A 32 ans, Céline Dumerc se lance dans une nouvelle aventure. La star de l’Equipe de France a décidé de traverser l’Atlantique pour découvrir le championnat WNBA et connaître le « Rêve Américain ». Elle a ainsi rejoint le Dream d’Atlanta, finaliste malheureux l’an passé. Toujours aussi disponible et souriante, elle a répondu à nos questions lors de son passage à Washington.
Céline, cela fait maintenant un peu plus de deux semaines que vous êtes arrivée aux Etats-Unis. Comment se passe votre adaptation à la vie américaine ?
Je m’adapte jour après jour. D’un côté, j’ai l’impression que ça fait un mois que je suis là parce que tout va très vite et d’un autre il me semble c’était hier parce que tout est nouveau pour moi ici. Mais mon adaptation se passe vraiment très bien, je suis contente de pouvoir vivre aux Etats-Unis, c’est vrai que ça a son charme et c’est une expérience nouvelle. Sur le plan du basket, je commence à comprendre comment ça fonctionne ici, j’apprends à connaître mes coéquipières, mon coach, le jeu WNBA. Donc c’est tous les jours un apprentissage nouveau pour moi, que ça soit sur le terrain ou en dehors. On a fait notre premier « road trip » hier, ce sont des petits détails que je découvre mais qui sont très excitants à vivre. J’ai peut-être 32 piges mais je suis une rookie.
Le fait d’avoir manqué la préparation est-il dommageable en ce début de saison ?
Oui, c’est évident. Apprendre le style de jeu, les systèmes… Je suis parfois un peu perdue et en manque de repère par rapport à cela. Comme on enchaîne les matchs, on n’a pas beaucoup d’entraînements et ce que l’on y travaille n’est pas forcément ce que l’on va faire après sur le terrain pendant les rencontres. Il faut que j’assimile le plus d’informations possible parce que c’est un environnement totalement différent de ce que j’ai pu connaître. Il y a beaucoup de choses qui sont nouvelles et le fait d’avoir manqué toute la pré-saison est un handicap car il y a plein de petits détails que je découvre maintenant alors que la saison est lancée. Mais ici, il ne font parfois pas trop attention aux détails donc ça devrait aller…
« La WNBA n’était pas une fin en soi »
Pourquoi avoir choisi de rejoindre la WNBA cette saison ?
J’avais tout simplement envie de voir comme le basket marche aux Etats-Unis. C’est différent de l’Europe et de ce que dont j’ai l’habitude de voir. J’ai joué en France et en Russie et je voulais tenter cette aventure avant qu’il ne soit trop tard. Dans la carrière d’une basketteuse c’est quelque chose d’important et je suis contente d’avoir fait le tour des expériences.
Est-ce que la WNBA a le même impact sur les joueuses que la NBA peut avoir sur les joueurs ?
Pour certaines joueuses oui, pour moi pas du tout. J’avais déjà eu l’occasion de venir en WNBA et avais toujours dit non, donc ce n’était vraiment un but et une fin en soi. Mais aujourd’hui, après le cheminement que j’ai eu tout au long de ma carrière, je me suis dit qu’il aurait été dommage de ne pas tenter le truc. Je n’en attends rien sur le plan sportif, au niveau de mes performances individuelles ou du fait d’en ressortir une meilleure joueuse. Ce n’est pas pour cela que je suis venue ici. Je suis là pour découvrir ce championnat, ce jeu, cette atmosphère.
Comment avez-vous choisi l’équipe d’Atlanta ?
Tout d’abord, c’est la première équipe qui m’a contacté et vraiment montré de l’intérêt. Deuxièmement, c’est une équipe qui a fait trois finales en quatre ans et qui joue toujours le haut de tableau donc le projet sportif était intéressant, et puis enfin la ville d’Atlanta m’a attirée. Le « Hot Atlanta » comme on dit ici, que je n’ai pas encore vécu mais qui ne saurait tarder.
Justement, avez-vous eu le temps de visiter le « World of Coca-Cola » ou les studios du CNN à Atlanta ?
Pas encore. J’ai plutôt fait les « outlets » et du shopping pour le moment, les musées viendront bientôt.
Étiez-vous impatiente de découvrir cette atmosphère et ce style de vie à l’américaine ?
Absolument. Dans cette aventure, il y a une partie « basket » mais il y a aussi un côté « expérience de vie » qui est forcément très attirant. Quand je suis partie vivre en Russie, l’expérience de vie était quelque chose de très intéressant parce que différent de ce que l’on connaît en France. Il faisait -30°, etc. On est basketteuse mais on découvre aussi une nouvelle culture et une nouvelle mentalité. S’imprégner de la culture du pays dans lequel on vit est très enrichissant sur le plan personnel. Par exemple, cette après-midi je me suis baladée devant la Maison Blanche, ce sont des petites choses mais qui sont fortes. Vivre une expérience d’aussi près est vraiment génial.
Le fait de connaître beaucoup de joueuses vous a-t-il aidé à franchir le pas ?
C’est vrai que j’ai croisé bon nombre d’entre elles en Europe : Sancho Lyttle qui nous a battu avec l’Espagne en finale du Championnat d’Europe l’an dernier. On n’a pas encore abordé ce sujet pour le moment… Erika de Souza qui joue en Euroligue, Angel McCoughtry… C’est sympa de les avoir eu comme adversaires par le passé et de les avoir maintenant comme coéquipières. C’est ça aussi la magie de faire de telles expériences.
Jouer dans une salle NBA, cela donne-t-il des frissons ?
C’est énorme, bien sûr. Quand je suis arrivée à Atlanta, j’ai posté une photo de la salle du Twitter en disant : « Voilà mon nouveau bureau ». C’est quand même dingue de voir ce type d’équipement parce qu’on n’a pas du tout cela en France. Mais c’est aussi dommage d’un côté parce que la salle n’est pas pleine et du coup ça enlève un peu de son charme, mais les installations sont énormes.
Propos recueillis à Washington.