[Preview 2014-15] Numéro 7 - Dallas Mavericks • Basket USA

Depuis le 22 septembre, Basket USA vous propose ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, nous avons décidé d’effectuer un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place, et depuis ce week-end, nous avons entamé le Top 10 de la ligue.

Champion NBA en 2011, Dallas n’a jamais confirmé par la suite : la faute à une gestion douteuse de l’effectif ayant empêché l’équipe de défendre son titre. Sur les trois dernières saisons, le club a manqué une fois les playoffs et s’est qualifiée à deux reprises sur le fil, sans jamais passer le premier tour. La dernière campagne contre les Spurs fut en revanche le regain d’espoir attendu par la franchise et son public. En poussant les futurs champions en 7 matchs, Dallas a retrouvé le respect de toute la ligue. À voir si Rick Carlisle et ses joueurs parviendront à cultiver ces promesses.

ÉTAT DES LIEUX

L’intersaison fut aussi douloureuse qu’intéressante pour le club. D’une part, le franchise player a prolongé pour les trois prochaines années. Certes, ce ne fut pas une affaire très compliquée et Dirk Nowitzki est vieillissant, mais il est avant tout le visage du club, le gage de sérénité et, comme Tim Duncan pour les Spurs, il incarne la stabilité nécessaire au bon fonctionnement du groupe.

Par ailleurs, et ce n’est pas un détail, Shawn Marion et Vince Carter sont partis. C’est le gros point noir de cet été. En premier lieu car ces deux joueurs sont parmi les plus expérimentés de la ligue et les plus efficaces dans leur domaine. La saison passée, Shawn Marion était le seul membre de la campagne du titre restant avec Dirk Nowitzki. Après cinq saisons chez les Mavericks, il représentait toujours ce couteau suisse hyper précieux en défense, capable de défendre sur toutes les positions. Quant à Vince Carter, il avait réussi à devenir ce sixième homme redoutable en attaque, clutch et roublard à souhait et toujours à même de sanctionner une défense par ses coups de folie.

Si Mark Cuban a tempéré l’importance de ses départs par l’arrivée de nombreux joueurs d’impact, leur absence pourrait s’avérer plus préjudiciable qu’il ne le pense. D’autant que Jose Calderon et Samuel Dalembert sont aussi partis. Le meneur hispanique est ainsi un des meilleurs de la ligue en matière de gestion du jeu et il apportait aussi son adresse, loin d’être anodine.

Certes, pour les remplacer, la direction compte sur Jameer Nelson, Raymond Felton et Tyson Chandler. Clairement, l’ex-meneur du Magic est une bonne addition. Oublié ces derniers temps, il sait se montrer important dans un collectif et n’a jamais fait de problèmes dans un vestiaire. On ne peut pas en dire autant de Felton qui doit se racheter, surtout après son fait divers estival qui lui vaut une suspension pour le début de saison. Cela fait longtemps que ce bon vieux Ray n’a pas sorti une saison à la hauteur de son talent et son profil n’apporte aujourd’hui aucune garantie. Quant à Tyson Chandler, s’il s’est troué chez les Knicks, il était parti malheureux et son retour semble avoir décuplé sa motivation. Avec l’Allemand, c’est aujourd’hui le seul Maverick à avoir gagné le titre en 2011 et s’il a retrouvé ses jambes, il peut redevenir le libéro de la défense qu’il était il y a quatre ans.

L’élément déterminant de la bonne campagne sera Chandler Parsons, la grosse acquisition de l’été. L’ex-Rocket arrive avec la pression du salaire maximum et devra prouver qu’il peut devenir un joueur d’ampleur. Offensivement, l’ancien Choletais devrait profiter des décalages. En revanche, en défense, il devra montrer qu’il peut faire plus qu’à Houston. Dallas a grandement besoin de ses progrès.

Enfin, d’autres joueurs loin d’être inintéressants sont venus densifier l’effectif tels que Richard Jefferson, Charlie Villanueva (encore en suspens) et Al-Farouq Aminu. Sur des courtes séquences, leur apport peut s’avérer précieux.

