[Les Français en NBA] 10e – Rodrigue Beaubois

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Ce vieil adage pourrait parfaitement correspondre à l’impact de la France sur la NBA. Encore absente des parquets nord-américains il y a moins de vingt ans, la France est devenue en l’espace de quelques années le premier pourvoyeur de talents, si l’on excepte évidemment les Etats-Unis.

Pourtant, ce sont près de trente pays qui ont devancé l’Hexagone en envoyant l’un de leur ressortissant en NBA. Mais depuis 1997 et la sélection d’un certain Olivier Saint-Jean par les Sacramento Kings, ce ne sont pas moins de vingt joueurs tricolores qui ont foulé les parquets du plus prestigieux championnat du monde. Certains sont devenus des stars mondiales, d’autres ont connu des carrières respectables, et d’autres encore n’ont malheureusement pas réussi à y faire leur trou.

Mais qu’importe, rien que le fait de pouvoir dire que l’on a eu la chance de jouer en NBA reste une réussite phénoménale, et Basket USA a décidé de classer les 20 joueurs français à avoir foulé un parquet NBA.

N°10 : Rodrigue Beaubois

Formé à: Cholet
Draft: 1er tour, 25ème choix par Oklahoma City en 2009
Saisons: 4 (2009 à 2013 avec Dallas)
Matchs en saison régulière: 182 (dont 54 comme titulaire)
Matchs en playoffs: 6 (dont 0 comme titulaire)
Moyennes: 7,1 points à 43,9%, 1,9 rebond, 2,1 passes décisives
Totaux: 1286 points, 338 rebonds, 374 passes décisives
Record en carrière: 40 points (face à Golden State le 27 mars 2010)

Awards: Champion NBA 2011

Votes pour la All-Rookie Team : 1 (2010)

Son parcours:

25 juin 2009: Sélectionné par les Oklahoma City Thunder au 1er tour (25ème choix) de la Draft 2009.
25 juin 2009: Echangé par les Oklahoma City Thunder avec un second tour de Draft aux Dallas Mavericks contre Byron Mullens.

Gains: $5,695,573

Du rêve eu cauchemar… Depuis ses premiers pas en NBA il y a déjà cinq ans, l’ancien joueur de Cholet a déjà connu bien des hauts et des bas. Attendu entre la fin du premier tour et le début du second, c’est finalement en vingt-cinquième position qu’il entend son nom prononcé par David Stern. Et c’est avec la casquette du Thunder d’Oklahoma City qu’il grimpe sur l’estrade pour recevoir l’accolade du commissioner de la NBA. Il ne la garde pourtant pas longtemps sur le crâne. Quelques minutes plus tard, il est échangé aux Dallas Mavericks contre le pivot Bryon Mullens. Beaubois découvre déjà les joies d’être un joueur au sein de la NBA.

Au sein d’une équipe redoutable et disposant d’un effectif conséquent, il n’est alors pas évident d’imaginer que « Roddy » puisse gagner aisément du temps de jeu. Mais il va rapidement saisir sa chance. Dès que Rick Carlisle lui donne des minutes sur le parquet, Beaubois parvient à en tirer un maximum de profit. Dès son quatrième match, il est propulsé dans le cinq de départ. Deux matchs plus tard, il signe un superbe 6/6 aux tirs face à Detroit pour un total de 14 points en dix-neuf minutes. Sa vitesse et ses qualités techniques balle en main lui permettent de devenir un scoreur redoutable. Sortie du cinq en décembre, son temps de jeu est alors en dent de scie pendant quelques semaines mais cela ne l’empêche pas de séduire les fans dès qu’il entre sur le terrain. Le 27 mars, Beaubois défraye la chronique. En sortie de banc, il réalise un match d’anthologie en inscrivant 40 points avec des pourcentages irréels (15/22 aux tirs dont 9/11 à trois-points) tout en prenant 8 rebonds, le tout en seulement vingt-neuf minutes. En playoffs, il ne joue pas ou presque à l’exception du dernier match du premier tour face aux Spurs. Il y inscrit alors 16 points en vingt petites minutes, mais les Mavs ne peuvent éviter l’élimination. Au final, sa première saison est l’une des meilleures de l’histoire pour un français en NBA. Il devient même le premier rookie de tous les temps à afficher au moins 50% de réussite aux tirs, au moins 40% aux tirs à trois-points et au moins 80% aux lancers-francs. Mark Cuban le déclare seul joueur avec Dirk Nowitzki à être intransférable. Mais le destin en rose de Beaubois va s’assombrir au mois d’aout 2010…

Alors qu’il est en stage avec l’Equipe de France, il se casse le pied et est indisponible jusqu’en février 2011. Il signe son retour avec une belle performance face à Sacramento avec 13 points et récupère sa place de titulaire dès le match suivant. Plus complet mais moins adroit que la saison précédente, il réalise des performances très correctes mais sans qu’il y ait de quoi pavoiser. Juste avant les playoffs, il se fait une entorse qui le prive de la fin de saison, et c’est depuis le banc qu’il assiste au triomphe de son équipe en finale face à Miami. Beaubois est champion NBA mais sans jouer, cette bague n’a pas la même saveur. Fin juin, il se casse à nouveau le pied. La poisse…

Après un lockout salvateur pour sa rééducation, Beaubois redevient un maillon essentiel de la rotation des Mavs. Il joue beaucoup et altèrne entre une place de titulaire et celle de sixième homme. Pour sa première apparition de la saison dans le cinq de départ le 19 janvier face à Utah, il compile 22 points, 7 passes décisives et 4 contres. Cependant, sa belle saison régulière est ruinée par deux mauvais matchs face à Oklahoma City au premier tour des playoffs et il disparait alors de la rotation pour le reste de la série.

La saison 2012-2013 est pour l’heure sa dernière campagne en NBA. Contrairement aux saisons passées, Beaubois est plus loin dans la rotation de Rick Carlisle et et son temps de jeu atteint rarement les quinze minutes. Il n’atteint la barre des dix points qu’à trois reprises avec une pointe à 19 points le 25 janvier face à San Antonio. Malheureusement, Beaubois se blesse à la main à la mi-mars et manque toute la fin de la saison régulière.

Laissé libre par Dallas après quatre saisons marquées par des blessures à répétition, il rebondit en mars 2014 au Spirou Charleroi où il retrouve enfin les parquets et y montre de bonnes choses. Toujours intéressé par la NBA, il s’engage finalement au Mans pour la saison prochaine. En espérant que tous ces pépins physiques soient enfin derrière lui…