Interview Thabo Sefolosha : « On arrive à travailler dans le calme »

« Ce n’est pas la fin du monde. »

Dans le succès, la fatuité est proscrite au sein du Thunder. Dans la défaite, la dramatisation est tout aussi honnie. « On ne peut pas aller à la mesure des victoires et des défaites. C’est ma huitième année en NBA et j’ai appris ça. Il faut essayer de rester constant et d’être bien dans sa tête », nous confie Thabo Sefolosha, une demie-heure après un embarrassant mais en rien inquiétant revers à Denver. La sagesse du discours reflète la force tranquille qui habite une équipe qui, depuis la finale 2012 est en mission. Alors oui, deux revers consécutifs ne vont pas changer le cours de la saison du dauphin des Spurs.

Malgré les absences de Russell Westbrook, le Thunder empile les victoires avec la discrétion d’un prélat. Après tout, c’est sa marque de fabrique non ?

« C’est assez vrai que nous arrivons à travailler dans le calme. C’est aussi le syndrome de la petite ville, les gens ne parlent pas de nous comme des Knicks, des Lakers ou des autres équipes des gros marchés. Cela joue à notre avantage car on prend le temps de faire les choses », nous rétorque l’ailier suisse, immuable titulaire malgré une production statistique en baisse.

« Je suis moyennement content de ma saison, pour l’instant », reconnait-il d’ailleurs.

« J’ai pas mal bossé cet été mais là les tirs ne rentrent pas. C’est une petite source de frustration mais c’est passager. Je ne veux pas me prendre la tête. Je connais mon rôle », développe-t-il, lui qui tourne à 6,2 pts à 40% dont 29% derrière l’arc.

Ce fameux rôle répété comme le refrain d’un CD rayé, c’est bien le produit d’appel de la méthode Brooks et Presti. Le coach et le GM sont deux apôtres du jeu juste et de la stabilité.

« A part deux trois changements par ci par là, l’équipe est la même et nous nous connaissons vraiment très bien les uns les autres. On sait comment bosser, ce que le coach et le management attendent de nous. Tous ces facteurs propagent une grosse confiance dans le vestiaire. C’est un processus. On essaye pas du jour au lendemain d’être la meilleure équipe sur le papier. Sam Presti fait un super boulot pour recruter des joueurs talentueux et leur laisser le temps de progresser, de devenir ce qu’ils deviennent sur le parquet », confirme Sefolosha dans un vestiaire presque vide.

Même les trois opérations en quelques mois de Russell Westbrook n’entament pas sa confiance dans son groupe.

« Quand Russell est sur la touche ce n’est pas une bonne nouvelle mais on fait aller. Chacun joue son jeu sans essayer de tout changer non plus. On continue, on connait la recette pour gagner donc il faut l’appliquer », conclut le défenseur helvète.

Il est presque minuit, l’avion l’attend lui et ses coéquipiers. Il quitte le Pepsi Center avec le sourire. Demain est un autre jour.