Le Thunder : l’école de l’apprentissage accéléré

Certes le Thunder a fini premier de la Conférence Ouest en accrochant 60 victoires. Ce qui n’est pas un mince exploit dans une conférence Ouest plus relevée que jamais. Mais hélas, trois fois hélas, le sort s’en est mêlé, et sur le plus improbable des détails, c’est Russell Westbrook et les rêves de finales d’OKC qui se sont envolés.

La gueule de bois ou presque, les coéquipiers de Kevin Durant avaient rendez-vous avec la presse au lendemain de leur élimination face à Memphis. Dans ce « media day » synonyme de départ en vacances, Basket USA était sur place pour recueillir leurs impressions.

Westbrook, le feu sacré d’OKC

« On a perdu le gars qui avait les clés de notre voiture » dira joliment Kevin Martin, l’intello à lunettes.

De fait, les uns après les autres au fur et à mesure de ces « exit interviews », dernière rencontre médiatique pour les joueurs avant des congés précoces, chacun des acteurs du Thunder va admettre l’évidence : Westbrook nous a manqué. Egalement dit avec style, du Kendrick Perkins dans le texte :

« Russ donne du swag à toute l’équipe. Il donne du swag à Scott Brooks, à Kevin Durant, à moi aussi. On dit souvent que je chauffe Russell mais en vérité, je me nourris de son feu. »

Perkins : amnistier ou persévérer ?

Le compliment n’est pas mince de la part du vétéran Perkins, qui en terme de feu sacré, en a vu un beau en la personne de Kevin Garnett aux Celtics. Mais précisément, la situation de Perkins à OKC était au centre des débats. Cible numéro 1 des fans désabusés, et auteur d’un PER négatif sur ses playoffs, le bon Kendrick ne tremble pas.

« Je sais qui je suis. Un homme sage m’a dit un jour, tu sais, ça ne sert à rien de se soucier de ce que les gens qui ne t’aiment pas pensent de toi. Ça fait 10 ans que je suis dans la ligue et je sais ce que je peux apporter : de la dureté, de la ténacité, du leadership. »

Thabo Sefolosha, Serge Ibaka, ses successeurs au podium viendront confirmer ses dires. Le Perk est non seulement un bon coéquipier, c’est aussi un mec bien. Celui qui répond au téléphone quand Durant, Westbrook ou même Fisher ont besoin d’une oreille clémente… même à 4h du mat’ !

« Je ne le fais pas que pour être un coéquipier modèle. Parfois, c’est moi qui les appelle directement. »

Durant : « Rien n’est gâché ! »

Avant de rencontrer les médias pour un ultime baroud, chaque joueur avait également au programme une petite visite dans le bureau du GM, Sam Presti pour débriefer rapidement la saison et surtout la saison à venir. Et pour Perkins, les rumeurs d’amnistie pure et simple ont rapidement enflé durant des playoffs affreux.

Perkins a lui déjà donné rendez-vous à la saison prochaine, confiant après son entretien avec le grand manitou de la franchise. Car il faut bien le dire, et au-delà de la déception (Kevin Martin était le plus marqué, lui le bleu bite des playoffs), c’est la pondération, voire l’optimisme qui primaient dans ces discours de sortie. Kevin Durant en tête.

« Ce n’est jamais une année gâchée pour moi. C’est du basket ! J’ai tellement grandi en tant qu’homme depuis le début de la saison. J’ai tellement grandi en tant que leader de cette équipe. Rien n’est jamais gâché. Bien sûr, le but ultime est le titre mais je ne dirai jamais que je gâche mon temps. J’ai la chance de me lever chaque matin et faire quelque chose que j’adore. On prend souvent les choses pour acquises dans la vie. Et je ne veux pas faire ça. »

Ibaka veut être All Star l’an prochain !

La blessure de Westbrook a remis en perspective pas mal de choses pour les jouvenceaux du Thunder. Le temps est à relativiser. Mais ce coup d’arrêt dans la progression éclair du Thunder a aussi permis à d’autres, tel Serge Ibaka, de prendre conscience de l’évolution à suivre. The next step, you know !

« J’ai appris énormément pendant ces playoffs. J’ai tout réappris ! Je sais maintenant ce que ça veut dire de jouer quand la pression monte. Je sais ce que c’est d’être un pion important dans l’équipe. Je sais qu’il faut que je progresse dans la création de mon tir. L’an prochain, je veux être au niveau All Star. »

Elu dans le meilleur cinq défensif de l’année, Ibaka sait que c’est son fonds de commerce. Mais à seulement 23 ans (ne l’oublions pas !), sa progression fulgurante fait déjà saliver côté Thunder. Au terme de cette expérience éprouvante (KD racontait avoir bu 4 Gatorade après le match 5, « sinon je me serai évanoui »), la franchise d’OKC continue de se construire.

Car, comme le rappelait Ibaka en accablant les journaleux en face de lui, les stats ne disent pas tout.

« Un match où je rate des tirs ne veut pas dire un mauvais match ! » assénait le contreur ibère d’adoption.

Le basket n’est pas qu’un sport de stats. Ce sont aussi les impondérables, ces choses qui se disent « derrière des portes closes » qui mènent au succès. Le Thunder d’OKC continue d’apprendre en accéléré…