Gregg Popovich : « Tim Duncan va sacrément me manquer »

« Quand il ne sera plus à l’entrainement, je pense que je vais un peu déprimer. »

C’est par ces mots que, lors d’un long entretien accordé au Washington Post, Gregg Popovich a relaté sa vision de la vie après Tim Duncan. Pour les fans des Spurs, ou tout simplement du jeu, cette échéance représente quelque chose de douloureux. Qu’on aime ou non le « Big Fundamental » et son équipe, il incarne déjà l’un des meilleurs basketteurs que la Terre ait jamais donné. 

Après 17 ans passés dans la ligue, et cinq titres amassés, Tim Duncan a confié avoir songé à se retirer dès cet été. Pour le moment, son contrat ne court que sur la saison à venir tandis que son coach a récemment prolongé pour quelques années supplémentaires. Tout laisse à penser que leurs trajectoires divergeront donc.

« Cela me rend triste. Il va sacrément me manquer. Je pense que lorsque cela arrivera, ce sera dur mais tant que nous n’y sommes pas, je ne vais pas commencer à me désoler. »

« La loyauté est importante, cela apporte la confiance et la paix »

La relation entre Tim Duncan et Gregg Popovich est unique. Pour l’entraîneur, c’est le joueur autour duquel la franchise entière se construit, le genre de profil qui n’apparait qu’une ou deux fois par génération. D’autant qu’hormis un flirt poussé avec le Magic, l’intérieur est resté fidèle à son équipe. Longtemps, l’entraineur a évoqué la possibilité d’une retraite commune et il n’a pas forcément abandonné cette idée.

« C’est très possible. J’ai toujours dit ça car c’est marrant. Ça semble plutôt logique et intelligent de le faire. Je sais de quel côté mon pain est beurré, » dit-il en plaisantant au sujet de son opportunisme. « Mais j’ai aussi fait la même promesse à Manu et à Tony quand ils ont signé leurs contrats : ils voulaient savoir si je serais ici et je leur ai répondu que je le serai, donc ce serait vraiment dur de prendre les devants et de partir. »

Par ailleurs, c’est aussi la fidélité de ses joueurs qui a convaincu l’entraineur de poursuivre sa carrière.

« Cela signifie beaucoup, c’est pourquoi j’entraine toujours. Ils ont été si loyaux envers moi et notre programme. Je voulais arrêter il y a neuf ans. Non, je plaisante, je plaisante. Mais la loyauté est importante car cela vous donne de la confiance, un sentiment de paix sur le fait que vous pouvez simplement faire votre travail et ne pas vous inquiéter du reste. Tout le monde est sur la même longueur d’onde, tout le monde rame dans la même direction. »

« Je ne pourrais pas rester pour toute la carrière de Kawhi »

Gregg Popovich a 65 ans et une retraite serait méritée, bien qu’injuste pour ses deux autres stars. Tony Parker est sous contrat jusqu’en 2018 et si les termes de celui du coach n’ont pas été communiqués, il aurait prolongé pour quatre ou cinq années de plus, soit pour la même durée que le Français. De plus, cette prolongation lui permet aussi de couver un autre poulain en voie d’explosion, Kawhi Leonard.

« Kawhi est tellement jeune, je ne pourrai pas rester pour toute sa carrière. Il n’y a pas moyen, mais c’est certain que je vais apprécier son la première partie. »

Si ce dernier n’a pas encore prolongé, le club aimerait prendre la même direction avec lui qu’avec ses ainés. Nul ne sait encore jusqu’où le potentiel de Kawhi Leonard peut le mener, mais s’il doit atteindre ses limites, ce sera à San Antonio.

« Si un joueur sait que tu tiens vraiment à lui et qu’il pense que tu peux le rendre meilleur, tu l’as pour la vie, » dit-il également.

Gregg Popovich aura passé une bonne partie de la sienne à San Antonio et cette aventure est loin d’être terminée, avec ou sans Tim Duncan, mais toujours avec des valeurs presque anachroniques.