L’histoire des Français dans la draft

Il en aura fallu du temps, mais depuis les années 2000, le Français est clairement à la mode chez les scouts américains. Pas moins de 20 de nos représentants ont vu ou entendu de loin leur nom prononcé pour rejoindre le podium des rêves vers la NBA.

En ce jour de draft, et après une année de vache maigre, Basket USA vous propose un récapitulatif historique des draftés français.

Tout a commencé en 1960… et pourrait donc se poursuivre ce soir avec Evan Fournier, Paul Lacombe et/ou Andrew Albicy.

1960 – Jean-Claude Lefebvre (9^e tour, n°64 – Minneapolis Lakers)

Des mensurations folles avec 2,18m sous la toise. Il a fait une petite carrière à Gonzaga bien avant Ronny Turiaf, réalisant notamment un match à 50 points en février 1958. Mais il ne jouera jamais outre-Atlantique à cause notamment d’une maladie qui l’éloigna des parquets après sa draft.

1997 – Tariq Abdul-Wahad (1^er tour, n°11 – Sacramento Kings)

Le véritable pionnier. Feu Olivier St Jean est un self made man à l’américaine, mais son cœur était bien français (à l’époque). Relégué au bout du banc à Michigan, Abdul-Wahad fait le bon choix en s’exilant à San José et il accède à la NBA grâce à son physique de déménageur et une défense sur l’homme proche de la suffocation.

1997 – Alain Digbeu (2^nd tour, n°50 – Atlanta Hawks)

Notre « Air » à nous. Fournisseur officiel de Highlights du championnat hexagonal pendant ses années villeurbannaises, Digbeu avait probablement le potentiel physique pour aller jouer en NBA, mais le joueur a préféré exporter ses talents en Espagne avant de rentrer au bercail.

1999 – Frédéric Weis (1er tour, n°15 – New York Knicks)

Il était attendu comme le successeur de Patrick Ewing dans la Grosse Pomme mais le fantasme du pivot de 2,17m a vite chaviré au cauchemar. Humilié lors de workouts, il deviendra la risée officielle de la NBA quand Vince Carter jouera à saute-mouton avec lui aux JO de Sydney en 2000.

2000 – Jérôme Moïso (1er tour, n°11 – Boston Celtics)

L’énigme. Talent brut impressionnant de physique et de finesse dans le toucher de balle à sa sortie d’UCLA, Moïso va connaître une carrière NBA catastrophique. Peu utilisé, il va errer d’équipe en équipe sans pouvoir se trouver un rôle important.

2001 – Tony Parker (1^er tour, n°28 – San Antonio Spurs)

La pépite. TP ne fait pas de bruit à son entrée dans la ligue. Les Spurs sont alors l’équipe des tours jumelles Duncan et Robinson et Popovich sent le potentiel de ce titi parisien qui n’a pas froid aux yeux malgré ses 19 ans.

2003 – Mickaël Piétrus (1er tour, n°11 – Golden State Warriors)

Pendant longtemps meilleur « score » français avec le n°11, Mike Piétrus était le porte drapeau de cette draft 2003 si exceptionnelle. Collègue de LeBron, Dwyane et Melo, Piétrus arrivait en pleine bourre en provenance du Béarn où il venait de réaliser le triplé à l’instar de Chalon cette année.

2003 – Boris Diaw (1er tour, n°21 – Atlanta Hawks)

Comme son compère Mike Piétrus, Boris arrivait frais comme un gardon à la draft 2003 mais ce ne sera pas avant son transfert en 2005 vers le soleil de Phoenix que sa carrière NBA décollera véritablement.

2003 – Paccelis Morlende (2^nd tour, n°50 – Philadelphie Sixers)

La folie de la draft envahissait alors la France et Paccelis Morlende, le bouillant meneur de la JDA Dijon avait réussi à séduire des scouts américains par son premier pas et sa qualité de dribble. Malheureusement, Patch n’a pas pu franchir le cap avec des blessures à répétition.

2005 – Johan Petro (1^er tour, n°25 – Seattle Supersonics)

Parti trop tôt, Petro avait pourtant avec son choix de draft une belle opportunité de se faire sa place dans la Ligue. Débarqué dans une équipe de Seattle où Allen et Lewis régnaient en maîtres, Petro réalise une belle saison rookie mais ce sera l’éternelle déception ensuite. Désormais à Brooklyn.

