Cette saison, Basket USA va vous faire suivre de près la vie de l’un des joueurs français en NCAA, Edwin Olympio, qui a fait le choix de jouer pour l’université de Texas-San Antonio en mai dernier. Tous les mois, nous reviendrons sur son parcours et sa vie d’étudiant-athlète, aussi bien sur les parquets du championnat universitaire que dans les salles de classe ou les allées du campus. Pour ce premier numéro de ce journal de bord, Olympion revient sur son arrivée sur le campus et sur son été très studieux.
Edwin, quand avez-vous effectué vos premiers pas sur le campus de Texas-San Antonio ?
Je suis arrivé à San Antonio au début du mois de juin après avoir passé quelques jours chez mon frère à Chicago, et pour le moment, tout se passe formidablement bien.. J’aurais pu rentrer en France cet été mais j’ai préféré rester sur le campus pour prendre des cours en Summer School et m’acclimater à mon nouveau cadre de vie. J’habite dans une résidence universitaire avec deux de mes coéquipiers.
Avez-vous déjà repris les cours ?
Oui, il y a plusieurs mois déjà. J’ai pris deux cours pendant les mois de juin et de juillet afin de prendre de l’avance quant à la validation de mes « crédits » (UV). J’ai choisi les « Réseaux et Systèmes d’Information » comme principale matière pour mon cursus, c’est à dire beaucoup d’informatique, de vidéo, la sécurisation d’un réseau, etc. Comme j’avais déjà validé quelques crédits en « Prep School » l’an dernier, j’ai déjà pratiquement un an d’avance sur les autres freshmen et je vais pouvoir me concentrer pleinement sur le basket cette saison. Ce semestre, je n’ai que quatre cours au programme.
« 31 000 étudiants sur le campus »
Outre les cours, avez-vous eu le temps de travailler votre jeu pendant l’été ?
Bien sûr. J’ai beaucoup bossé depuis mon arrivée à San Antonio. J’allais m’entraîner tous les jours à la salle. J’ai bossé mon tir et mon dribble et je pense avoir beaucoup progressé à ce niveau. Et puis énormément de musculation. J’ai pris dix kilos de muscles en trois mois. Il faut dire qu’avec la qualité des équipements qui sont mis à notre disposition, c’est un vrai plaisir que de s’entraîner. Le « Rec Center », le centre sportif de l’université ouvert à tous les étudiants, est superbe mais les joueurs de l’équipe de basket ont accès à leur propre gymnase et les installations sont dignes des pros. Les vestiaires, les salles de soins… Tout est vraiment incroyable.
Comment s’est passée votre rencontre avec les entraîneurs ?
Tout s’est super bien déroulé. Depuis quelques jours, on a commencé les entraînements individualisés avec les coachs. On a un rythme quasi militaire pendant ses séances de travail. Les coachs nous poussent vraiment à fond, on n’a pratiquement jamais le temps de reprendre son souffle. Mais c’est une bonne chose parce que je peux leur montrer mon éthique de travail, mon sérieux, et ma ponctualité. Les coaches me font totalement confiance et voient que je me donne à fond. On a fait du 1-contre-1, 2-contre-2, des ateliers pour améliorer notre dribble, du crossover… On travaille dur. Il n’y a pas de place pour les feignants.
Vous avez passé l’été sur le campus, mais la rentrée officielle n’a eu lieu que fin août.
En effet. Le campus était pratiquement vide pendant l’été mais d’un coup ce sont 31 000 étudiants qui ont débarqué, avec des camions de déménagements, des nouveaux pour qui c’était la première rentrée, des seniors qui vivaient cela pour la dernière fois. Le campus a vraiment pris vie à partir de ce moment là. Beaucoup d’événements et de clubs étudiants ont animés ces premiers jours de l’année académique. C’était vraiment sympa à vivre, même si j’étais déjà sur le campus.
« Nous devons être irréprochables sur et en dehors du campus »
Du côté des étudiants-athlètes, quelles ont été vos premières activités de la saison ?
Nous avons eu plusieurs réunions avec le Directeur Athlétique et les dirigeants de l’université pour nous expliquer notre mission à UTSA. Nous ne sommes pas de simples étudiants, nous somme des ambassadeurs de l’université. Nous ne pouvons pas nous comporter comme un étudiant lambda, mais nous devons avoir un professionnalisme de tous les instants. La NCAA a des règles très strictes et le moindre faux-pas peut coûter très cher aussi bien au joueur qu’à l’équipe. Alcool, paris sportifs, dopage, image de soi… Tout a été passé au crible. Nous devons être irréprochables sur le campus comme en dehors. Nous sommes traités comme des pros à beaucoup de niveaux, comme les soins avec un kiné, des médecins, des bains de glace et tout ce dont bénéficient les grands clubs. Et puis on reçoit tout un tas de t-shirts, baskets, sacs, et j’en passe aux couleurs de l’équipe. C’est plutôt cool.
