Doc Rivers : « Cette élimination n’est pas une fin, mais un début »

Arrivé l’été dernier aux Clippers pour leur permettre de franchir un palier, Doc Rivers n’aura finalement pas fait mieux que Vinny Del Negro avec une nouvelle défaite en demi-finale de conférence. Très déçu pour Chris Paul, et reconnaissant la supériorité du Thunder, l’ancien coach des Celtics reste optimiste pour les années à venir. A condition que l’affaire Sterling ne vienne pas pourrir les mois à venir…

« Nous avons vécu beaucoup de choses depuis trois, quatre semaines, mais ce n’est pas pour ça qu’on a perdu. Je ne crois pas qu’on doive utiliser ce qui s’est passé comme excuse. Nous sommes engagés dans un processus. Je pensais que nous étions déjà assez forts pour gagner le titre cette année mais OKC nous a montré que non. Nous devons en faire plus et ces playoffs sont pour nous un superbe manuel d’apprentissage. Le vestiaire était vraiment triste après le match, ça m’a fait mal de les voir comme ça. Après tout ce qu’ils ont traversé, ils ont enfin évacué les émotions, je suis un de leurs leaders donc c’était pénible pour de voir ça. J’aurais aimé en faire plus pour eux, mieux les protéger peut-être. C’était mon boulot de nous rendre meilleurs que ce qu’on a été, j’ai fait des erreurs mais comme je leur ai dit, nous gagnerons ensemble. Et je sais que nous allons y arriver, notre jour viendra. Ce soir ce n’est pas une fin mais un début.

Qu’est-ce qu’il a manqué ce soir aux Clippers pour l’emporter, et égaliser ?

« Il y a un adage en NBA qui dit que c’est une ligue de tirs réussis/tirs ratés, et bien ce soir il a été vérifié. Ils ont mis leurs shoots dans le dernier quart temps, pas nous. Nous avons perdu Durant trois fois, ce qui n’aurait pas dû arriver. Pour moi dès la mi-temps nous n’avions déjà plus l’énergie du début de match. Nous avons attaqué pied au plancher, avec beaucoup d’émotion chez les gars et franchement, je n’aimais pas ça. Je l’ai même dit à un de mes assistants, « je suis pas certain d’aimer ça car à un moment on va prendre le mur’. Le match ne s’est pas joué dans le dernier quart mais dans le troisième, voire même en milieu du deuxième quand ils sont revenus dans le match. Nous n’avons jamais récupéré l’énergie du premier quart, mais on a essayé. »

« J’ai mal pour Chris Paul »

Ancien meneur de jeu, Rivers est particulièrement déçu pour Chris Paul, qui, comme les Clippers, ne parvient pas à se hisser en finale de conférence.

« Chris l’a très mal pris, vraiment. J’ai mal au coeur pour lui car c’est l’âme de cette équipe mais ce soir, son âme est cassée. Il prend toujours tellement de poids sur ses épaules et je sais que cet été il va encore le faire. Je me sens mal pour lui. Il a tout l’été pour travailler et se préparer pour la saison prochaine. Il sera prêt et sera encore meilleur. Il me connait désormais, il connait mes systèmes, comme tous les gars d’ailleurs. Il est bien entouré, il a une belle famille et beaucoup de gens autour de lui. »

Pour le coach des Clippers, il faut rester optimiste car l’équipe a progressé au fil des semaines, et elle a trouvé son identité.

« Je n’ai gagné qu’une fois et suis allé en finale une autre fois, j’ai appris quelque chose de fondamental de ces deux expériences: c’est très dur de gagner. C »est très dur… Tout doit tellement se dérouler sans accroc, il faut que tous les éléments soient en votre faveur. Beaucoup de choses ne sont pas déroulés comme il l’aurait fallu mais nous sommes restés unis et c’est pour nous la leçon à retenir. On doit adopter la souffrance et la difficulté. On doit accepter à aimer que ça soit difficile. Tous ceux qui ont gagné vous diront la même chose. On grandit toujours pendant des séries de playoffs et ça, ils l’ont compris. J’ai le sentiment qu’il nous a manqué de temps et c’est frustrant. Nous étions en train de devenir l’équipe que nous voulions être, les choses s’étaient mise en place. Nous étions vraiment proches. Nous devons définir ce que doit être le basket des Clippers, c’était mon ambition en début de saison. Nous nous en rapprochons, ce que nous avons vu dans les derniers matches, c’est du basket Clippers. Le temps nous a fait défaut. Je pense encore que si nous avions pu encore tenir quelques matches, nous y étions presque. »

« On se prépare à un été bordélique ! »

Forcément, on l’a interrogé sur l’affaire Sterling, et les suites du combat entre le propriétaire et la NBA.

« Je suis préparé à un été bordélique car on s’y dirige tout droit. J’ai foi dans la ligue et sa capacité à régler ce dossier. On verra. Est-ce que la situation de la franchise va nous empêcher de recruter des joueurs cet été ? Je n’en sais rien. Mais heureusement que nous n’avons pas 6 ou 7 free agents, la base de l’équipe est sous contrat et elle est de grande qualité. C’est une bonne nouvelle, nous n’avons pas non plus grand chose à faire cet été. Moi aussi, je suis encore sous contrat et n’ai aucune intention d’aller nulle part.

Propos recueillis à Los Angeles