Pendant que toute l’attention est focalisée sur la mauvaise passe des Lakers, on en oublie presque que le Heat n’est pas au mieux depuis deux semaines.
Au complet, et toujours leader de sa conférence, le champion en titre reste pourtant sur cinq revers en huit matches, et deux de ses trois victoires étaient quasi miraculeuses face au Magic et aux Mavs.
Même si personne ne parle de crise, Basket USA tente de comprendre ce qui cloche chez LeBron James et consort.
LA MOTIVATION
Dwyane Wade avait averti ses coéquipiers dès le début de saison : « conserver un titre est plus difficile que d’en gagner un. » Il a déjà vécu cela en 2006 et se souvient de la saison qui avait suivi (44v-38d, et un sweep concédé au premier tour face aux Bulls). Ses coéquipiers sont au courant, et pourtant on ne les sent pas en mission comme la saison passée. On ressent chez eux comme une fatigue mentale plus que physique. L’équipe a une telle marge de manoeuvre qu’elle semble, par instant, relâcher le pied de l’accélérateur. Le problème, c’est qu’elle casse son rythme et se met en danger. Le match de Portland, que le Heat a vraiment bien maîtrisé pendant trois quart-temps, en est le meilleur exemple.
« Face à certaines équipes, bien jouer ne suffit pas. On doit très bien jouer » a résumé LeBron James après la défaite face aux Blazers.
Par ailleurs, on pouvait penser, initialement que le Heat manquait de motivation face à des « petits » comme pouvaient en témoigner les victoires étriquées face à Orlando ou Dallas, ou les défaites récentes face à Washington et Detroit. Mais même face à des ténors de sa conférence, comme Indiana et Chicago, le Heat ne hausse pas son niveau de jeu, et s’incline.
LA DÉFENSE
C’est peut-être lié directement au problème de motivation. Rarement on a vu les joueurs du Heat aussi laxistes en défense. Ça joue à l’économie. Les rotations sont plus lentes. Sur l’homme, ça manque d’agressivité. On retrouve le Heat de début 2010/11 qui cherche à partir en contre-attaque avant même d’avoir récupéré le rebond… Un conseil : jetez un oeil sur la défense sur les pick-and-rolls. Il y a à la fois un manque de concentration mais aussi de lecture de jeu. Ce qui est inquiétant, c’est que Dwyane Wade et LeBron James ne montrent pas l’exemple. Curieusement, le problème est donc identique à celui des Lakers. Sauf que dans le cas du Heat, c’est essentiellement un problème d’attitude.
LE REBOND
On ne parle que de ça depuis un mois : les problèmes de rebond du Heat. Plus exactement, les rebonds du secteur intérieur car Wade et LeBron sont exemplaires pour des « extérieurs ». Malgré un cinq plutôt petit (Chris Bosh au pivot), le Heat se pensait tout de même à l’abri, et capable d’imposer ses qualités de vitesse et de polyvalence. C’était vrai l’an passé. Cette année, il y a du costaud en face, et le Heat prend cher. Face aux Blazers, qui possèdent pourtant deux ailiers-forts dans la raquette (Hickson-Aldridge), Bosh n’a pris que quatre rebonds en 39 minutes. Délaissé, Joel Anthony en prend aussi quatre mais… en 11 minutes. Bosh s’est moqué de ceux qui lui reprochaient de ne pas prendre de rebonds, mais il est clair qu’il est le premier visé. Depuis deux ans, l’ancien Raptor explique qu’il souhaite se concentrer sur ce secteur, pour le bien de l’équipe. Mais il ne le fait pas, et l’équipe manque d’un rebondeur régulier à 10 prises et plus. Récupérer le rebond est un acte défensif, mais aussi et surtout le meilleur moyen d’amorcer une contre-attaque. Face aux Pacers, le Heat a laissé échapper 22 rebonds défensifs ! Ce furent 22 occasions pour Indiana de remettre dedans, et 22 attaques en moins pour le Heat.
L’ADRESSE AUX TIRS
Les shooteurs de Miami ne sont pas au mieux depuis plusieurs matches. 25% aux tirs pour le trio Chalmers-Allen-Miller sur les cinq derniers matches. Et comme Battier souffre des ischios, Miami perd à la fois un défenseur et un shooteur… Plus généralement, le Heat est maladroit de loin depuis quelque temps. Les tirs sont souvent ouverts (36% positions ouvertes à 3-points sur l’année) mais ça manque de rythme, de confiance et peut-être de conviction. Le shoot de Mario Chalmers face à Portland est révélateur de ce passage à vide dans les tirs longue distance.
LE CALENDRIER
Le Heat est au coeur d’un « road trip » compliqué mais pas impossible. Après les déplacements à Indiana et Portland, Miami s’en va défier Sacramento pour se remettre en forme, mais trois adversaires coriaces les attendent ensuite : Golden State, Utah et… les Lakers ! Ce sera pour jeudi prochain, et ce n’est qu’après ces quatre matches, et ce choc face aux Lakers que l’on pourra écrire, ou pas, que le Heat est en crise. Car il lui suffirait de gagner trois de ses quatre prochains matches pour faire oublier sa mauvaise passe de ce début d’année.