Mike D’Antoni : « Quand Steve Nash sera là, ce sera encore mieux »

« Si seulement je le savais… »

Non Mike D’Antoni ne se frise pas la moustache de certitudes. Même après le convaincant succès de sa phalange devant des Nuggets roués de shoots, le coach angeleno n’a pas le diagnostic de l’inconstance de ses joueurs. Quand ses Lakers sont adroits ils en deviennent injouables, quand le cercle se rétrécit comme face à Indiana mardi, ils font pâle figure.

En trois jours, Mister Hyde est redevenu Docteur Jekyll et D’Antoni ne diagnostique pas le mal.

« Ce que je sais, c’est qu’on a besoin de fondations plus solides, de socles sur lesquels se reposer quand on n’est pas aussi adroit », explique le nouveau chercheur d’or du pourpre. « Je me répète mais quand Steve Nash sera là, le ballon bougera encore mieux. Il parvient à libérer les espaces et imprimer un rythme mieux que personne. On doit donc attendre d’avoir tout le monde pour juger du style de cette équipe. »

Avec 17/33 à trois points, 33 assists, 54% de réussite, 61 points du banc (contre 5 face aux Pacers 72 heures plus tôt) et un double-double musclé de Dwight Howard, Mike D’Antoni peut déjà se réjouir des prémices de son empreinte.

« C’est comme cela qu’on veut jouer, en écartant la défense pour Dwight, en rendant la vie plus facile à Kobe, en faisant bouger le ballon », avoue-t-il.

En attendant le retour du double MVP, espéré avant la mi-décembre, les Lakers à la sauce D’Antoni font leur mue sans laisser le doute s’installer dans un vestiaire maculé d’enthousiasme.

« Donnez moi des minutes et je peux faire des choses », sourit Antawn Jamison.

Auteur de 33 points, l’ailier-fort de 36 balais a pris plus de shoots que Kobe et Howard,  confirmant son retour en grâce après un début de saison pathétique. Importé de Cleveland pour sa science de la feu Princeton offence, le double All Star s’épanouit dans le basket spontané de D’Antoni.

« J’ai pu profiter de bons services de mes coéquipiers, qui m’ont cherché dès que je suis rentré. Cela m’a permis de prendre du rythme, et une fois que je l’ai ça peut faire mal », poursuit Jamison.

Quatorze ans que deux remplaçants des Lakers n’avaient pas inscrit 20 points

Avec Jodie Meeks (21 pts), autre fantôme de l’ère Brown, le Tar Heel symbolise le changement occulté sous les pare-feux protectionnistes du nouveau Mike aux commandes. Pour la première fois depuis 1998, deux remplaçants scorent chacun 20 points et D’Antoni n’est pas franchement surpris :

« Jodie et Antawn sont des joueurs intelligents, qui savent écarter la défense. Ils sont cruciaux pour nous. Quand comme ce soir nous donnons du rythme et que le ballon tourne bien, ils peuvent nous faire tellement de bien. Meeks ne shootera pas à 7/8 tous les soirs c’est certain, mais quand il est confiance il est dangereux. »

L’intéressé confirme avec le sourire béat du dépucelé.

« J’ai réalisé de gros matches à l’université mais je ne me souviens pas n’avoir raté que deux tirs. C’est à l’image de l’équipe, la confiance est meilleure. On est à 50% mais on doit faire mieux », assure l’ex-Sixer.

« Je suis convaincu que quand on aura tout le monde, tous nos petits problèmes seront résolus et on sera encore meilleurs », renchérit D’Antoni.

Les Lakers sont maintenant à 3-3 sous ses ordres. Surtout, sa philosophie s’imprègne.

Propos recueillis au Staples Center