Il y avait une atmosphère étrange dans la zone d’interview, après la victoire de la France face à la Lituanie. Un mélange de bonheur, de soulagement, de fatigue et d’un peu de frustration.
« Je suis très fier mais j’ai aussi des regrets », concédait Evan Fournier. « Quand je vois comment on joue quand on est agressif et qu’on rentre dans nos adversaires… J’aurais forcément des regrets toute ma vie sur ce match face à la Serbie, sur cette première mi-temps. Mais on finit sur une médaille et c’est un lot de consolation de terminer sur une bonne note ».
Combattre l’épuisement mental et physique
Epuisés après le match de la veille, les Bleus ont puisé dans leurs ressources pour arracher le bronze.
« On était fatigué », expliquait Edwin Jackson. « On a laissé beaucoup d’énergie hier pour revenir dans le match. On repart avec une médaille de bronze et c’était notre objectif de prendre une médaille. Il y avait peu de gens qui croyaient en nous mais partir avec une médaille mondiale, ce qui n’avait jamais été fait dans l’histoire du basket français, c’est une super récompense ».
Pour la troupe de Vincent Collet, il fallait se battre face à la fatigue physique et la déception, mais aussi la fatigue mentale après une compétition éprouvante sur le plan émotionnel.
« On a montré notre force de caractère », confirmait pourtant Evan Fournier. « Tout le monde s’est endormi à quatre heures du matin, on a eu très peu de repos donc on était vraiment cuit sur le terrain mais on a été dur mentalement ».
Boris Diaw était ainsi très fier de son groupe.
« On est conscient du caractère historique de la chose. Après, on est forcément déçu d’avoir perdu la demi-finale mais content d’avoir montré qu’on pouvait se reconcentrer et ramener cette médaille ».
Les Bleus fiers de leur parcours
Pour Florent Pietrus, cette médaille de bronze récompense un groupe qui a dû faire avec des absences et dont le chemin vers cette petite finale n’a pas été facile du tout.
« Être la troisième meilleure équipe du monde, ça remplit de bonheur. Cette équipe mérite vraiment cette médaille, on est allé la chercher avec les tripes. On est satisfait parce que ça n’a pas été un championnat facile. On a été chercher de grandes victoires, on a aussi eu des déceptions mais on a su réagir au bon moment ».
Et au final, au-delà de la déception après la défaite d’hier, c’est surtout la fierté qui primait.
« C’est une grande joie parce que la médaille n’était pas du tout assurée au départ, pas assurée non plus à l’arrivée », résumait Vincent Collet. « On a vu comment il avait fallu se battre pour l’obtenir. Quand on a perdu hier soir vers minuit, savoir qu’on allait avoir que 18 heures pour préparer le prochain match, se remobiliser, évacuer cette grosse déception. Ce n’était pas évident qu’on y parvienne donc c’est une vraie fierté ».
Propos recueillis à Madrid