2005 – Ian Mahinmi (1^er tour, n°28 – San Antonio Spurs)

Drafté par les Spurs en 2005, Ian Mahinmi attendra la saison 2006 pour faire son entrée dans la ligue après avoir été placé en couveuse à l’Elan Béarnais. Finalement intégré au groupe, Mahinmi gagnera sa place à force de travail en NBDL et depuis, avec les Mavericks, poursuivant son rêve en remportant le titre en 2011.

2005 – Ronny Turiaf (2^nd tour, n°37 – Los Angeles Lakers)

Lui aussi est fraîchement bagué. Ronny Turiaf avait connu une belle carrière universitaire avec les Bulldogs de Gonzaga avant de connaître le drame ultime : une malformation cardiaque. Pas rancunier, les Lakers lui donnent quand même sa chance 6 mois seulement après une opération à cœur ouvert. Titré la semaine dernière avec le Heat.

2005 – Mickaël Gélabale (2^nd tour, n°48 – Seattle Supersonics)

Sensation en Europe après avoir quitté le cocon choletais pour le grand Real avec lequel il remporte le titre dans sa première année, Gélabale est rapidement repéré par les scouts américains. Il fera le voyage vers la Key Arena en 2006 mais sa carrière américaine se brise avec son genou.

2007 – Joakim Noah (1^er tour, n°9 – Chicago Bulls)

La meilleure perf’ française dans la grande loterie à ce jour. Il faut dire que Jooks débarquait avec un CV de malade serti de deux titres de champions universitaires en back to back reçu avec les Gators de Florida. Pivot actif et atypique, Noah est désormais un cadre de la Ligue.

2008 – Alexis Ajinça (1er tour, n°20 – Charlotte Bobcats)

A l’instar de Johan Petro, son physique lui joue des tours. Alexis Ajinça a toujours fait fantasmer les scouts NBA mais le constat est terrible : il a été drafté plus haut que Nicolas Batum par la franchise de MJ et depuis, les Bobcats ont terminé pire bilan de l’histoire de la ligue…

2008 – Nicolas Batum (1^er tour, n°25 – Portland TrailBlazers)

La perle normande. Après la pépite TP, Batman Batum est clairement l’un des plus grands steals de la draft côté français. Portland a eu le nez creux en empochant cet ailier polyvalent et complet travaillé de longue date par Vincent Collet au Mans.

2009 – Rodrigue Beaubois (1^er tour, n°25 – Dallas Mavericks)

La filière choletaise avait déjà fonctionné auparavant, mais là on atteint une autre dimension. Avec Beaubois d’abord qui est sélectionné par Dallas après avoir remporté la Semaine des As avec son pote Nando…

2009 – Nando De Colo (2^nd tour, n°53 – San Antonio Spurs)

… qui le suit également à la draft 2009 même si lui doit patienter le second tour. Comme Roddy, ce sera le Texas pour Nando. Ce dernier ne se précipite pas vers la NBA, une fois n’est pas coutume, et bien lui en a pris car il a encore pris du galon depuis son passage à Valence.

2010 – Kévin Séraphin (1^er tour, n°17 – Chicago Bulls)

Kevin Séraphin a connu une trajectoire hallucinante. Commençant le basket sur le tard en Guyane, il rallie la maison choletaise en passant par Poitiers et après une médaille d’argent en Espoirs puis un titre avec le CB, Séraphin s’envole vers la NBA. Depuis, c’est la breloque chez les Grands et les JO que vise Mister K.

2010 – Pape Sy (2^nd tour, n°53 – Atlanta Hawks)

Sans avoir véritablement commencé sa carrière américaine (sauf en NBDL), Pape Sy a profité du lockout pour revenir dans l’Hexagone. Après Gravelines-Dunkerque, il évoluera l’an prochain avec Le Mans dans l’espoir de pouvoir confirmer son potentiel et retenter sa chance en NBA.

LES NON DRAFTÉS AYANT JOUÉ EN NBA

2003 – Antoine Rigaudeau (non drafté – Dallas Mavericks)

Le Roi a connu de nombreuses tribulations avec la Grande Ligue depuis un workout en 95 avec les Rockets. Légende incontestable sur le Vieux Continent, Rigaudeau s’est lancé dans ce nouveau défi en 2003 en quittant Bologne et rejoignant les Mavericks de Don Nelson. Utilisé en poste 3, ce fut loin d’être concluant !

2006 – Yakhouba Diawara (non drafté – Denver Nuggets)

Refoulé de la draft 2005, le Yak n’est pas homme à reculer devant l’adversité. Il rejoint Dijon (et Jacques Monclar) puis la Fortitudo Bologne avant de retenter sa chance en NBA. Et il décroche la timbale avec Denver même si son rôle ne sera jamais que celui d’un joueur de banc.