Andre Iguodala vide son sac

Constamment cité dans les rumeurs de transferts depuis plusieurs années, Andre Iguodala semblait y faire face avec sérénité mais si tout cela n’était en fait qu’une façade ?

En effet, les choses n’ont pas toujours été faciles pour celui qui a appris son transfert pour Denver alors qu’il était en pleine campagne olympique.

« J’étais à l’échauffement et je n’arrêtais pas de penser : où vais-je atterrir ? » confie-t-il à CBS Sports.

Finalement inclus dans le transfert en triangle qui a envoyé Dwight Howard aux Lakers et Andrew Bynum à Philly, Iguodala peut enfin souffler. Ce transfert tombe à pic car les rumeurs commençaient à le ronger. Les critiques aussi.

« Ces deux dernières années, je ne m’amusais plus »

Défenseur longtemps sous-estimé, Iguodala a surtout toujours été considéré comme un joueur qui ne souhaitait pas endosser le costume de patron. Notamment en attaque ce qui n’est, quelque part, pas totalement faux.

Alors qu’il scorait près de 20 points par match (19.9) en 2007-08, ses moyennes ont constamment chuté par la suite pour atteindre les 12.4 l’an dernier.

Forcément, en cas de défaite, le coupable était tout désigné.

« J’étais le meilleur passeur de l’équipe l’an dernier [5.5 pds/m]. Quand nous perdions, c’était toujours parce que je ne marquais pas assez. Mais quand on gagnait, alors là, ça coulait de source, je devenais quelqu’un qui rendait le jeu plus facile. J’essaie juste de tirer le meilleur de mes coéquipiers. De profiter de chaque situation et de prendre du plaisir. »

Malheureusement, la notion de plaisir, Iguodala l’avait perdue ces derniers temps. Et ce malgré un beau parcours en playoffs où les Sixers se sont inclinés au deuxième tour après une série très disputée en 7 matchs face aux Celtics.

« Je ne me suis pas vraiment amusé ces deux dernières années, » avoue-t-il. « L’an dernier a été une grosse année pour nous mais ça devenait épuisant d’entendre les critiques revenir chaque jour. »

« A Philly, ils ne voulaient pas que je score 20 ou 25 points »

Car le gros problème pour Iggy, c’est que les critiques ne venaient pas seulement de la presse mais aussi du staff des Sixers. Celle-ci, ils ne pouvaient pas les éviter et ce sont probablement celles qui l’ont le plus touché.

« Vous commencez à croire que vous n’êtes rien de plus qu’un défenseur, un athlète et bla bla bla…. Ces dernières années, ils ne voulaient pas me voir scorer 20 ou 25 points et quand je le faisais, ils disaient que ce n’était pas comme ça qu’on gagnerait. »

Par « ils », le All-Star fait en réalité référence à Doug Collins. Son cinquième coach en huit ans avec qui le contact n’est jamais réellement passé.

« Doug Collins ne voulait pas que je shoote à 3-pts »

Les deux hommes ne se détestaient pas et c’est avec lui qu’Iguodala a réalisé ses deux meilleures saisons sur le plan collectif mais il y avait clairement divergence de points de vue entre les deux hommes.

« La première année de Doug, je ne shootais pas à 3-points car il me répétait qu’il ne voulait pas me voir prendre ces tirs-là. L’an dernier, j’ai dit ‘je vais shooter quand même’ et qu’est-ce qu’il s’est passé ? J’ai tourné à 38% [39,4]. J’ai fini dans le top 25 et je ne suis pas censé être un shooteur ? J’ai travaillé dur, tout ça pour m’entendre dire que je n’avais le droit de faire ce sur quoi j’avais bossé tout l’été. »

Une sérénité retrouvée

Finalement, il semble évident que le moment était venu de tourner la page.

Aujourd’hui membre de Nuggets, Andre Iguodala arrive l’esprit tranquille dans une équipe avec un style qui devrait lui correspondre et surtout, un coach qu’il admire en la personne de George Karl.

Une perspective qui lui donne des ailes même si, comme son habitude, il garde la tête bien ancrée sur ses larges épaules.

« Vous regardez l’effectif et vous dites : ok, réellement, où en sommes-nous ? Est-ce qu’on joue le titre ? Vous pouvez répondre de façon réaliste. Mais vous devez vous préparer et vous entraîner comme si vous jouez le titre. Vous devez croire en vous. Il n’y aucune autre raison de jouer. »

Et sur le plan individuel, allons par la même occasion découvrir un nouveau Iguodala ?