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[story] La descente aux enfers de Jonathan Hargett

« C’est une tragédie à l’américaine, à bien des égards. »

Ernie Nestor, ancien coach de la fac de George Mason, résume bien la situation dans les colonnes du New York Times. Si les contes de fées, les « histoires de cendrillon » comme on les appelle là-bas sont monnaie courantes aux Etats-Unis, leurs pendants obscures et malheureux le sont tout autant.

Simplement, on en parle beaucoup moins…

Le héros du ghetto

Et le cas de Jonathan Hargett est exemplaire. Né dans un milieu très pauvre, ruminé par les problèmes de drogue et le flirt permanent avec l’illégalité, le jeune Jonathan a très vite été rattrapé par ces démons.

Il faut dire que son histoire familiale semblait le prédestiner au pire. Son père meurt dans sa cellule de prison, sans même un vêtement pour couvrir sa dépouille alors que Jonathan a seulement 6 ans. Sa mère ne peut même pas acheter une robe à sa fille pour l’enterrement qui s’ensuivit ; et des quatre frères, trois sont encore en prison (2 pour viol et l’autre pour vol à main armée) et le quatrième est décédé.

Dans son état natal de Virginie, Hargett devient cependant une légende urbaine. Il est le Allen Iverson local, capable de réaliser des T-Mac sur la tête des plus grands. Petit meneur électrique qui peut décoller jusqu’au cercle avec plus d’1 mètre de détente sèche, il se fait un nom sur les playgrounds comme sur les parquets des lycées du pays. Ses mains marquées du tatouage « Gifted Hands » attestent de l’ampleur du phénomène à l’époque.

Les deux coéquipiers de New York, Carmelo Anthony et Amar’e Stoudemire sont témoins de ses exploits balle en main. Son talent basketballistique fait fantasmer tous les scouts du pays qui n’hésitent pas à le considérer comme le premier meneur capable de passer en NBA en sautant la case universitaire.

« Je n’ai jamais vu un meneur aussi rapide, aller aussi haut et mieux dribbler que lui » témoignera Stoudemire dans le numéro d’avril de SLAM.

Mais là encore, le destin s’en mêle.

Si intoxiqué qu’il est insensible à la marijuana

Aussi doué sur un terrain qu’instable en-dehors, Hargett est la proie facile des bonimenteurs qui gravitent en permanence autour des prospects. Il se voit offrir une montre, un pager et un téléphone portable alors qu’il est encore au lycée… Pour lui, c’est le début de la gloire.

Et comme il s’en étonne lui-même, il parvient à éblouir les foules par ses qualités sur le terrain alors même qu’il est un consommateur avide de marijuana. De son propre aveu, il ignore comment il pouvait réussir à cumuler ses deux activités a priori antithétiques. Complètement perché, il plante 23 points dans un gymnase bondé.

« La marijuana m’enlevait cette pointe de nervosité. Mais je ne cherche pas d’excuse, j’adorais fumer des joints, j’étais un fumeur en société. (…) Je pense que c’est pour cela que les gens de Richmond pensent que je suis une légende. Parce qu’avec la quantité d’herbe que je fumais, j’arrivais encore à bien jouer. C’était fou. Certains ne peuvent même pas fumer une cigarette et arriver à la moitié du niveau auquel je jouais, mais moi, je fumais des blunts d’herbe et je jouais comme Allen Iverson. »

Si intoxiqué qu’il était, Hargett était devenu insensible aux cigarettes qui font rire arrivé à la fac. Mais son arrivée au niveau universitaire suivait lui aussi sa propre logique déviante. Chaperonné par un dénommé Tyrone Beaman qui représentait l’agence Poston de Detroit, Hargett fait d’abord étape à la Mount Zion Academy par où sont passés les McGrady, Stoudemire, Jarrett Jack ou encore Marquis Daniels.

Backchich et pots-de-vin : le pot aux roses de la NCAA

Il est ensuite parachuté à l’Emmanuel Christian Academy avant d’atterrir finalement à la National Christian Academy du Maryland où Kevin Durant passera après lui. Hargett consomme les écoles comme il consume ses joints, à la pelle ! Baigné dans la douce chimère d’une draft précoce, Hargett doit finalement choisir un point de chute au niveau universitaire.

Si son cœur penche pour Arizona qui venait tout juste de sortir des arrières estampillés NBA (Miles Simons, Mike Bibby, Jason Terry), West Virginia contre-attaque en proposant non seulement une place à Jonathan mais également un chèque de 20 000 dollars et une place dans le coaching staff à son frère Mike. Sous l’influence de son frère qui, entre temps décède, Hargett rejoint donc les « Montagnards. »

Mais rapidement blessé au genou, puis croulant sous les critiques des coaches adverses qui estiment qu’il n’a pas sa place à la fac aux vues de son niveau scolaire et des pots de vin dépensés pour le recruter (il touchera 17 des 20 000 dollars promis), Hargett continue son existence trouble entre gloire fugace et démons latents. Véritable star du campus, des jeunes filles se battent littéralement pour lui. Mais Hargett est arrêté en 2004 pour possession de drogues alors qu’il est revenu chez lui à Richmond.

Dealer de coke et détenu modèle

Il essaie ensuite de revenir au jeu à Virginia Union, cette fac de Division II qui a sorti notamment Ben Wallace et Charles Oakley, mais l’image d’Hargett est déjà trop compromise. Personne ne veut plus prendre de risque avec lui et en 2006, alors qu’il essaie de décrocher une place dans un roster de NBDL, et qu’il doit dealer de la cocaïne pour payer sa chambre d’hôtel, il se fait cambrioler et reçoit une balle dans la hanche.

Sa chance est passée ! Hargett continue à vivre de la cocaïne, et si ce business lui rapporte parfois jusqu’à 1000 dollars par jour, les risques encourus sont eux aussi énormes. Alors qu’il part pour déposer ses filles chez leur mère ce 22 mars 2008, il se fait arrêter par la police qui trouve 40 grammes de coke dans le cendrier du véhicule et 750 dollars de marijuana dans un sac planqué dans le coffre. Hargett tente de s’échapper mais ses démons l’ont déjà rattrapé.

Purgeant depuis une peine de 5 ans, il s’apprête désormais à retrouver la liberté en janvier prochain. Il a été baptisé en prison et est reconnu de tous comme un détenu modèle. Savourant chaque mot de chaque missive en provenance de ses filles, Jonathan Hargett sait qu’il ne doit pointer personne du doigt, si ce n’est lui-même. Son destin NBA lui a échappé, mais à 30 ans, il lui reste encore l’espoir de faire mieux que ses parents.

« J’ai pris beaucoup de mauvaises décisions dans ma vie. Mais maintenant, je n’ai plus du tout d’égo, de fierté ou quoi que ce soit dans ce style. (…) La morale de mon histoire, c’est qu’il faut essayer de ne pas faire deux fois les mêmes erreurs. »

Photo : SLAM

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