Résigné. Absent. Ailleurs. Cette nuit, Dwyane Wade a failli, encore. Après son 3/13 aux tirs lors du match 4, le MVP de la finale 2006 n’a fait guère mieux pour le match 5 : 11 points, 4/12 aux tirs, 2/4 aux lancers-francs, 3 rebonds, 1 passe, 3 ballons perdus pour seulement 2 d’évaluation.
Une ligne de stats indigente pour un joueur de son statut dans le match le plus important de l’année. Pourtant, quelques heures avant le match, l’arrière avait promis qu’il serait au rendez-vous. Il a finalement traversé cette rencontre, erratique. En 36 minutes de jeu, Erik Spoelstra ne l’a pourtant pas économisé mais Wade n’a simplement pas été le lieutenant espéré par LeBron James. En deuxième mi-temps, c’est Chris Bosh qui a tenté de réveiller les siens alors que « Flash » avait déjà abandonné.
La pire finale de sa carrière
Depuis le début de cette série, le Floridien n’a pas vraiment justifié son statut. Avec 15,2 points à 43,%, 3,8 rebonds et 2,6 passes, il a produit la pire finale de sa carrière, celle qui aurait pourtant pu lui amener un quatrième titre.
À 32 ans, Dwyane Wade a semblé éteint, peu concerné en défense, incapable de finir près du cercle, un constat surprenant au regard de sa série précédente contre Indiana. Visiblement en bonne santé, le joueur n’a contre toute attente jamais répondu présent. Pour son coach, l’arrière n’est pas le seul à blâmer.
« Ce n’est pas simplement Dwyane, c’est à peu près tout le monde, hormis LeBron, nous n’avons pas été capable de trouver notre rythme normal, » expliquait le coach après le match. « Demandez-lui, il n’essaiera pas de trouver des excuses. Il n’aimerait pas que je lui en trouve. »
Si aucun facteur physique n’est en cause, comment expliquer une telle traversée du désert ? Pire encore, Dwyane Wade n’a jamais semblé revanchard dans ses déclarations, comme si le caractère du triple champion NBA s’était effacé. À demi-mot, LeBron James ne disait pas autre chose après la rencontre.
« C’est dur de dire quoi que ce soit, » confessait LeBron. « Chacun fait face à ses émotions actuellement. Chacun le fait à sa manière. Je garde la tête haute (…) Je vais rester positif et me servir de cela comme une opportunité pour revenir plus fort. Mais tout le monde est différent. »
Dwyane Wade: « Nous pouvons être fiers de notre parcours… »
Tandis que le quadruple MVP avait déjà l’esprit tourné vers l’avenir, comme un symbole, son coéquipier préférait parler au passé.
« Cela a été une sacré aventure pendant quatre ans, » a t-il dit. « Nous avons eu du succès dans ce que nous avons essayé d’accomplir. Nous aurions aimé faire un quatre sur quatre, mais ce n’était pas notre destin. Il n’y a aucune raison pour que nous ne soyons pas fiers de de ce que nous avons accompli sur et en-dehors du terrain pendant ces quatre années passées ensemble. »
Dwyane Wade a raison. Il n’y a aucune honte à s’incliner face à une équipe aussi forte que San Antonio. Mais cette déclaration masque mal une forme de lassitude, jamais décelée jusqu’ici. S’agit du poids de la déception, des émotions ou de la fatigue ? En tout cas, Dwyane Wade n’était plus le même durant ces finales.
Qu’il semble loin l’arrière fantasque capable de planter plus de quarante points en finale NBA. Cette saison, ce joueur si incroyable a manqué à son équipe, ainsi qu’à son public.