Tony Parker est rarement apparu aussi dépité en conférence de presse. Les larmes de l’après France-Grèce de l’Euro étaient absentes mais le meneur français en avait très, très gros sur la patate en se présentant devant la presse française, moins d’une demie heure après la désillusion. Le triple champion NBA n’avait pas le cœur à s’épancher, « à chaud c’est un peu dur là », consent-il. Le ton de sa voix et ses yeux dans le vague valaient tous les mots du monde.
« On n’a pas le choix, il faut trouver les moyens d’oublier et de rebondir. C’est une défaite très difficile à digérer, mais on n’a pas le choix je le redis », explique TP. S’il assure après coup « se sentir bien physiquement », le MVP des Finals 2007 avoue avoir eu des crampes en fin de match. « C’était très physique, ils m’ont obligé à prendre des tirs difficiles. C’était un gros match, ce sont les finales », poursuit-il, laconique.
Le temps des regrets n’est pas encore pour tout de suite. Et puis le capitaine des Bleus connaît trop bien les choses du basket pour ruminer les erreurs commises, notamment dans les trente dernières secondes.
« On loupe deux lancers francs, on laisse filer deux rebonds mais c’est comme ça. C’est le basket », assure-t-il.
« Il fallait encore mettre les lancers-francs… »
Quand il demande à son banc de ne pas célébrer la victoire programmée avec une précocité présomptueuse, Tony sait que l’histoire de ce sport qu’il aime tant a écrit des scénarios plus improbables encore. Ce Game 6 est entré dans la légende de la balle orange, et « c’est dommage de ne pas gagner le titre après une telle rencontre », reconnaît le vice-champion d’Europe 2011. « Je ne voulais pas que le banc s’enflamme car le buzzer n’avait pas encore retenti. Il fallait encore mettre les lancers francs, Manu en a loupé un et Kawhi aussi. Au final, ça nous coûte cher. »
En 2005, TP avait déjà disputé un Game 7. C’était contre Detroit mais à domicile. Huit ans après, il va falloir aller chercher la couronne en terre hostile. Sonnés, les Spurs peuvent-ils rebondir ? « On a l’expérience, à nous de réagir, rétorque Parker. Il ne faut pas oublier qu’on a encore une opportunité de gagner le titre. »