draft. Une solution refusée en bloc par le General Manager du club, Mitch Kupchak.
« On ne ferait jamais ça, cela ne marche pas de cette façon, » répond t-il d’emblée à ESPN. « C’est une loterie, cela ne veut rien dire. L’an passé, on a eu le septième choix de la draft et pour moi, c’est déjà comme si nous avions perdu tous les matchs. Je ne vois pas comment perdre plus de matchs pourrait nous permettre d’obtenir un meilleur choix. Je ne sais juste pas comment on fait ça. »
« On ne peut pas tricher avec le système »
Non sans ironie, le stratège n’a pas non plus tort à ce sujet. Contrairement à Philadelphie, la reconstruction par la draft n’a jamais été une tradition du club violine & or. Selon lui, une telle tactique ne peut qu’avoir des dommages collatéraux néfastes pour sa franchise.
« Notre sentiment est que nous ne pouvons pas manipuler le système. Cela amène un mauvais Karma. En premier, le simple concept d’aller voir ses coaches pour dire que nous voulons perdre est contraire à la notion de sport professionnel et la manière dont pense cette franchise. Je ne saurais même pas par quoi commencer. Doit-on appeler le coach et dire : « Écoute, je voudrais te parler de quelque chose. Nous devons perdre. » Que se passe t-il si le coach quitte le club au bout de trois ans et révèle ça ? » poursuit Kupchak.
Contrairement à certaines franchises, la réputation n’est pas un vain mot chez les Lakers, notamment pour des raisons financières. Financé à hauteur de 3 milliards de dollars sur 20 ans par Time Warner Cable, le club ne peut avouer publiquement un tel schéma, ni d’ailleurs se passer d’un joueur aussi médiatisé que Kobe Bryant. Si le terrain ne fait pas honneur à l’histoire de la franchise, il faut au moins que les coulisses présentent un minimum de standing.
« Cela ne fonctionne pas. Si vous faites ça, le Karma serait si mauvais que vous termineriez probablement avec le 14e choix et le message envoyé ne serait pas le bon message. Nous essayons toujours de gagner. Nous avons essayé de gagner l’an passé et nous avons eu un grand joueur avec Randle. Il s’est blessé, mais nous avons le sentiment d’avoir eu un grand joueur. »
Les Lakers ont donc essayé de gagner la saison passée, mais les résultats furent tels qu’ils ont obtenus un lottery pick. C’est peut-être ça la bonne stratégie pour nourrir un bon Karma : tanker tout en jouant le titre.