Les superstars NBA sont-elles protégées par les arbitres ?

En NBA, mais aussi dans d’autres sports collectifs, les stars sont plus ou moins protégées par les arbitres. C’est un fait, une évidence, une logique pour les instances de la ligue. Comme les grands joueurs sont ceux qui font rêver les gens, remplissent les salles, et vendent la NBA dans le monde, pas question de les voir se faire maltraiter durement par des défenses trop rudes.

A ça, il faut ajouter que certains ont le talent pour obtenir des fautes. Oui, il faut du talent pour piéger un adversaire. Par un jeu de feintes, d’anticipations, de puissance parfois, les meilleurs attaquants de la ligue obtiennent des fautes, et faire la différence entre les bons et mauvais coups de sifflet n’est pas toujours chose aisée.

Mais parfois, c’est flagrant, et ce que les Américains appellent les « superstars calls » (les coups de sifflets des superstars) agace notre confrère Henri Abbott. Pour lui, cette tendance commencerait même à irriter les téléspectateurs.

Avoir une superstar, c’est avoir l’aide des arbitres

Dans un papier pour ESPN, il a recensé plusieurs cas de fautes obtenues (et non justifiées) par les superstars que sont LeBron James, Kevin Durant ou encore Kobe Bryant.

Évidemment, il n’alimente pas une théorie du complot, car il n’a aucune preuve de cela, il possède seulement des faits, des images, et aussi des témoignages.

« J’ai même eu un General Manager qui m’a expliqué un jour que c’est l’une des raisons pour lesquelles il faut avoir une superstar dans son équipe : cela permet d’obtenir l’aide des arbitres. Si tu joues avec des joueurs qui sont traités normalement pas les arbitres, alors tu pars avec un désavantage. »

Un arbitrage sous pression des stars ?

Comment ne pas penser à LeBron James à Chicago lors de l’historique défaite de Miami. Les Bulls avaient certes joué des coudes, mais jamais en ayant l’intention de faire mal à l’ailier du Heat. James est un joueur hors normes physiquement, il faut donc y aller un peu plus fort pour le stopper.

Mais les hommes de Tom Thibodeau n’avaient pas franchi la limite ; ce que les arbitres avaient bien compris, ne mettant aucune antisportive durant le match aux joueurs des Bulls. Les critiques de James le lendemain ont pourtant poussé la ligue à changer d’avis.

Comment ne pas imaginer que le simple fait que James ait émis des critiques amène la ligue à aller dans son sens ? Si les plaintes étaient venues de Mario Chalmers, la NBA aura-t-elle donné raison au meneur de Miami ? Le fait que cela soit James ne change rien du tout fondamentalement, puisque Bryant, Durant ou Carmelo Anthony aurait sans doute obtenu aussi gain de cause.

Des fautes dangereuses pour compenser

En conséquence de ce sentiment de surprotection des stars NBA, certains joueurs vont de temps en temps trop loin. David Lee est le meilleur exemple avec sa récente grosse faute sur James. En poussant James dans les airs, le triple MVP aurait pu retomber très mal et se casser le bras par exemple.

Quand Abbott a demandé à Lee pourquoi il avait ça, la réponse du Warriors est terrible et symptomatique de la situation actuelle.

« Il m’a dit que de toute façon au moment où il allait toucher James, une faute aurait été sifflée. Sous-entendu : parce que James est un superstar. »

Lee savait donc que peut importe son geste, il serait sifflé. Il a donc décidé d’interdire purement et simplement l’accès au panier en commentant une faute dangereuse. Quitte à prendre une faute, autant en prendre une vraie. Logique, mais extrêmement dangereux, voire stupide.

Un équilibre à trouver

L’équilibre est donc à trouver entre ces deux extrêmes : les fans n’aiment pas voir les superstars faire du flop à n’importe quel contact, mais ils ne veulent pas voir non plus ce genre de fautes sur des joueurs qu’ils admirent.

« Le jeu n’a jamais été aussi dur et aussi soft en même temps », conclut Abott.

Sa conclusion est parfaite : la NBA a changé. Elle, et les joueurs en premier, va plus vite, elle est plus forte physiquement, plus rapide, plus costaude. Mais dans le même temps, le règlement est devenu plus soft avec certaines règles pour aider ou protéger les attaquants.

Pour arrêter ou limiter des joueurs qui sont de plus en plus grands, forts, puissants et talentueux, il faut parfois user de la force sans être violent. Si l’on respecte les règles dans une ligue plus physique et athlétique que jamais, alors cela fait partie intégrante du jeu.

L’équilibre est compliqué à trouver mais certaines équipes ont réussi cette transformation et ça donne tout de même des moments et des exploits de légende, du même niveau que ceux des années 80-90 où le jeu était plus dur.