Maintenu en dessous des 40% de réussite en 2007, LeBron James le clamait avec un tantinet de forfanterie, mercredi en conférence de presse : « Je suis meilleur aujourd’hui, personne ne peut m’empêcher de faire ce que je veux ».
Trente heures plus tard, le discours est moins vindicatif. « Les Spurs sont les Spurs, tu sais qu’ils vont réussir à te mettre les positions où tu ne veux pas être, en attaque comme en défense », commentait le King après son 7/16 et 1/5 à trois points du Game 1.
Exactement comme en 2007 lorsqu’il était à la tête de Cleveland.
Parker : « On sait qu’il va mettre ses 20 points, l’important, c’est comment il les marque »
Privé de l’accès au cercle, James s’est mué un peu malgré lui en distributeur. Le facilitateur a pris le pas sur le scoreur et « le forcer à faire autre chose » dixit Danny Green, faisait clairement partie du plan défensif des Spurs.
« Ils ont fait du bon boulot sur les prises à deux et m’ont forcé à faire des passes en réduisant mon espace », confirme le double MVP en titre, qui ne se dit pas inquiet pour son scoring.
« Ils bloquent bien l’accès au panier, ça nous contraint à prendre des shoots extérieurs. On doit regarder la vidéo et trouver une réponse », en remet une couche Chris Bosh.
« Ses 20 pts on sait qu’il va les mettre de toute façon ; l’important c’est comment il les marque », explique lui Tony Parker. « On ne va pas l’arrêter, il est trop fort. Ce que nous devons faire, c’est le limiter et contrôler les role players ».
Le Français l’avoue sans peine, « LeBron est la première option offensive du Heat donc c’est d’abord lui qu’on doit contenir ». Mais si Kawhi Leonard s’est beaucoup coltiné le champion et MVP des Finals 2012, l’œuvre texane est collective.
« Kawhi est un des meilleurs défenseurs de la ligue mais il ne va pas l’arrêter tout seul, il faut qu’on soit tous concentré là-dessus », rappelle Parker.
Leonard, impavide mais pas solitaire
« On arrive à le mettre en confiance car il sait qu’il peut compter sur nous pour l’aider dans sa mission. LeBron est à la TV tous les jours, il est facile à scouter, on connaît ses tendances et ses préférences », estime pour sa part Danny Green. Dans les trois dernières minutes, James a pu aller chercher les fautes au drive, lui qui ne sera allé que quatre fois sur la ligne de réparation jeudi soir. La faute à une errance défensive des Spurs, expliqué par un coup de pompe physique ? Ou bien preuve que l’ailier du Heat a manqué d’agressivité pendant 45 minutes ? Un peu des deux.
« Kawhi a fait bosser LeBron, c’est l’essentiel. Il ne faut rien lui laisser de facile, et on l’a bien fait. Car après, on sait tous qu’on ne va pas l’arrêter », assène Gregg Popovich dans une analyse succincte.
« Kawhi a fait un super boulot sur LeBron. Ce n’est que sa deuxième saison et sa première finale mais il n’a peur de rien », constate Green, admiratif de la prestation de son jeune coéquipier. Evidemment le Chosen One va se soumettre à quelques ajustements nécessaires avant dimanche. Le Game 2 délivrera sûrement une autre vérité.
LeBron : « On a payé cash des erreurs mentales »
« On a besoin d’un plan de jeu solide dimanche. Si nos extérieurs sont ouverts on leur donnera le ballon », assène déjà Bosh.
« Je sais qu’au prochain match, les gars mettront les shoots. On a eu des positions ouvertes dans le troisième quart temps, notamment Mario, mais ce n’est pas rentré. C’est le basket. Contre cette équipe, tu ne peux pas faire d’erreurs car ils ont l’art de capitaliser dessus », déclare lui LeBron James.
Auteur de son 10e triple double en playoffs, le Roi a des regrets, pas de remords.
« Si on regarde les statistiques, nous nous sommes donnés les moyens de gagner ce match. On a pris plus de rebonds, on a été plus adroit et on a délivré plus de passes décisives. Mais voilà, on a perdu cinq ballons dans le dernier quart et ça nous fait mal. Ils étaient plus frais que nous dans le dernier quart, on a payé cash des erreurs mentales », assure la star.
Il a soixante douze heures pour chasser définitivement les fantômes de 2007.