Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Cette philosophie, inspirée de Spider Man (OK, ce n’est ni Platon, ni Phil Jackson…), n’est pas sans rappeler la situation de Tony Parker depuis trois matches.
Après un fantastique second match à 34 points et 8 passes décisives, Parker n’est plus à son niveau, n’est plus décisif, n’est plus le Parker de la saison régulière.
En tant que meilleur joueur des Spurs, et régulièrement cité pour le titre MVP, Parker a maintenant des responsabilités sur le terrain. Il se doit d’être bon, et même très bon, car il n’a plus le choix.
Sefolosha, l’arme anti-Parker
Le grand changement depuis trois matches est bien sûr le fait que Thabo Sefolosha soit devenu le chien de garde de Parker. Plus grand, plus technique, plus discipliné, meilleur tout simplement en défense que Russell Westbrook, le Suisse gêne considérablement Parker.
Parker a perdu 5 ballons en 16 minutes lors du match 3. Il n’a inscrit que 5 tirs lors du match 4. Même total dans le Game 5 pour les tirs, mais aussi pour les balles perdues.
S’adapter pour apporter autre chose
Parker perd donc davantage de ballons et ne marque plus beaucoup. Les Spurs en pâtissent logiquement, mais comme les autres grands joueurs face à l’adversité, Parker doit s’adapter. Il ne peut apporter les même choses à tous les matches. Lorsque le pick-and-roll ne fonctionne pas, ou son shoot par exemple, Parker doit changer et apporter autre chose aux Spurs.
C’est ce qu’a très bien fait Westbrook dans le Game 5. Maladroit (9/24 aux shoots) et imprécis (6 ballons perdus), le meneur d’OKC a fait tourner le ballon, et finit la rencontre avec 12 passes. Lors du match 3, il n’avait marqué que 10 pts, mais avait fait 9 passes et pris 7 rebonds. A TP de se faire violence pour aider son équipe autrement que par des points.
Il n’est pas seul
Si Parker n’a pas été bon depuis trois matches, c’est aussi parce que ceux qui l’entourent sont aussi moins bons. Car ce serait trop facile de tout mettre sur le dos du Français, même si, par son nouveau statut, il est plus facile à pointer du doigt quand San Antonio est défaillant.
Tim Duncan est aussi en difficulté face à Kendrick Perkins. Si « Duncan est plus intelligent qu’Andrew Bynum » (dixit Perkins), le pivot du Thunder est lui aussi plus intelligent défensivement parlant que DeAndre Jordan. Le quadruple champion NBA ne shoote qu’à 43 % dans la série car Perkins joue dur sur l’homme, et qu’il se place bien. Sans oublier l’aide précieuse d’Ibaka, toujours présent pour trapper.
Autre faille : la titularisation de Manu Ginobili dans le Game 5. Certes, l’Argentin a terminé le match avec 34 points, mais l’équilibre entre les titulaires et la banc n’existe plus (40 pts du banc pour le Thunder, 22 pour les Spurs).
A lui de montrer la voie
Parker n’a plus, ou moins, son appui à l’intérieur avec un Duncan englué dans la défense intérieure du Thunder. Il a aussi moins de solutions en sortie de banc, avec un Ginobili titulaire.
TP doit donc faire évoluer seul son niveau de jeu, et ensuite ses coéquipiers suivront. C’est l’histoire des vases communicants et c’est souvent l’apanage des meneurs de jeu : si Parker est bon, ses coéquipiers le seront. S’il connaît un coup de moins bien, cela se ressent chez les autres joueurs. A Parker de se comporter en patron. Comme en Equipe de France.
A cela, il faut ajouter les chiffres. Ils sont contre lui puisque 83.5 % des équipes qui ont gagné le match 5 à 2 victoires partout, ont remporté la série.