Dans le cadre du tournoi NBA3X organisé ce week-end à la Villette, en partenariat avec Bein Sport, c’est la légende Dominique Wilkins qui était présent à Paris, sa ville natale, pour parrainer l’opération. L’ancienne star des Hawks d’Atlanta (9 fois All Star) a répondu aux sollicitations de ses fans venus en masse pour obtenir un autographe ou une photo. Il a également accepté de répondre aux questions de Basket USA.
Dominique, d’abord que cela vous fait-il d’être à Paris, dans votre ville natale ?
Je suis très heureux, et j’aime beaucoup cette ville. J’ai toujours été bien accueilli ici, et je suis de retour à la maison !
Pour les plus jeunes, est-ce que vous pouvez expliquer comment vous êtes né à Paris, en France ?
En fait, mon père était dans l’Armée et il était basé à Orléans. Et moi je suis né à Paris, en 1960.
Pour revenir à l’actualité, la Coupe du monde vient de commencer en Espagne, et on se demandait si c’est une compétition dont on parle aux Etats-Unis ?
Oui, c’est devenu universel. Tout le monde regarde la Coupe du monde désormais.
Mais nous, on voulait surtout vous parler des 20 ans de la Dream Team II dont vous avez fait partie et qui est parfois oubliée…
Oui, c’était une grosse équipe. Une superbe équipe. C’est une des meilleures équipes assemblées dans l’histoire. Elle n’est pas nécessairement sous-estimée ou oubliée, c’est simplement que la Dream Team originale monopolise encore l’attention et les discussions. De par leurs résultats et leur aura mais aussi parce que c’était la première !
La Dream Team II a la réputation d’une équipe arrogante et parfois même un peu virulente pour ses adversaires. Qu’en pensez-vous ?
Non, non, nous n’étions pas arrogants. En fait, on avait pas mal de jeunes joueurs dans l’équipe et ces derniers ont eu tendance à en faire trop, que ce soit sur le terrain ou en-dehors. Mais ils ont été très professionnels. Et nous, les vétérans du groupe, c’était notre boulot de garder ces chiens fous en laisse pour qu’ils filent droit et restent calmes et humbles en toute situation. Quand tu gagnes de la manière dont on a gagné, c’est facile de nous taxer d’arrogance.
Oui, vous aviez une marge de victoire de plus de 36 points (!) en moyenne…
Exactement. Et si ça, c’est de l’arrogance, ça me va !
Dans votre équipe, il y avait Shaq, Larry Johnson, Alonzo Mourning, Shawn Kemp…
Oui, on avait un paquet de bons joueurs. Beaucoup de gros joueurs ! Shaq était monstrueux à l’époque. Il était le joueur le plus dominateur en NBA déjà. Il n’y avait personne qui pouvait l’arrêter, c’est aussi simple que ça.
Il y a l’éternel débat pour savoir qui aurait pu gagner si la Dream Team de 92 avait joué contre la Dream Team II (et Shaq avait défendu « sa » Dream Team II)…
Il y aura toujours des comparaisons, c’est inévitable. Est-ce qu’on les aurait battus ? Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c’est que notre équipe aurait pu être compétitive contre n’importe quelle équipe… dans l’histoire du basket ! Peu importe ce que l’on peut entendre à droite à gauche.
Au quotidien, vous êtes vice-président et commentateur des Hawks d’Atlanta depuis 2001. Vous avez donc pu observer Boris Diaw à ses débuts en NBA, en 2003.
Oui, on voyait bien qu’il avait du potentiel. Et surtout, on pouvait voir que c’était un bon joueur d’équipe. Il n’est pas une superstar de la ligue mais un de ces joueurs qui rendent les autres meilleurs et qui font qu’une équipe se tient. Il est capable de monter le ballon, shooter à l’extérieur et créer du jeu pour ses coéquipiers. C’est ça Boris Diaw, un gars qui peut tout faire.
Etes-vous surpris de sa carrière, désormais champion NBA avec les Spurs et champion d’Europe avec la France ?
Non. C’est un bon joueur qui a réalisé une belle carrière. Quand il a quitté Atlanta, c’est à Phoenix qu’il a prouvé toute sa valeur et après, à San Antonio, il est arrivé dans un autre rôle où il a un peu moins de minutes mais où il est toujours aussi précieux et utile au jeu collectif. Comme il peut jouer à l’intérieur et à l’extérieur, et surtout faire des passes décisives, il rend de fiers services aux Spurs.
Que pensez-vous des Hawks pour la saison prochaine ? Cette année a été compliquée avec beaucoup de blessures…
Ils vont êtres très bons. Je pense qu’on va finir dans le Top 4 à l’Est. Al Horford revient. Jeff Teague et Paul Millsap seront encore meilleurs. En tout état de cause, on devrait avoir une meilleure équipe que la saison passée. Et on était déjà pas mal l’an passé.
L’arrivée de Mike Budenholzer à la tête de l’équipe (et celle de Danny Ferry au poste de GM) a-t-elle donné une nouvelle direction pour la franchise ?
Je pense que ce n’est pas tant un changement radical de direction que la mise en valeur du talent dont on disposait déjà. Les gens tombent trop facilement dans la comparaison perpétuelle avec les Spurs. Les Spurs sont ce qu’ils sont. Ils ont planifié leur progression en fonction des joueurs qu’ils avaient. Et ils sont allés chercher des grands joueurs. Ils ont pu faire ce qu’ils ont réussi grâce à Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker. Et ces trois joueurs ont créé un système autour d’eux avec Popovich qui a parfaitement su en tirer le profit maximal.
Vous faites partie de l’équipe d’Open Court qui est une des émissions les plus passionnantes sur le basket, avec beaucoup d’anecdotes et d’histoires ‘inside’ sur le basket des années 90 et 2000.
Oui, j’ai fait 4 ou 5 émissions. C’est une bonne émission. Le concept est très simple puisqu’il s’agit de nous réunir pour nous faire parler de basket, de nos expériences de joueurs, de moments particuliers de nos carrières respectives.
On sent parfois une pointe de nostalgie dans certaines réponses sur le plateau, non ?
Tu en penses quoi, toi ?
Oui, c’est un peu nostalgique mais pour moi, c’est normal…
C’était le bon vieux temps. La fin des années 80 et le début des années 90, c’était la Belle Epoque. Plus jamais on ne reverra ça !
Pour terminer, quel est le joueur que vous préférez voir jouer dans la ligue actuellement ?
J’adore voir Kevin Durant. Il est tellement dominant en attaque. Il y a LeBron aussi… En fait, il n’y a pas vraiment un seul joueur mais plutôt une poignée de 4 ou 5 joueurs que j’aime bien regarder. Carmelo, Durant, Lebron, Tony Parker et Tim Duncan.
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