Alors que Detroit sort de cinq saisons épouvantables, toutes conclues à 30 victoires ou moins et évidemment sans playoffs, la franchise a fait le grand ménage durant l’été. Sous la houlette de Tom Gores, propriétaire depuis trois ans, le club a engagé Stan Van Gundy comme président et coach, puis Jeff Bower comme General Manager.
Des dirigeants qui travaillent main dans la main
Arrivés en grandes pompes, les deux hommes s’attellent désormais à changer la culture du club et revenir aux fondamentaux de ce qui en a fait l’un des plus mythiques de la ligue. Même si Stan Van Gundy dispose des pleins pouvoirs, son collaborateur n’a rien d’une marionnette et les deux dirigeants sont sur la même longueur d’onde en ce qui concerne les changements structurels à effectuer.
« Cette question revient souvent », déclare Jeff Bower au sujet de ses pouvoirs. « Mais quelle que soit la structure, le General Manager ne va pas faire un échange sans son coach, son interprétation, son implication et son accord car cela ne marchera pas sans tout cela. Dans ce cas, nous avons tous nos idées. J’ai des idées que j’amène à Stan. Stan m’en donne, ainsi que les scénarios qu’il aime. C’est un échange constant. »
Un staff largement renforcé
Dans cette optique, ils ont décidé de densifier le staff technique, faisant passer de 33 à 43 le nombre d’employés liés aux opérations basket. Le secteur le plus privilégié a été le département des scouts. De six scouts, l’effectif est passé à onze, dont quatre opérant sur le basket pro, quatre sur le secteur universitaire, un sur la jeunesse, un à l’international et un sur les jeunes internationaux. Dans le même temps, ils ont décidé de se doter de trois assistants general manager contre un auparavant.
« L’avantage conséquent que nous avons est que le propriétaire, Tom Gores, veut nous offrir tout ce dont nous avons besoin pour gagner. Donc, nous avons construit notre réseau de scouting d’une manière qui nous semble idéale et la plus efficace pour réaliser la supervision professionnelle, universitaire, internationale, ainsi que la D-League. »
L’étude analytique comme pilier de l’organisation
Pour appuyer sa théorie, Jeff Bower s’appuie notamment sur des analyses chiffrées très poussées, une discipline qu’il a adoptée lors de son passage à la Nouvelle-Orléans, déjà en tant que general manager.
« Nous accordons beaucoup d’importance aux mesures et aux suivis des choses, ainsi qu’à l’évaluation de ce que nous avons en retour de ce que nous dépensons. Je vois ça comme un projecteur. Vous présentez des éléments qui ont certains modèles, certains schémas qui pourraient être plus longs à définir sans l’usage des chiffres. Mais cela doit toujours être couplé avec l’observation et l’évaluation (…) L’information n’est bonne que si elle est bien utilisée et sa force est de pouvoir servir les gens. Notre point de vue est que notre branche analytique nourrit tous nos autres départements : le scouting universitaire, professionnel. Nous travaillons à l’intégrer dans nos programmes de santé, de discipline physique. Nous ne le traitons pas comme quelque chose d’à part, en parallèle pour des projets, pour de la recherche. Ce n’est pas un test. Cela aide toutes les facettes de notre organisation. »
Ainsi, le front-office travaille à l’amélioration de l’effectif depuis son arrivée. Ouvertement, Jeff Bower explique explorer des opportunités d’échanges afin de modeler l’équipe de la meilleure manière.
« Nous sommes très assidus et actifs à l’heure actuelle, nous étudions les options et les effectifs. Nous devons communiquer avec toutes les équipes afin d’être au fait de leurs objectifs et si elles cherchent quelque chose qui pourraient aussi nous convenir. »
À Detroit, l’heure de la fatalité est passée : l’objectif est de reconquérir les sommets, quelque soit le temps que cela prendra. Mais déjà, l’atmosphère en coulisses a changé et au regard des dernières saisons du club, cela ne peut pas être un mauvais signe.