Andre Iguodala : l’art de la défense… et du fail malencontreux

« Pourquoi autant de bons scoreurs ne sont pas capables de défendre ? Ça n’a pas de sens pour moi. C’est comme Lou Williams, c’est l’un des arrières les plus difficiles à défendre mais il est incapable de contenir qui que ce soit. Je ne comprends pas. »

L’article de Sports Illustrated a beau nous plonger dans l’univers des Sixers, ces quelques mots prononcés par Andre Iguodala sont les seuls à avoir retenu l’attention.

Dès le lendemain, toute la presse reprenait en cœur cette petite maladresse sans méchanceté de « Dre » qui a fini par s’en expliquer devant les micros de CSN Philly.

« J’ai préféré prendre l’exemple d’un coéquipier plutôt qu’un autre et j’ai pris Lou parce qu’il est notre meilleur scoreur. Il est l’un des meilleurs scoreurs que j’ai connu mais je lui ai déjà dit personnellement qu’il pourrait aussi être un excellent défenseur. »

Le dossier est clos. D’autant plus que personne chez les Sixers ne s’en était vraiment offusqué.

La défense au même rang que l’attaque

Ce qui est plus regrettable, c’est que les autres déclarations d’Iguodala sont passées complètement inaperçues alors qu’elles étaient pour le moins intéressantes.

Notamment le passage où il explique comment il est devenu un bon défenseur ou comment il parvient encore à s’améliorer dans ce domaine.

« Etant la première option offensive de l’équipe, j’ai beaucoup appris de ce que je n’aimais pas. Les coaches vous disent toujours de vous approcher du panier et de ne pas vous contenter de shooter. Donc quand je défends sur quelqu’un, je veux qu’il ne se contente que de shoots mais uniquement entre la raquette et la ligne des trois-points. Ensuite, j’utilise mon envergure pour les gêner. »

C’est à ce moment-là qu’Andre Iguodala enchaîne sur l’exemple de Williams mais on ne reviendra pas dessus.

En revanche, ces déclarations montrent une nouvelle fois à quel point la défense est une question d’envie. Pour lui, c’est un aspect tout aussi important que la partie offensive dans un match de basket et il ne comprend pas qu’on puisse la laisser de côté uniquement pour s’économiser en attaque.

« Il y a beaucoup de joueurs dans cette ligue qui gagnent beaucoup d’argent et qui pensent que tout ce qu’ils ont à faire c’est marquer beaucoup de points. Qu’ils gagnent ou pas. Mais je crois au karma. Si vous êtes un bon coéquipier, que vous partagez le ballon et que vous jouez le jeu en défense, un jour la roue tourne. »

Grâce à Doug Collins notamment, c’est tous les Sixers qui ont adhéré à cette philosophie « Iguodaladienne » comme le prouvent leurs 88.2 points encaissés par match (1er de la ligue) avec seulement 42.3% de réussite aux shoots pour leurs adversaires (2ème) et 31.7% à 3-points (3ème).