Touché à la cheville, Tony Parker sera néanmoins sur le parquet pour le Game 1 des Finales qui opposent ses Spurs à Miami. À San Antonio, le meneur explique ne pas aborder cette série avec un sentiment de revanche, mais il souhaite que le « Big Three » texan obtienne une nouvelle bague.
D’abord, comment va ta cheville ?
Ça va mieux. J’essaye de faire le plus de soins possibles, de respecter les temps de repos, de bien manger afin d’être prêt pour le match. Et le plus près de 100%. J’ai confiance en mon corps, ça fait quatre ans que je fais des saisons pleines avec la NBA et l’Equipe de France. Là, il ne reste plus que deux semaines. C’est mental, ça va aller.
Comment tu abordes cette finale qui est une revanche de l’an passé ?
Je préfère dire « re-match » que revanche. J’ai beaucoup de respect pour Miami. Ils sont champions en titre et ça fait quatre finales de suite qu’ils font. Je sais à quel point c’est difficile d’arriver à faire ça. Ils ont le meilleur joueur du monde et Dwyane Wade, un de mes joueurs préférés. Non, contrairement à ce qui se dit, on a beaucoup de respect pour cette équipe. Il n’y a pas de honte à avoir perdu contre eux la saison passée. On a une nouvelle très belle opportunité d’aller remporter le titre, c’est à nous d’en profiter. C’est ma cinquième finale et je sais que c’est très dur d’en arriver jusque là, donc il faut saisir cette chance. Et puis, j’ai une petite pensée pour Tim Duncan. J’aimerais trop qu’on lui offre un dernier titre avant sa retraite.
Vous commencez la série à la maison, avec l’avantage du terrain, c’est déjà un bon point par rapport à la saison dernière ?
Oui, on a un peu de pression sur ces deux premiers matchs. Mais on sait qu’on peut aussi aller s’imposer à l’extérieur. On l’a fait une fois l’an passé… et on était à 26 secondes de le faire deux fois ! De toute façon, pour gagner une finale, il faudra aller gagner à l’extérieur. On veut bien commencer à domicile, c’est sûr. On l’a fait contre Oklahoma City et Portland en menant 2-0 après s’être fait une frayeur contre Dallas au premier tour. Il faudra tout donner dès le début pour leur mettre la pression.
Le Heat jour beaucoup « small ball », comment vous répondez à ce choix de coaching ?
Nous aussi, on a des arguments pour jouer petit. Kawhi peut jouer en 4, Marco… et évidemment Boris. Quand ils font prise à deux sur moi, c’est à mes coéquipiers de profiter de l’avantage numérique. Contre Oklahoma City, Boris a été très bon à ce niveau. Il est notre deuxième meneur de jeu et il a été très agressif.
Vous n’avez pas tellement célébré la victoire contre Oklahoma City au match 6…
Non, c’est vrai. Pour tout dire, je n’ai même pas touché le trophée cette fois-ci. Même pas une petite photo ! On est concentré sur notre objectif. En 2013, on avait été hyper content de remporter la conférence Ouest, ça faisait depuis 2007 qu’on n’avait plus gagné ! Mais cette année, on sait ce qu’on a à faire et on ne s’enflamme pas.
C’est assez similaire à ce qui s’est passé en Equipe de France, avec votre finale à l’Euro 2011 puis votre victoire en 2013, non ?
Tout à fait. En 2011, on était déjà content d’arriver en finale, d’avoir obtenu la qualification aux JO et de retrouver l’Espagne. Mais derrière, on s’était pris une branlée. En 2013, on a été content sur le coup, au moment du buzzer final. Mais dans les vestiaires, tout le monde savait à quoi s’en tenir. On regardait la Lituanie justement et quand on les a vu hyper contents de remporter leur demi, on se voyait deux ans en arrière. Et c’est pour ça qu’on a pu remporter le titre. Là, c’est pareil !
Avec une telle affiche, la finale est une superbe vitrine pour la NBA, comment vous vivez ça de l’intérieur ?
Tout le monde est content, on le voit bien. Tout le monde attendait un nouvel affrontement entre ces deux équipes. Avec notre effectif international, il y a de l’effervescence, deux Français. Je parlais avec Marco Belinelli et il me disait que toute l’Italie est en train de parler des finales car il est le premier Italien à y participer. C’est un des plus gros événements sportifs au monde. Rien qu’aux entraînements, avec plus de 100 journalistes, c’est fou !
Certains sondages donnent les Spurs vainqueurs mais plus encore, il semblerait qu’une majorité souhaite que vous gagniez cette année. Comment tu expliques cette cote de sympathie pour les Spurs ?
Je pense que c’est lié à la manière dont on a perdu l’an dernier. C’était cruel. On est content d’avoir le public derrière nous mais ça ne veut rien dire. C’est à nous d’aller chercher les victoires. À San Antonio, les gens commencent aussi à voir que le Big Three ne va pas durer encore longtemps et ils nous poussent à aller chercher un cinquième titre. Comme il n’y pas d’autres sports dans la ville, ils sont tous derrière nous.
Propos recueillis à San Antonio