Dans l’entourage des joueurs NBA gravitent des amis, des agents, des publicitaires, des conseillers mais aussi des coaches particuliers. Ils sont parfois spécialisés dans le mental, parfois sur la technique.
Depuis quelques années, Justin Zormelo est l’un des coaches les plus influents de la ligue. À 30 ans,ce diplômé de Georgetown conseille Paul George, John Wall, Rajon Rondo ou encore Kevin Durant.
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C’est d’ailleurs en travaillant avec le MVP il y a trois ans qu’il s’est fait connaître. Cette saison encore, Zormelo n’est jamais loin de KD avec son iPad et ses mallettes remplies de statistiques. Il a terminé la saison en laissant à Kevin Durant un dossier de cinq pages avec des graphiques et l’ailier d’OKC est revenu vers lui durant la série contre Memphis.
C’est sa méthode : passer des heures chaque jour à décortiquer, classer et analyser les statistiques. Il est passé par Miami et Chicago, ce qui lui a permis par exemple de rencontrer Ben Gordon et de devenir son coordinateur vidéo personnel.
Durant les playoffs, il a envoyé quelques fichiers et montages vidéos à John Wall après le premier match contre Chicago où le meneur avait shooté à 4/14.
« Merci, je suis d’accord, je dois être plus agressif en attaquant le panier », répondra le meneur des Wizards.
Justin Zormelo ne veut pas seulement se définir comme un homme de chiffres. Il joue aussi un rôle mental.
« Avant que le match ne soit terminé, il a déjà tout fait », explique Rajon Rondo au NY Times. « Le texte est déjà dans mon téléphone. »
Un texte qui détaille ce que Rajon Rondo a fait de bien sur le terrain. Mais aussi les zones où il a besoin de progresser ou un rapport complet sur le prochain adversaire. Pour résumer, tout ce que le coach est censé dire et faire quotidiennement. Une situation qui pourrait interpeller les Celtics : une personne extérieure au staff, qui coache en pleine saison et individuellement un joueur, qui plus est aussi important, ça peut faire peur.
« Pas vraiment, j’essaie simplement d’être meilleur. Il n’y a pas de mal à ça », évacue Rajon Rondo.
Les coaches NBA, inquiets mais lucides ?
Qu’en pense l’intéressé ? A-t-il eu des retours des joueurs sur les avis des coaches NBA ?
« Je n’ai jamais parlé à un coach de cela. La réponse serait cordiale, mais je suis sûr qu’ils n’aimeraient pas ce que je fais », prédit-il. « Je reste isolé car j’ai besoin de faire les choses seul. »
C’est un ancien coach qui a donné son avis sur ce sujet. Eric Musselman, coach des Warriors et des Kings entre 2002 et 2007, rappelle que les joueurs ne font pas toujours ce que les entraîneurs voudraient, mais que ces derniers passent l’éponge si les résultats sont là.
« Idéalement, on veut que toutes les discussions sur le basket viennent du staff mais je pense que les coaches sont assez ouverts d’esprit pour comprendre que les choses ont changé. On peut dire que ce gars n’apprend pas à mon joueur les éléments que je souhaite, mais au moins, le joueur travaille sur son jeu au lieu de rester devant la télévision à regarder des cartoons. »