[Coaching] Rudy Gobert et les coupes dans le dos des Espagnols

Le quart de finale France – Espagne de la dernière Coupe du monde reste comme l’un des plus grands exploits de l’histoire du basket français. À chaud, Coach Nick (Basketball Breakdown) avait déjà pointé du doigt quelques points intéressants pour expliquer l’exploit des Bleus, notamment offensivement.

Aujourd’hui, retour sur deux points qui ont permis aux Bleus de s’imposer : les coupes et les écrans dans le dos des Espagnols, ainsi que l’incroyable performance défensive de Rudy Gobert.

Les extérieurs espagnols trop passifs loin du ballon ?

Vincent Collet et son staff expliquaient avoir repéré quelques points sur lesquels la France allait pouvoir travailler face à une « Roja » aux allures de rouleau compresseur.

L’un de ces points était clairement la capacité des extérieurs espagnols à suivre les déplacements de leurs adversaires loin du ballon. Car si Juan Carlos Navarro, Rudy Fernandez, Ricky Rubio, Sergio Rodriguez ou Jose Calderon sont des pestes lorsque leurs opposants ont la balle en main, ils ont parfois les yeux un peu trop rivés sur le ballon quand leur adversaire direct est statique en début de possession.

Manque de communication ? Fatigue physique ? Fainéantise ? En tout cas, les intelligentes coupes des Bleus ont surpris les Espagnols et en particulier Juan Carlos Navarro, qui avait tendance à anticiper.

Contrairement au match de poules, les Français ont d’ailleurs multiplié les écrans dans le dos.

Habitués à « chasser et pister » leurs adversaires un peu partout, les Espagnols ont cette fois fait face à des déplacements plus subtils que d’habitude, les Français exploitant toute occasion de les surprendre. Juan Carlos Navarro a d’ailleurs confirmé que la « Roja », sans doute trop confiante, avait mal préparé ce match et qu’elle ne s’attendait pas à être ainsi prise à revers par les Bleus.

Les deuxièmes possessions de Rudy Gobert

Les réussites extérieurs de Boris Diaw en début de match ont écarté la raquette ibérique mais c’est bien sûr en défense que la France a gagné la rencontre. Alors que les deux équipes étaient au coude à coude dans le quatrième quart-temps, le culot offensif de Thomas Heurtel et la présence près du cercle de Rudy Gobert ont fait la différence pour les Bleus, qui réussissaient à tenir Pau Gasol.

Par sa taille et son agressivité, le pivot d’Utah a ainsi offert de nouvelles possessions aux siens.

Pau Gasol loin de son influence habituelle

Surtout, il a grandement contribué à éteindre la première option espagnole : Pau Gasol. Luttant pour ne pas laisser la position poste bas à son adversaire, il l’a ensuite plusieurs fois repoussé.

De quoi faire douter le joueur de Chicago et toute son équipe, habituée à s’appuyer sur lui lorsque les autres options, et notamment l’adresse extérieure, ne fonctionnaient pas comme ils l’espéraient.

Finalement, ce panier compliqué de Pau Gasol (peut-être le dernier de sa carrière internationale…) illustre parfaitement l’influence de Rudy Gobert dans le quatrième quart-temps. Ainsi, le pivot bleu refuse la prise de position à son adversaire avant de très bien couvrir la ligne de fond face à Ricky Rubio.

Et si Pau Gasol marque sur un tir difficile en tête de raquette, le Jazz est devant lui, bras tendu.

Pour Vincent Collet et son staff, ce succès face à l’Espagne reste un modèle. Tactiquement, le coach de Strasbourg a écrasé Juan Antonio Orenga, qui a affiché toutes ses lacunes dans le domaine. Pour le sélectionneur des Bleus, l’image forte de la compétition restait d’ailleurs la sortie de Pau Gasol.

« Lorsqu’il est revenu aux vestiaires, il s’est détourné de son chemin pour venir me féliciter et me souhaiter bonne chance », expliquait l’entraîneur. « C’est la marque d’un très grand joueur. Je n’étais pas surpris. Ce n’est pas le cas de tous chez eux mais lui est de la race des seigneurs et j’ai été ému de le voir sortir du terrain ».

Après un si beau combat.