Plus globalement, il sera intéressant de voir à quel point le départ de ces cadres va modifier le plan de jeu de Rick Carlisle. Calderon, Carter et Marion étaient très bons dans le jeu sans ballon, une condition sine qua non au système du coach, obsédé par les mouvements et le jeu de passes. Les nouveaux arrivants, hormis Parsons, ne présentent pas le même profil et ils devront se fondre dans le moule afin que l’attaque ne se crispe pas. Défensivement, l’absence de Shawn Marion risque de coûter cher mais on compte sur le coach pour installer une défense collective honnête. Cela peut aussi être l’occasion de tester Al-Farouq Aminu un peu plus souvent à l’aile.

ARRIVÉES

Jameer Nelson (Magic), Raymond Felton (Knicks), Chandler Parsons (Rockets), Tyson Chandler (Knicks), Al-Farouq Aminu (Pelicans), Richard Jefferson (Jazz), Ivan Johnson, Eric Griffin

DÉPARTS

Jose Calderon (Knicks), Vince Carter (Grizzlies), Shawn Marion (Cavs), Samuel Dalembert (Knicks), Dejuan Blair (Wizards), Shane Larkin (Knicks)

LE JOUEUR À SUIVRE

Chandler Parsons

L’ancien joueur de Cholet est arrivé en fanfare à Dallas, couvert d’un contrat maximum à 16 millions de dollars la saison. Après une campagne conclue à 16,5 points, 5,5 rebonds et 4 passes, il est censé élever son niveau de jeu et assumer plus de responsabilités. Quelque peu bridé dans le jeu vampirisant produit par les Rockets, il pourrait s’épanouir dans le basket proposé par Rick Carlisle. Plutôt bon dans le jeu sans ballon, l’ailier pourrait profiter des prises à deux envoyées sur son coéquipier allemand ou des décalages provoqués par Monta Ellis. Suffisamment adroit pour être dangereux (47% en carrière, 37% derrière l’arc), son apport offensif devrait être plus important que son prédécesseur, Shawn Marion.

En revanche, défensivement parlant, Chandler Parsons n’est sans doute pas aussi solide. On l’a ainsi vu en souffrance en playoffs face à Nicolas Batum. Il doit faire bien mieux de ce côté-là pour convaincre Rick Carlisle, toujours très exigeant. On espère d’ailleurs que la polémique entre les deux hommes au sujet du poids du joueur n’entachera pas leur relation à venir.

LE CINQ PROBABLE

Jameer Nelson – Monta Ellis – Chandler Parsons – Dirk Nowitzki – Tyson Chandler

LE BANC

Devin Harris – Raymond Felton – Gal Mekel – Richard Jefferson – Al-Farouq Aminu – Brandan Wright – Bernard James – Ricky Ledo – Charlie Villanueva – Ivan Johnson – Jae Crowder – Greg Smith

MASSE SALARIALE

68 241 000 dollars (17e sur 30)

OBJECTIF

Playoffs. Évidemment, l’objectif officiel du club est le titre mais en l’état, avec autant d’inconnues, la surprise de 2011 semble utopique. Avec cette équipe, ce sera quitte ou double : si toutes les pièces du puzzle s’assemblent bien et parviennent à proposer un profil défensif suffisamment dense, Dallas peut aller loin. Dans le cas contraire, elle peut constituer l’une des plus grosses déceptions de la saison, d’autant que Dirk Nowitzki a besoin de fluidité pour pouvoir s’exprimer.

Quoi qu’il en soit, avec Devin Harris, Monta Ellis, Chandler Parsons et le géant teuton, l’équipe est construite sur du long terme, bien que cette définition ne veuille guère signifier grand chose avec Mark Cuban. Rick Carlisle a à sa disposition suffisamment d’armes pour bâtir un collectif redoutable.

Dans cette conférence Ouest relevée, Dallas devra se montrer plus constant que la saison passée. Si les Mavericks y parviennent, tout est possible. Même si, pour cela, chaque joueur devra maintenir un niveau de jeu suffisant pour pouvoir économiser Dirk Nowitzki. On ne se fait pas trop de souci pour Monta Ellis, toujours performant mais les nouveaux meneurs, l’ex-Rocket et Tyson Chandler ont des choses à prouver.