A 33 ans, Kirksay réalise un début de saison en fanfare avec son club de l’Estudiantes Madrid et pour le coup, le journal référence Marca s’est déplacé pour aller s’entretenir avec l’ailier américain naturalisé français.
L’ancien Couguar s’est raconté, revenant notamment sur les nombreuses aventures qu’il a vécues à travers le monde dans sa pratique professionnelle du basket qui l’a emmené dans pas moins de 13 équipes différentes et 8 pays en tout.
De ses pérégrinations dans des clubs louches en Macédoine ou au Venezuela où flingues et mafia ne sont jamais très loin, ou encore à sa proposition de tourner dans le film American Pie au moment même où il arrivait en France, en passant par son expérience en Russie ou en Argentine, Tariq Kirksay en a fait du chemin jusqu’à la sérénité actuelle qu’il a trouvée en Espagne.
Le Bronx, là où tout a commencé
« Du Bronx, les gens ne connaissent que ce qu’ils voient au cinéma. Ils croient que tout le monde a un flingue et qu’on s’entretue à longueur de journées. Mais c’est vrai que ce n’est pas un lieu facile. J’ai eu de la chance que mon père et ma mère me mettent sur le bon chemin. Ça sonne peut-être cliché mais je suis le seul de mes amis à m’en être sorti. Mon père voulait que je joue au basket, mais moi je préférais le baseball. J’ai traîné avec des dealers, mais j’ai aussi trouvé un gymnase où jouer au basket. D’être né là-bas, ça m’a appris la valeur de la vie, de l’argent et des petites choses. »
Etudiant et acteur en herbe
« J’en ai beaucoup profité à la fac de Iona. C’est une petite université mais elle était à proximité de ma famille et de mes amis à New York. On est arrivé trois fois jusqu’à la March Madness et on avait bien joué. J’avais étudié le théâtre durant deux ans, je pensais pouvoir devenir acteur. Jim Carrey me rendait hilare. Maintenant je préfère Denzel Washington, mais surtout Will Smith qui peut faire plein de films : du drame, de la comédie, du superhéros… Il est très polyvalent, comme moi sur le parquet. »
Le cauchemar macédonien : pire que le Bronx
« C’était ma première expérience à l’étranger et je débarque au Rabotnicki de Macédoine. C’était horrible. J’y étais allé les yeux fermés en sachant seulement de Skopje ce qu’un ami avait voulu m’en raconter. C’était une très mauvaise surprise. D’abord, toute la nourriture était à base de poulet. Ensuite, il y avait des gosses de 12 ou 13 ans qui avait des flingues et demandaient de l’argent. Je me suis demandé pourquoi tout le monde parle de la violence dans le Bronx et pas de celle de Skopje. »
L’expérience argentine
« C’était une super expérience alors que je n’ai pratiquement pas joué. Là-bas, ils apprécient vraiment la vie. Ça se terminait toujours chez quelqu’un à manger quelque chose. Ils n’avaient pas beaucoup mais ils te donnaient tout. Côté basket, c’était nul par contre. J’ai joué deux matchs parce qu’ils ne m’ont jamais payé. Et pas d’argent, pas de match. Après avoir joué au Venezuela je suis revenu dans l’équipe mais j’étais encore dans la même galère. Je ne pouvais pas retirer plus de 250 dollars par semaine et j’ai dû partir. J’aurais bien aimé rester pour la gentillesse de ces gens. »