Espagne – France : la petite fessée habituelle

« On n’est pas la Dream Team ! On est encore en prépa et ce soir, on a vu le chemin qu’il nous reste à parcourir. »

L’analyse à chaud du capitaine Boris Diaw est sans détour, mais le résultat du soir l’est aussi. 81-65, les Bleus n’ont pas « réussi à gravir la montagne, on a peut-être lâché le match un peu trop tôt » comme le disait lui-même Babac.

Pas champion pour des prunes

Ce match est une rencontre exhibition mais ça commence fort avec deux cakes. Serge Ibaka, le spécialiste mondial de la discipline scotche Nando De Colo. En face, Ronny Turiaf célèbre sa bague avec une bâche sur Marc Gasol. Ça y est, on y est d’entrée à Madrid ! Mais la Roja n’est pas championne d’Europe pour rien.

Mike Gélabale rentre le premier tir mais les espagnols passent un 7-0 et surtout maintiennent l’Edf à 4 points marqués en 5 minutes. Les 7 balles perdues des Bleus n’aident pas la cause et la France est à la traîne à la fin du premier quart (25-11). Le jeu est stagnant, les joueurs hésitants, TP doit laisser ses troupes en piteux état.

Les seconds couteaux à la relance

Mais le second quart annonce une embellie (et non un pépito) bleue. Florent Piétrus est un familier du coin et jacte sans cesse avec Ibaka. Il place un trois points, puis provoque une balle perdue avec une trappe bien sentie au milieu du terrain. Il est même dans la tête du joueur du Thunder qui pose un écran illégal sur Causeur. Les esprits s’échauffent et les corps trinquent.

Mais les Bleus refont surface. -4 à 31-27 après un bon passage des remplaçants Bokolo et Kahudi. Kévin Séraphin est lui plus en lutte avec son tir, ce qui permet à la Roja de reprendre ses aises avant la pause (38-29). Le 16-6 du début du second quart a démontré que la France a des ressources, mais cela reste encore à confirmer…

L’orage espagnol

Et pour le coup, on attend encore ! Le retour des vestiaires est douloureux pour les Bleus qui prennent l’orage espagnol. Les Gasol montent dans les tours et ça brasse. Marc s’en prend à Yakhouba Diawara et c’est la grande foire d’empoigne. Nando De Colo avait pourtant ouvert les hostilités avec style puisqu’il scorait avec la faute.

Mais ce n’était qu’une brève éclaircie car derrière, c’est un 8-0 qui fait mal. San Emeterio, Llull (15 pts), et même Sergio Rodriguez sanctionnaient respectivement à la corde en pénétration et en périphérie à trois points. L’Ibère est adroit et shoote à plus de 50% derrière l’arc, et même Pau Gasol s’y met avec une bombe de l’angle zéro.

Des entames délicates

La France boit la tasse avec un 24-17 en troisième quart. Les balles perdues s’accumulent pour les hommes de Collet qui ne peuvent désormais plus arrêter le jeu rapide espagnol. Les frères Gasol ont été ménagés alors qu’Ibaka régnait en maître incontesté du domaine aérien (5 contres). L’attaque française survit grâce à une adresse de loin respectable, mais c’est l’arbre qui cache la forêt.

FEUILLE DE MATCH