France – Brésil : le génie de Nando de Colo

Une semaine après le match au sommet contre l’Espagne à Bercy, et deux jours avant leur dernier match de préparation, les Bleus accueillaient le Brésil au Rhénus de Strasbourg. Arrivé en cours de journée en provenance de l’Oregon, Nicolas Batum est toujours dispensé.

Mais l’Equipe de France recèle de talents et Nando De Colo en est l’exemple paradigmatique. Le néo-Spur a brillé dans le crunch time en enchaînant des actions plus spectaculaires les unes que les autres, dont un improbable shoot main gauche avec la planche après une longue hésitation en l’air.

La France s’impose d’un cheveu contre le Brésil (78-74). Une victoire de prestige contre un candidat direct au podium olympique avec une très belle participation de Yannick Bokolo et Florent Piétrus. Moral en hausse avant la dernière répétition contre l’Australie.

Mike Gélabale est Monsieur Propre

Pour ce début de match, les débats sont très équilibrés. Ruben Magnano a varié les plaisirs en insérant Larry Taylor dans le cinq alors que le meneur du Barça Marcelinho Huertas sort du banc. Ce choix s’avère payant avec Taylor qui harasse TP tant qu’il peut, mais le meneur des Spurs pointe tout de même à 9 points au beau milieu du premier quart alors que la France mène 15-13.

Le buffle Alex Taylor fait alors son entrée et alors que Gélabale gobait tous les rebonds, Causeur se fait lui manger par la puissance physique de ce gaucher, ancien pensionnaire du Maccabi. Cela dit, les consignes sont respectées côté français avec le rebond bien assuré (14-8) et De Colo parachève le travail avec une interception et un lay up (19-15) pour clore la première période.

Le retour d’Ali Bomayé

Le petit événement du second quart est le retour à la compétition officielle d’Ali Traoré. Le magicien de Kuban signe son arrivée avec les Bleus en marquant son shoot main gauche estampillé, mais la France perd un peu pied. Le Brésil trouve de l’adresse extérieure avec notamment Giovannoni qui signe 9 points à 3/5 à trois points.

Marcelinho Huertas laisse Bokolo dans le zig et part dans le zag et la France vacille. Mais elle reste encore debout avec un bon Séraphin et un jeu collectif abouti qui permet aux Bleus de revenir fort même s’ils perdent le second quart 24-22. Anderson Varejao nous gratifie quant à lui d’un superbe finger roll qui fait air ball à 2m du cercle. La France compte 2 points d’avance à la pause (41-39).

Le Brésil contre-attaque

Le retour des vestiaires est cinglant pour les Bleus qui encaissent un 9-0 d’entrée, conclu d’un tir primé d’Huertas. Collet est obligé d’arrêter l’hémorragie, ça fait désormais +8 pour les sud-américains et la France est dans les cordes. Le 10/17 des troupes de Magnano combinée à une défense quelque peu passive donne même 11 points d’avance au Brésil qui compte sur un Nene rageur au dunk.

La France ne survit que par l’intermédiaire d’expédients. Rendez-vous compte, elle ne score que 4 paniers et 5 lancers francs sur toute la période. 14 petits points marqués en 10 minutes, c’est maigrelet et ça ne pardonne pas face à une équipe du calibre du Brésil. L’écart se stabilise à 10 (65-55) avant la dernière ligne droite.

Le moniteur fait détonateur

Vincent Collet lance son équipe spéciale en dernier quart, et ça commence fort. Mister K fait le show contre son coéquipier Nene. Il passe deux très beaux hooks tout en toucher et en férocité. Un 6-0 ramène les Bleus à 4 longueurs (65-61). Et sous l’impulsion du duo Bokolo – Piétrus, les Bleus retrouvent leur mordant défensif.

Et comme souvent, l’implication d’un côté du terrain se répercute de l’autre côté. La France passe un 16-2 au Brésil qui ne sait plus où donner de la tête. C’est le festival Nando De Colo qui débute avec d’abord un shoot incroyable, puis une passe dans le dos pour son ancien coéquipier valencian Piétrus, et enfin deux shoots le long de la ligne de fond dont un tir primé. 7 points en 3 minutes et la vapeur complètement renversée, bravo Nando !

Les titulaires reviennent sur le parquet, et ils finissent le travail. Tony Parker sanctionne sur la ligne de réparation et avec ses 22 points emporte son équipe vers la victoire. De Colo termine lui à 13 points, 4 passes et 3 interceptions alors que Gélabale en finit avec 10 points et 6 rebonds. La manière laisse encore à désirer, mais l’essentiel est bien là : une victoire qui fait du bien au moral après tant de complications en prépa !