Le patron de la NBA s’explique sur la Draft et le partage des revenus

Après le vote conclu par un refus de la réforme de la draft, Adam Silver s’est exprimé en conférence de presse. Furent évoqués la motivation de ce refus ou encore les conséquences de l’accord télé pour les profits des équipes et le revenu des joueurs.

« Les équipes sont parfois incitées à perdre… »

Pour le commissioner de la ligue, la méthode actuelle de la draft n’est pas nécessairement mauvaise mais il comprend pourquoi elle peut être si controversée.

« Dans le fond, les propriétaires étaient préoccupés par les conséquences inattendues (de la réforme). Nous reconnaissons tous qu’il faut trouver le juste équilibre entre la création d’une part, de motivations pour les équipes en quête de victoire et d’autre part, des libertés pour une reconstruction et une draft appropriée au sein de laquelle les moins bonnes équipes parviendront à obtenir les choix les plus hauts. Au fil du temps, nous avons déjà bricolé des solutions avec la loterie. Je ne suis pas forcément en désaccord avec son fonctionnement à l’heure actuel. Je le dis d’un point de vue personnel mais je suis plus concerné par la perception que cela engendre sur le public. Je pense qu’il y a une vision dangereuse à l’extérieur et une pression claire sur beaucoup d’équipes. Même de la part de leurs fans, pour réaliser de moins bonnes performances d’une manière ou d’une autre car pour certains, c’est la manière la plus efficace et la plus rapide de s’améliorer. »

« Les propriétaires ne voulaient pas changer les règles en cours de jeu »

Mais si la réforme de la draft a été refusée, c’est aussi et surtout parce que, selon lui, elle est arrivée trop tardivement sur le tapis.

« Je pense qu’il y a eu un souci plus profond : c’est que nous changions les règles en cours de jeu car en fonction de différents paris sur les résultats de la loterie, les équipes ont fait certains choix lors de la dernière draft, ont réalisé des échanges en fonction d’elle et nous sommes finalement déjà à mi-saison puisque nous avons entamé la présaison. Globalement, les équipes ont plus ou moins été faites et nous changerons les règles. Je pense que le but du conseil d’administration était que d’une part, la concertation continue afin de s’assurer de voir d’éventuelles conséquences inattendues et que d’autre part, nous arrivions avec un calendrier précis pour l’intégrer à un moment où les équipes aient toutes les informations pour qu’elles puissent drafter et faire leurs échanges en fonction. »

« Un tiers des équipes perd de l’argent »

Quant à l’accord télévisé, le commissioner juge qu’il sera bénéfique afin de relever la santé financière des équipes. Selon lui, il est faux de dire qu’elles génèrent toutes des profits : un tiers d’entre elles seraient déficitaires.

« Cette accord signifie évidemment que les équipes auront une meilleure chance d’être bénéficiaires car, souvenez-vous, cet argent n’arrivera pas avant 2016 et 2017, or nous avons toujours presqu’un tiers de nos équipes qui perd de l’argent sous notre système actuel, en dépit du partage des revenus. » a t-il expliqué, tout en concevant le fait qu’elles n’aient pas toutes vocation à gagner de l’argent. « S’il n’y a pas de système de hard-cap… une des équipes en déficit sont les Brooklyn Nets. C’est un choix qu’ils sont libres de faire au sein de notre système de compensation. Ils ont choisi de ne pas être bénéficiaires. Ma préférence aurait été d’avoir des restrictions plus dures, où les équipes ne pourraient pas choisir de dépenser beaucoup plus d’argent que les autres. »

Favorable à une luxury tax plus dure, voire à un « hard cap », Adam Silver a également évoqué une concertation avec le syndicat des joueurs afin d’adoucir l’explosion du salary-cap, consécutive à l’accord télé, tout en permettant aux sportifs de garder 51% des revenus. Il ne fait aucun doute que la négociation sera âpre et le sujet pourrait bien rester sensible encore longtemps.