Hakeem Olajuwon : « Michael Jordan était un winner, pas un égoïste »

Décidément, on peut décerner à Hakeem Olajuwon le titre officieux de joueur retraité le plus présent dans les médias cet été.

Après avoir évoqué à peu près tous les sujets possibles, le Hall Of Famer s’attaque cette fois-ci au soi-disant égoïsme de certaines superstars. Pour étayer sa thèse, il prend l’exemple de Michael Jordan, considéré par certains comme l’exemple même du joueur individualiste. Une aberration pour Olajuwon.   

« Une fois qu’un joueur est décrit ainsi par les médias, il est difficile de changer la mentalité des gens, » explique-t-il à Hoopsworld. « Un joueur égoïste ne va pas jouer un basket intelligent. Il va shooter à chaque fois qu’il aura le ballon. Le but d’une superstar, une vraie, est de tirer parti de toutes les situations dans le seul but de gagner. On a dit de Jordan qu’il était un joueur égoïste. Chez un gars comme lui, faire la passe ou prendre la bonne décision est instinctif, il n’y pense pas. Il pense uniquement à gagner. Le joueur égoïste pense uniquement à garder le ballon pour lui. Il y a une grosse différence. »

Double champion NBA lors de la retraite de MJ, Olajuwon n’a jamais rencontré l’ancien numéro 23 des Bulls en finale, mais il le connaît et le respecte suffisamment pour ne pas s’attaquer à l’image d’un joueur qui a 4 bagues de plus que lui.

« Un joueur égoïste ne devient pas un joueur altruiste en un an. C’est la nature. Vous ne pouvez pas le changer. Personne ne peut dire qu’au début de sa carrière, il était égoïste mais qu’il ne l’était plus à la fin. Jordan a gagné parce qu’il avait des joueurs de qualité autour de lui qui l’ont aidé, mais il était toujours le meilleur scoreur de la ligue à ce moment. Comme avant. Une fois qu’il a gagné, on a commencé à dire qu’il avait changé mais non, il était le même joueur. Pour moi, il n’a jamais été un joueur individualiste mais un winner. La mentalité d’un winner ne change jamais. Un joueur égoïste a une mentalité de loser. »

L’analogie entre le « cas Jordan » et le « cas LeBron James »

Finalement, pour Olajuwon, les choses se résument assez simplement. Vous pouvez être le meilleur joueur du monde, vous n’échapperez jamais aux critiques. Quoi qu’il arrive, auprès de certains, vous serez toujours un égoïste si vous prenez le dernier shoot. Ou, au choix, un froussard si par malheur vous faites une passe.

On l’a vu l’an dernier avec LeBron James qu’Olajuwon cite justement en exemple.

« LeBron James par exemple. On a dit de lui qu’il avait peur de shooter et tout ça, mais non, il joue de la bonne façon. Il est peut-être celui qui va recevoir le ballon mais s’il voit un coéquipier ouvert, il passe naturellement et pas parce qu’il a peur. Vous ne pouvez pas lui reprocher de prendre la bonne décision. Les gens critiqueront toujours, soit on est égoïste, soit on aurait dû shooter. Et puis, c’est différent si le coach vous demande de prendre le dernier shoot. Regardez Jordan, quand Chicago a gagné cette série où il donne le ballon à Paxson. Il a lu le jeu. C’était la bonne décision. Mais Jordan était intelligent, un génie. »

Finalement, comme pour Michael Jordan en son temps, ou LeBron James le plus récemment, gagner un titre reste le meilleur moyen de totalement discréditer de tels propos. Qui, bien entendu, reviendront aussi vite lors de votre prochain échec ou de votre retraite.