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LeBron James : plus Magic que Jordan ?

Depuis le 8 juillet dernier et l’annonce de sa signature à Miami aux côtés de Dwyane Wade et Chris Bosh, LeBron James déchaine toutes les passions et attise tous les sentiments possibles : haine, compassion, compréhension et même traitrise pour certains.

L’objet de toutes ces discussions tourne invariablement autour d’un sujet brûlant : après « The Decision », quelle place James occupera désormais dans l’histoire de la ligue ?

Celle d’un joueur incapable de gagner un titre « seul » ? Celle d’un joueur impatient qui veut gagner tout et tout de suite ? Ou celle d’un joueur qui rejoint une Dream Team à seulement 25 ans pour jouer avec ses amis ?

Pour notre confrère Ian Thomsen de Sport Illustrated ce choix, au-delà des polémiques, doit être reçu et analysé en prenant en compte deux facteurs essentiels : l’envie de James d’être plus un Magic Johnson qu’un Michael Jordan; et que probablement la vision du succès d’un joueur, à travers la carrière de Jordan n’est pas la bonne.

Basket USA vous livre la thèse de Thomsen et apporte quelques précisions.

La faute de Jordan ?

Pour Thomsen notre perception du joueur LeBron James est faussée par son idole Michael Jordan. En effet, la façon de gagner de Jordan en mariant les titres de meilleur marqueur (dix au total) et les titres NBA (91-93 / 96-98) est unique dans l’histoire de la ligue mais paradoxalement depuis sa retraite, elle est devenue l’outil de mesure pour chaque futur grand joueur NBA.
Depuis 1998, le monde entier cherche le nouveau Jordan et seul Kobe Bryant a semble t-il réussi à s’en approcher, par le biais d’un jeu en partie inspiré de Jordan mais surtout par des dimensions physiques absolument identiques au maître.
Seulement avant 1991 et le premier titre de Jordan, un seul joueur fut champion et meilleur marqueur la même année, ce fut Kareem Abdul Jabbar en 1970-71 à Milwaukee.
Cette exception pré-Jordan est encore plus frappante avec Boston, 17 fois champion sans jamais posséder le meilleur marqueur de la ligue.

En fait avant Jordan, les grands joueurs empruntaient deux chemins bien distincts : les titres ou les performances individuelles. On peut résumer cela aux exemples de Bill Russell et Wilt Chamberlain.
Depuis Jordan, chaque équipe se construit avec un leader et un lieutenant. Gagner seul est difficile voire impossible comme l’a démontré les échecs d’Allen Iverson ou de LeBron James. Un fantastique attaquant ne peut gagner sans un soutien de poids.
Jordan a donc apporté un standard nouveau dans la NBA des années 2000 : le joueur athlétique, spectaculaire, énorme scoreur mais qui gagne aussi des titres. Seulement Jordan n’est pas un joueur comme les autres. C’est ce qui fait de lui le meilleur. Pour être un Michael Jordan, il faut posséder un mental hors norme, un esprit de compétition absolument unique et aujourd’hui seul Bryant semble posséder ce don de toujours vouloir gagner.

Jordan est un compétiteur inégalé dans l’histoire du sport et l’erreur actuelle est de penser que chaque grand joueur pourra allier un jeu et un mental digne de Jordan. Mais cela n’est pas possible chez tout le monde. Michael Jordan n’a pas tué le basket-ball en tant que sport collectif. Il l a uniquement atteint un standard individuel tel que seul lui pouvait l’atteindre, et dont aucun joueur actuel ne doit prétendre ne serait-ce que par envie de créer sa propre identité en tant que joueur. Pour devenir le nouveau meilleur joueur de l’histoire, il ne faudra pas battre chaque ligne du palmarès de Jordan mais simplement écrire sa propre légende.

Il faut donc exister et perdurer pas soi même, pas en cherchent à atteindre un joueur, aussi fantastique soit-il.

Le rapprochement avec Magic

Thomsen prend connaissance du phénomène Lebron James en 2001. Beaucoup d’observateurs voient en James le futur numéro 1 de la draft, alors qu’il n’a que 16 ans.
Par son jeu, il rappelle Magic Johnson avec sa taille supérieure à 2 mètres et ses talents de playmaker.
Très jeune et en dépit de ses capacités de scorer, James impressionne par son envie de donner le ballon et donc de faire briller ses coéquipiers, moins talentueux que lui.
Thomsen prend ensuite l’exemple du premier match de la finale de conférence de 2007 contre les Pistons de Detroit. Mené 79-76 avec la balle en main, James avait choisi de donner le ballon à Donyell Marshall, qui manqua la balle d’égalisation.
Après cet épisode, beaucoup s’en étaient pris à James, expliquant que Jordan aurait pris le shoot. En soit, ce n’est pas totalement faux. Jordan l’aurait sans doute pris. Mais il aurait pu aussi faire la passe (voir le match 6 des finals 1997 avec Steve Kerr).
D’où la question : et si James ne voulait pas ressembler à Jordan mais plutôt à Magic. C’est-à-dire un fantastique joueur d’un point de vue individuel mais qui préfère se fondre dans un collectif et sacrifier ses statistiques pour le bien de l’équipe.

