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Le 20 janvier 1968, Houston s’offrait l’ogre UCLA dans le « Game Of The Century »

NCAA – Le 20 janvier 1968 est une date à part dans l’histoire du basket car au coeur de ce soir d’hiver, à Houston, a eu lieu le « Game Of The Century », l’équivalent d’un Ali-Frazier en boxe.

Le Il ne s’agit pas de NBA mais de NCAA, et d’un simple match de saison régulière. Pourtant, toute l’Amérique a les yeux braqués sur l’Astrodome où l’on a placé un terrain au milieu du stade de baseball.

Sur le parquet, le grand UCLA de Lew Alcindor (qui deviendra Kareem Abdul-Jabbar) et du coach John Wooden, face au Houston d’Elvin Hayes, entraîné par Guy Lewis. Non prévue au calendrier, c’est à la demande des Cougars que la rencontre a lieu, et les Bruins débarquent au Texas fort d’une série de 47 victoires d’affilée et de trois titres en quatre ans.

C’est tout simplement la meilleure équipe universitaire de l’histoire, et cette équipe de Houston les a déjà affrontés. C’était en 1967, en demi-finale du tournoi NCAA, et UCLA s’était imposé 73-58 avec 19 points et 20 rebonds de Lew Alcindor. Depuis, les Cougars sont invaincus (16 victoires – 0 défaite), et cette rencontre oppose donc les têtes de série n°1 et n°2 de la NCAA.

Le premier match de saison régulière diffusé à la télévision

UCLA - HoustonPreuve du caractère exceptionnel de la rencontre, elle est télévisée sur le réseau national et c’est une première pour une rencontre de saison régulière de basket universitaire. Dans les tribunes, on bat un record d’affluence avec plus de 52 000 spectateurs. C’est la première fois qu’on vient au stade avec des jumelles, et le parquet a spécialement été apporté de Los Angeles ! Un journaliste parlera de « natation synchronisée » pour qualifier les déplacements des joueurs vus du haut des tribunes, tandis que Coach Wooden pointera du doigt un éclairage beaucoup trop fort.

D’ailleurs, le plus grand coach de l’histoire du basket universitaire ne voulait pas disputer cette rencontre, ni qu’elle soit télévisée. Il savait que la pression était sur UCLA, et que tout le monde voulait voir les Bruins tomber. Mais voilà, les télévisions sont arrivées avec un très gros chèque, et ses dirigeants ont fait le forcing…

« Les gens de la télé ne vont pas aimer ce que je vais dire, mais je l’ai déjà dit : la télévision est l’une des pires choses qui soit arrivée au basket universitaire » avait expliqué John Wooden quelques années plus tard. « Ça transforme les joueurs en « showmen » et c’est mauvais pour le collectif. Et ça signifie qu’on peut jouer tous les jours, à n’importe quelle heure du jour. Mais il y a aussi des bons côtés, et l’argent généré permet de sauver le sport féminin et les sports qui ne gagnent pas d’argent. Les dirigeants m’avaient aussi dit que ce serait bien pour le basket, et que ça allait offrir une exposition à travers tout le pays. Ils avaient raison. »

Blessé à l’oeil, Lew Alcindor n’aurait pas dû jouer…

UCLA - HoustonMais peu importe le décor et les conditions, tout le monde a les yeux braqués sur les deux meilleures équipes de la saison, et sur le duel entre les deux meilleurs pivots universitaires de leur génération, Lew Alcindor et Elvin Hayes. Le premier domine la NCAA comme personne au point que les instances universitaires ont interdit le dunk l’année précédente !

Le second est une force de la nature, qui tourne à près de 38 points de moyenne. Il faudra attendre le duel entre Olajuwon et Ewing pour trouver trace d’un tel affrontement de « big men ».

Sauf que Lew Alcindor n’aurait pas dû disputer cette rencontre… Blessé à l’œil 15 jours avant, il ne s’est pas entraîné depuis une semaine. Il n’a d’ailleurs pas joué les deux matches précédents et avant de débarquer à Houston, les médecins l’ont placé dans une chambre d’hôpital où il reste allongé dans le noir pour soigner sa cornée déchirée.

« Les médecins avaient dit que c’était impossible pour lui de bien jouer. Il voyait double » racontera John Wooden. « Avant le match, je lui ai dit qu’il n’était pas obligé de jouer car il ne pourrait pas être bon et qu’il y avait beaucoup trop d’attention sur ce match. Je ne veux pas chercher d’excuses car c’était une bonne équipe. Mais sans Alcindor, nous n’étions pas les mêmes, et il n’était pas du tout lui-même. »

C’est surtout en deuxième mi-temps que le pivot de UCLA va craquer. À court de forme, il sera dominé en intensité par Elvin Hayes, et plusieurs fois, il mettra de longues secondes pour arriver en attaque ou revenir en défense. Ce n’était pas le Lew Alcindor habituel mais pour le spectacle, il se devait d’être là, et il va rendre l’une des pires copies de sa carrière.

UCLA - HoustonCertes, le futur Jabbar termine avec un double double (15 pts, 15 rbds) mais il loupe 14 de ses 18 tirs ! Face à lui, Hayes est sur un nuage avec 39 points, dont 29 en première mi-temps, et plusieurs contres sur Alcindor à qui il rend pourtant dix bons centimètres. Hayes est tout simplement le héros du « Game Of The Century », et comme un symbole, c’est lui qui inscrit les deux lancers de la victoire à 28 secondes de la fin. Il tournait pourtant à 60% de réussite cette saison-là.

« Je ne pouvais pas les rater. J’avais le match entre les mains » expliquera-t-il après le match.

À Houston, le match passe cinq fois par jour

Puis après deux balles bêtement perdues par les Bruins, c’est encore lui qui va multiplier les dribbles pour faire tourner le chrono et arracher la victoire (71-69). Il ne s’agit que d’un match de saison régulière mais le parquet est envahi et Elvin Hayes est porté en héros. La meilleure équipe universitaire de l’histoire est tombée. À Houston, on fêtera cette victoire comme un titre !

« Il y avait eu une semaine de fête, et ils diffusaient le match en permanence. Pendant une semaine, ils l’ont montré cinq fois par jour » se souvient Don Chaney, ancien joueur de Houston. « Côté Californie, ils étaient énervés et déçus. Kareem avait un problème à l’œil. Il n’était pas à 100%, et je le reconnais. Mais même à 100%, il n’aurait pas pu arrêter Elvin ce soir-là ».

La revanche aura lieu quelques semaines plus tard, en demi-finale du tournoi NCAA. Et quelle revanche ! Grâce à une défense inédite, en diamant pour isoler Elvin Hayes, les Bruins s’imposeront 101-69.

Lew Alcindor finira la rencontre avec 19 points et 18 rebonds, tandis qu’Elvin Hayes sera limité à 10 points et 3/10 aux tirs. UCLA sera champion NCAA cette année-là, et encore en 1969. Les Bruins vont enchaîner 7 titres d’affilée, avec une nouvelle série de 88 victoires d’affilée. Entre 1964 et 1975, avec Lew Alcindor dans ses rangs, puis Bill Walton, UCLA va remporter 10 titres et terminer quatre saisons invaincues. Mais pour l’histoire, ce soir de 1968, c’est bien Houston qui avait remporté le match du siècle.

Crédit photos : CBS, Chronicle

Article initialement publié en 2018

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