Dallas, une équipe en pleine réinvention

En poussant les Spurs au Game 7 du premier tour des playoffs, les Mavericks peuvent se targuer d’avoir été l’équipe qui a posé le plus de problèmes aux champions NBA. Mais dans le même temps, ils n’ont pas remporté une série de playoffs depuis le titre de 2011, contre Miami.

Toujours aussi régulière (aucune saison à moins de 50% de victoires depuis 2000), la franchise de Mark Cuban espère opérer un changement de style, à la manière des Spurs. Un jeu offensif plus rapide et moins centré sur Dirk Nowitzki. L’effectif mis en place cet été a de la gueule et plaît à Rick Carlisle. S’il assemble correctement les pièces du puzzle, les Mavericks pourraient devenir l’équipe que personne ne voudra rencontrer en playoffs.

Chandler Parsons, symbole d’une attaque séduisante

Avec les départs de Shawn Marion et Vince Carter, les Mavericks perdent deux solides joueurs très expérimentés, qui avaient en plus une affinité technique.

Mais Mark Cuban a réussi un joli coup en arrachant Chandler Parsons de Houston. L’ancien joueur de Cholet est l’un des ailiers les plus complets et sous-estimés de la ligue avec 16.6 points, 5.5 rebonds et 4 passes de moyenne. Jeune (25 ans), il va apporter de la fraîcheur aux Mavs avec son shoot à 3-pts et sa capacité à pénétrer. Son association avec un Monta Ellis, plus sobre et efficace depuis son arrivée dans le Texas, peut faire très mal. Rick Carlisle l’imagine même jouer au poste 4, en backup du grand Dirk.

Pour driver ces extérieurs, trois meneurs sont présents : Raymond Felton, Jameer Nelson et le fidèle Devin Harris. Aucun des trois n’est un grand passeur, mais ils peuvent être déterminants au scoring et dans l’agressivité offensive. Et pourquoi pas remplacer Jose Calderon, dans le rôle du shooteur extérieur sur le système poste bas ?

Rick Carlisle l’a confirmé : il veut jouer plus vite. Avec de tels profils, le rythme devrait s’accélérer, les 93.5 possessions de moyenne de la saison passée (16e rythme en NBA) seront vite oubliées, et Dallas pourrait chatouiller les 100 possessions par rencontre tout en gardant son efficacité (111.2 points pour 100 possessions, troisième meilleure attaque de la ligue).

Soulager Dirk Nowitzki en imitant les Spurs

Si Mark Cuban n’a jamais caché qu’il voulait recruter une seconde superstar pour épauler Dirk Nowitzki, avec les refus de LeBron James ou Carmelo Anthony, il a vite compris qu’il ne pourrait pas former un duo ou un trio de très haut niveau à Dallas. En revanche, les récents résultats de son meilleur ennemi San Antonio ont donné des pistes au plus fantasque des propriétaires. Il a désormais une idée en tête : imiter la gestion sportive des Spurs concernant la légende Tim Duncan. Avec Dirk Nowitzki, Dallas est dans la même situation car le meilleur joueur de l’histoire de la franchise est toujours aussi précieux (21.7 points par match) mais vieillissant et il ne peut plus porter l’équipe seul.

Dallas a donc fait revenir Tyson Chandler pour le soulager en défense. Cette association avait fait merveille en 2011, lors des playoffs et des Finales. Offensivement, les extérieurs vont apporter de la vitesse, du mouvement et le MVP 2007 sera moins sollicité, notamment en situation de un-contre-un.

L’Allemand va pouvoir souffler en déléguant et ainsi garder de l’énergie pour les moments clés. L’idée est très bonne, seulement les Spurs ont mis plusieurs saisons avec un groupe qui se connaît bien pour atteindre un tel niveau, les Mavs et Rick Carlisle n’auront que quelques semaines avec un nouvel effectif pour viser le titre. Enfin, le jeu de passe des Spurs est une merveille car même les intérieurs, Tim Duncan mais surtout Boris Diaw et Tiago Splitter sont de très bons passeurs, ce qui n’est pas nécessairement le cas de ceux des Mavericks. Le talent offensif est donc confirmé à l’extérieur, mais à l’intérieur, la question mérite d’être posée.

Et en défense ?

Offensivement, Dallas présente donc un effectif séduisant, mais défensivement ? 22e défense de la ligue la saison dernière avec 108.7 points encaissés sur 100 possessions, Dallas va devoir faire un effort si son jeu offensif veut suivre. L’an passé, la référence Spurs était la sixième attaque et la sixième défense de la NBA et Dallas doit donc trouver cet équilibre pour les playoffs. La concurrence est rude à l’Ouest et les gros matches vont rapidement s’enchaîner.

Le départ de Shawn Marion a été compensé avec un poste rajeuni. À l’intérieur, outre Tyson Chandler, Brandan Wright, Greg Smith et Ivan Johnson vont muscler la raquette. Rick Carlisle a toujours été ingénieux pour faire défendre son équipe et probablement que la défense de zone sera encore au rendez-vous sur certaines séquences. Avec des intérieurs plus massifs, le rebond, donnée capitale en playoffs, sera sans doute mieux maîtrisé (seulement 40.9 par match la saison passée, 26e de la ligue).

Avec un effectif de qualité et dans la foulée d’une saison 2013-2014 réussie, les Mavericks vont entamer l’exercice 2015 en octobre avec de la confiance et une envie débordante de croquer dans la conférence Ouest. Pour devenir le poil à gratter idéal, il faudra jongler avec trois objectifs : jouer plus vite, avoir une attaque plus équilibrée et une défense plus compacte.

Rick Carlisle a certes du boulot, mais il a les outils pour réussir.

L’EFFECTIF COMPLET

MENEURS

Raymond Felton
Jameer Nelson
Devin Harris
Gal Mekel

EXTERIEURS

Monta Ellis
Chandler Parsons
Richard Jefferson
Al-Farouq Aminu
Jae Crowder
Ricky Ledo

INTERIEURS

Greg Smith
Tyson Chandler
Brandan Wright
Dirk Nowitzki
Ivan Johnson