On l’oublie, mais Magic aurait pu tourner à 30 pts de moyenne sur une saison. Mais il ne l’a jamais fait. Pour le bien des Lakers, il distillait son talent dans tous les domaines, et c’est comme cela qu’il cumulait des triple double, et collectionnait les titres de meilleur passeur.

Magic était généreux. Tout le contraire d’un soliste. Il voulait gagner, mais avec les autres.

Une redéfinition de la grandeur ?

Thomsen explique ensuite qu’il n’a jamais entendu un journaliste ou un fan se plaindre du jeu de Magic ou de remettre en cause son leadership du fait qu’il ne soit pas le meilleur marqueur de la ligue, ou même de son équipe.
Magic se dévouait corps et âme à son équipe et on ne lui a jamais reproché de jouer aux côtés de James Worthy et Kareem Abdul Jabbar.
James est peut être entrain de remettre au gout du jour le jeu collectif, la passe décisive, principe un peu perdu depuis les années Jordan. Car James est un grand passeur, il culmine à 7 par match en carrière dont une pointe historique pour un ailier de 8.6 pds/m l’an dernier.
Il ne faut pas non plus oublier que les premières années de la NBA moderne et médiatisée sont celles de l’affrontement Magic/Larry Bird, deux immenses passeurs qui donnaient tout pour leur équipe, et cette attitude venant de deux légendes du jeu plaisait beaucoup aux gens, et crée encore un sentiment de nostalgie chez les plus vieux.

A Miami, James a donc une occasion unique d’entrer dans l’histoire en sacrifiant ses statistiques et ses distinctions individuelles pour se mettre au service de son équipe et de ses potes. Il peut, en tant que double MVP, permettre à la ligue de se remplonger dans une époque de sacrifices et de jeu collectif comme dans les années 1980. Il peut donc redéfinir les principes de la grandeur en basket-ball et revenir aux valeurs fondamentales du jeu.

La victoire effacera les critiques…

Les victoires effacent toutes les infamies liées au jeu. En partie seulement… Kobe Bryant en est l’exemple vivant. Entre 2004 et 2008, il fut critiqué par toute la planète basket pour son jeu trop individualiste, l’oubli du jeu en triangle et l’absence volontaire d’implication de ses coéquipiers.
Avec un titre de MVP et deux titres, Bryant a fait taire tout ses détracteurs et s’impose saison après saison comme un joueur mature, intelligent et qui rentre dans la caste des plus grands de tout les temps.
Si James remporte des titres à Miami, son choix sera alors loué et deviendra un exemple pour les générations à venir. Il se classera dans le club des grands joueurs comme Magic, Bird ou Russell. Ses joueurs capables de se fondre dans un collectif, tout en rendant les autres meilleurs. Mais… il ne sera jamais aux yeux de l’histoire considéré comme égal à eux car ces joueurs ont remporté le titre avec leur équipe de toujours.
Ce que les victoires n’estomperont pas en revanche, c’est l’attitude de James envers la ville de Cleveland et de ses fans. Partir sans dire au revoir et sur une aussi mauvaise note que sa fin de série contre Boston est juste une faute professionnelle.
Tout Cleveland, voire l’état de l’Ohio, aimait profondément James et une explication de texte n’aurait pas été de trop envers toutes les personnes qui l’ont supporté pendant sept ans.

Une page se tourne, une autre s’ouvre

Depuis deux semaines, LeBron James a quasiment officiellement abandonné la course au meilleur joueur de tout les temps et même au légendaire club des 6 (Jordan/Magic/Bird/Chamberlain/Russell et Jabbar). Cependant, sa légende reste à écrire et si son épisode à Cleveland fut fantastique d’un point de vue individuel mais gâché par un épilogue bâclé, il pourrait redécouvrir l’ambiance lycéenne qu’il aimait tant. Avec ses « amigos », Wade et Bosh, il veut conquérir quelques titres en prenant d’abord du plaisir. Il veut entrer dans l’histoire en tant que gagnant et ne pas devenir le plus beau talent de l’histoire à rester sans bague.

Conclusion

On dit souvent que l’histoire ne retient que les gagnants. LeBron James a une chance unique de nous le prouver et de la plus belle des manières, en jouant avec des gens qu’il aime et en sacrifiant ses prétentions individuelles pour le bien de son équipe.
S’il remporte des titres, il sera une légende et son départ de Cleveland ne restera qu’une vilaine tâche dans un parcours sportif quasi parfait. En revanche, s’il y a échec au bout de l’aventure à Miami, l’histoire ne lui pardonnera jamais son attitude à Cleveland et sa place dans l’histoire restera floue pour toujours.

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