En NBA, faut-il dépenser plus pour gagner plus ?

« Faut-il dépenser plus pour gagner plus ? » C’est la question à laquelle nous avons tenté de répondre en fouillant dans nos archives qui nous ont permis de remonter onze ans en arrière. En clair, est-ce que les Lakers et leurs 100 millions de masse salariale ont plus de chances de gagner le titre ?

Saison par saison, vous allez pouvoir constater que les dollars riment beaucoup moins qu’on ne le pense avec victoires.

Petite précision, tous les chiffres entre parenthèses sont exprimés en millions.

[mise à jour 16h00 : correction de la masse salariale des Cavs, des Lakers et des Knicks en 2009/10]

Saison 2001-2002

Neuvième plus gros budget de la ligue (53), les Lakers remportent leur troisième titre consécutif face au 16ème budget (47.9), les Nets, qui ne disposent que d’un seul joueur payé plus de 10 millions par an (Keith Van Horn – 10.9).

Franchise la plus prodigue de la ligue avec 84 millions de masse salariale, les Blazers de Scottie Pippen (18.1) sont balayés au premier tour par… les Lakers.

Saison 2002-2003

Dans les années 2000, nombre impair rime souvent avec Spurs. C’est le cas en 2003 malgré leur « petits » 52.8 millions dépensés, soit le 15ème budget de la ligue. Face à eux, encore les Nets et leurs 56 millions de masse salariale (11ème).

Culminants à 91 millions, les Blazers sont une nouvelle fois sur la première marche du podium, mais tombent à nouveau au premier tour (3-4 face aux Mavs).

Saison 2003-2004

Victoire des Pistons, 13ème budget de la ligue (52.9), face aux les Lakers et leur 65.5 millions de masse salariale (6ème).

Face à Payton, Bryant, Malone et O’Neal, l’ironie vient probablement du fait que Rip Hamilton est le joueur le mieux payé des Pistons (6.5), tandis que Chauncey Billups, MVP des Finals, ne touche « que » 5 millions.

Plus gros budget de la ligue (84.5), les Knicks sont éliminés au premier tour (0-4) par les Nets.

Saison 2004-2005

Peut-on parler d’exploit quand le 18ème budget remporte le titre ? C’est en tout cas le cas des Spurs (52.8) qui s’imposent contre les Pistons (15ème – 52.6).

Alors qu’ils dépensent 96 millions cette année là, les Mavs s’inclinent au second tour face contre les Suns (2-4).

Saison 2005-2006

Avec un Dwyane Wade à 3 millions, le Heat n’est que le 10ème budget (59.7) mais il va pourtant s’imposer face au troisième de la catégorie : les Mavs 68.3 millions (dont 15.7 rien que pour Keith Van Horn, encore lui).

Parallèlement, les Knicks réussissent l’exploit de dépenser 92.9 millions… et de terminer avec le deuxième pire bilan de toute la NBA (23v-59d) ! Merci Isiah Thomas…

Saison 2006-2007

Troisième titre en cinq ans pour les Spurs qui, cette année là, se lâchent comme jamais sur le chéquier (65.7 millions – 6ème). En face, 16ème budget avec 61.0 millions dépensés, les Cavs de… Larry Hugues (13.4) ne font pas le poids.

Pas plus que les Suns de Jalen Rose (18.4), également vaincus par les Spurs au second tour (4-2) malgré leurs 82.4 millions de masse salariale.

Saison 2007-2008

Malgré leur Big Three, les Celtics ne sont que le 8ème budget de la NBA (73.8 tout de même) et ils vont s’imposer en finale face à des Lakers à peine plus avares (70 millions – 11ème).

Pendant ce temps, dans un monde parallèle, les Knicks font exploser leur budget avec 93 millions. Résultat ? 14ème à l’Est et un glorieux bilan de 23v-59d au compteur.

Saison 2008-2009

Vengeance des Lakers qui reviennent cette fois-ci avec le 6ème budget (78.9 millions !) et qui s’imposent face au Magic qui, malgré 69.1 millions de masse salariale, n’est que le 16ème budget de la NBA.

C’est la première fois qu’une équipe du top 5 (financièrement parlant) s’impose depuis 2002.

Au royaume merveilleux des Knicks, toujours premiers avec 97.1 millions, ça va « beaucoup » mieux : 32 victoires pour 50 défaites et une magnifique 14ème place à l’Est.

Saison 2009-2010

Les Lakers s’imposent une nouvelle fois mais face aux Celtics cette fois-ci (5ème – 84.8 millions), et leur masse salariale était la plus élevée : 91.4 millions à cause notamment du nouveau contrat d’Andrew Bynum. Ils sont les seuls dans ce cas sur les dix dernières années.

Saison 2010-2011

Bourreaux des Lakers, plus gros budget de la ligue (90), au second tour (4-0), c’est au tour des Mavs de remporter le titre.

Notons toutefois que Dallas est la troisième équipe la plus dépensière cette année là (86.4) et que leur adversaire en finale, Miami, n’était que 18ème avec 65 millions, dont 45 pour le trio Bosh/James/Wade.

Saison 2011-2012

Finaliste déchu un an plus tôt, le Heat revient avec le troisième budget (78) et s’impose face au 21ème de la catégorie : le Thunder et ses 59.4 millions.

Pour la seconde année, les Lakers sont les plus dépensiers (86) et tombent une nouvelle fois au second tour contre les futurs finalistes d’OKC (1-4).

Quelques remarques

Sur les 22 franchises finalistes de ces onze dernières années, seules cinq d’entre elles possédaient l’un des 5 plus gros budgets de la ligue.

En 2004-2005, les Spurs étaient le 5ème budget de la ligue avec 47.5 millions. Aujourd’hui, en 2012-2013, ils seraient 29ème.

Enfin, plus les années passent, plus l’on constate que le lockout était inévitable. Notamment en 2009-2010 où les Celtics sont 5ème avec 84.8 millions et les Lakers 13ème avec 77.2 millions. Aujourd’hui, ils seraient respectivement seconds et cinquièmes.

Histoire drôle New Yorkaise

Entre 2002 et 2009, les Knicks n’ont jamais été placés plus bas que la seconde place au classement des budgets (4 fois premiers et 5 fois seconds).

Durant cette période, ils ne se sont qualifiés qu’une seule fois en playoffs et ont remporté en moyenne 31 matches par saison…

Une prouesse jamais égalée puisque que Portland (2004 et 2005) Minnesota (2005 et 2007), Toronto (2009), Houston (2010) et Utah (2011) sont les seules équipes à avoir connu la même déception en neuf ans. Mais jamais plus de deux fois.

Après ça, difficile d’en vouloir aux fans des Knicks qui rêvent encore la nuit de fouetter Isiah Thomas (2003-2008) avec des orties.

Récapitulatif

Source salaires : USA Today

Sujet inspiré par une remarque d’un lecteur (Koffey)