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Qu’on se le dise, rien ne vaut un joli diplôme pour réussir dans la vie. Dans un peu moins de deux semaines si tout se passe bien, je serai diplômé en… « bracketologie ». Eh oui, le basket NCAA est une science et comme toute discipline digne de ce nom, il est logique qu’elle soit enseignée sur les bancs de l’université.

La bracketologie (ou bracketology en anglais) est la science dont le but est de déterminer avec exactitude le bracket (ou tableau) de la March Madness, le tournoi final de la NCAA, à savoir la liste des soixante-huit participants ainsi que leur tête de série. Ce cours est organisé chaque année par l’université de Saint Joseph’s, une institution réputée basée à Philadelphie. Si vous êtes un inconditionnel de la NCAA, vous savez sans doute que Jameer Nelson ou Delonte West y ont passé leur cursus universitaire il y a maintenant une dizaine d’années. Intitulé « Fundementals of Bracketology », ce séminaire est dirigée par le Dr. Joe Lunardi en personne, expert d’ESPN en la matière et inventeur du terme de bracketologie.

La liste des modules :

« L’histoire de la March Madness »
« Le comité de sélection »
« Le Selection Sunday et son processus »
« Comment établir le bracket »
« L’importance du RPI »
« Explication sur l’extension à 68 équipes »
« Création de son propre bracket »

Pendant les deux derniers mois, nous avons passé en revue l’histoire de la March Madness et déterminé les critères essentiels afin de pouvoir prétendre à une place lors du tournoi final de la NCAA. Chaque dimanche soir, les étudiants ont débattu pendant deux heures des résultats de la semaine et de leurs implication sur le « bracket ». Attention, pas de discussion de type « café des sports » mais une vraie analyse des forces en présence en tenant compte de tous les différents paramètres statistiques.

Nous avions également pour mission de commenter les derniers choix de Lunardi concernant sa projection du bracket et les débats ont parfois été animés, notamment au sujet de la valeure réelle de Wichita State ou du niveau global de la Big East ou de la SEC. Mais le plus gros du programme a été la simulation de la dernière semaine de la Champ Week dans la peau du comité de sélection…

Un exercice en direct de 18 heures à minuit

Joe Lunardi et une dizaine d’étudiants, dont votre serviteur, se sont retrouvés pour une conférence en ligne mardi 11 mars avec pour objectif de simuler le travail du comité de sélection. Cette soirée, passionnante et instructive, nous a permis d’établir notre propre bracket. En voici les principales étapes :

1. Envoyer une liste des équipes assurées de participer à la March Madness (Florida, Arizona, Duke…) et une liste d’équipes en course pour une place de repêché (Arizona State, Providence, Baylor…).

Notre panel a sélectionné 33 qualifiés (équipes citées par plus de 80% des panélistes), et établi une liste de 27 candidats pour les dernières places de repêchés.

2. Parmi cette liste de 27 équipes, chaque panéliste a sélectionné huit équipes (Nebraska, Southern Methodist, Pittsburgh, Colorado, Arizona State, Oklahoma State, Kansas State, Xavier dans mon cas)

3. Les huit équipes les plus cités par le panel sont alors classés de 1 à 8 par chacun et les quatre équipes ayant reçu le plus de suffrages passent alors dans la liste finale. C’est ainsi qu’Oklahoma State, SMU, Arizona State et Kansas State ont été qualifiés.

4. Le processus a été répété à plusieurs reprises avec simulation des résultats des tournois de conférences pour les soirées de mardi à dimanche.

5. Nous avons ensuite débattu des derniers repêchés et BYU et Pittsburgh se sont immiscés dans le tableau final in-extremis

6. Une fois les 68 équipes connues, nous avons élaboré le bracket en lui-même en respectant les principes élémentaires de géographie, de séparation de membres issus d’une même conférence et d’équipes s’étant déjà affronté au cours de la saison. Nous avons choisi notre Top 4 et rempli le bracket ligne pas ligne, jusqu’au Seed 16. Voici notre bracket.

Ce cette session a été extrêmement utile pour comprendre le travail réalisé par les membres du comité de sélection, qui utilise un grand nombre d’outils allant du RPI à l’indice KenPom pour choisir les équipes les plus méritantes.

Me voilà donc docteur en bracketology !