Logez-vous sur le campus ?
J’habite dans l’une des résidences universitaires du campus avec deux de mes coéquipiers. L’appartement est vraiment sympa, on a une cuisine, un salon… On n’a pas à se plaindre.
Pouvez-vous nous décrire votre journée-type ?
Je me lève vers 7 heures. Mon premier cours commence à 8h30 et j’enchaîne jusqu’à 11h15. Je dois parfois courir d’un bout à l’autre du campus pour suivre le cours suivant. On a des cours de 200 étudiants, ça change de ce que j’ai pu connaître avant. J’ai une pause entre 11h15 et midi pour me détendre et manger quelque chose avant de me rendre à la salle pour l’entraînement. Je commence par de la musculation pendant une heure, puis de la course et des exercices pour maintenir mon niveau de forme physique. Et on termine par du jeu balle en main entre 14 heures et 14h30. Ensuite, j’ai le temps de travailler mes cours et de me reposer, avant de repartir sur le même rythme le jour suivant. Une fois que l’on aura repris l’entraînement d’équipe, je serai à la salle entre midi et 15 heures tous les jours.
La saison ne commence qu’en novembre mais le calendrier d’UTSA a déjà été publié. Votre avis ?
J’ai très confiance en l’équipe et je pense que nous pouvons faire de très bonnes choses cette saison. On commence par six matchs à domicile en novembre avant de beaucoup voyager en décembre. On affronte deux équipes issues de conférences majeures (Washington State, Pac-12 et TCU, Big 12) mais on aura de bonnes chances de l’emporter. Ensuite, la saison régulière de la Conference USA aura lieu entre janvier et mars. Puis la Champ Week et, espérons-le, la March Madness.
Pas de regrets de ne pas affronter un cador comme Duke ou Kansas ?
Oui et non… J’aimerais pouvoir jouer une grosse écurie mais j’ai encore trois ans pour le faire. On ne joue pas non plus de tournoi de début de saison mais j’espère que cela se fera l’an prochain. Le fait d’avoir un calendrier abordable devrait nous permettre d’enchaîner les victoires et d’avoir le plein de confiance au moment de commencer les matchs de la Conference USA.
« C’est une sensation étrange de signer des autographes »
Les équipes n’ont pas encore le droit de s’entraîner officiellement, mais jouez-vous de temps en temps avec vos coéquipiers ?
On va jouer avec les gars trois fois par semaine pour le moment. Ils sont tous vraiment cool et l’ambiance est excellente. Nous devrions être bien meilleurs que l’an passé, entre les recrues et les nombreux retours de blessure.
Qui est le leader de l’équipe ?
Je dirais qu’ils sont deux : Jeromie Hill et Kaj-Björn Sherman, qui est d’ailleurs l’un de mes camarades de chambre.
Avez-vous déjà participé à des événements en tant que membre de l’équipe de basket ?
Nous sommes allés dans un centre commercial de la ville pour signer des autographes, nous sommes allés à la rencontre des nouveaux étudiants lors de leur arrivée à l’université… Les gens nous demandent des photos et nous soutiennent beaucoup lorsque nous marchons sur le campus. C’est une sensation assez étrange que de signer un autographe la première fois, mais nous sommes vraiment très bien acceptés par tout le corps étudiant.
Les campus vivent au rythme du football américain en ce moment. Est-ce le cas à UTSA ?
Evidemment ! Je suis allé voir le match des Roadrunners face à Arizona dimanche dernier à l’Alamodome. Ils ne nous ont battus que de trois points seulement. On joue à Oklahoma State ce weeke-nd. Notre équipe de football, créée en 2006 seulement, a rapidement grimpé les échelons et fait partie du Top 50 de la NCAA aujourd’hui. C’est une belle publicité pour l’université.
Que pensez-vous de la ville de San Antonio ?
C’est très chouette ! Le campus se trouve en proche banlieue, à dix minutes du centre-ville, donc je n’y vais pas tous les jours, mais l’ambiance me rappelle un peu celle d’une ville européenne avec le « Riverwalk », les petits restos, etc…
Merci Edwin et rendez-vous en octobre après le début du training camp pour un nouveau numéro de ce journal.
Propos recueillis par Arnaud Gelb.