Quand Metta redevient Ron, les Lakers peuvent à nouveau prétendre aux plus verts lauriers. World Peace redevenu l’ailier d’impact que cherche Mike Brown depuis deux mois, LA prend sa revanche sur Miami (93-83), privé de Chris Bosh, et lâché par un Wade transparent.
Dans un Staples Center électrique, Kobe (33 pts) et Bynum (16 pts, 13 rbds) donnent aux Angelinos, impériaux en défense, des allures de prétendants. LeBron (25 pts, 13 rbds, 7 assists) a été trop seul.
Les Lakers aiment les entames de match. Le diesel, très peu pour eux, ils sont au super au démarrage. Une statistique le prouve : 24,1 pts de marqués en premier quart temps depuis le début de saison. Le choc dominical face au Heat ne fait pas exception à la règle. Un homme la consolide à lui seul, vous avez deviné qui ?
Kobe : 18 pts dans le premier quart-temps !
Dominé par LeBron le 19 janvier à Miami dans un revers indigeste, Kobe sort un récital de très, très grande classe sous le bouillant chapiteau du Staples Center : 12 pts à 100% après six minutes et 18 à 8/10 pour conclure le premier quart temps. LBJ a beau claquer trois tomars, dont un sur coast to coast, le Heat cède sous la boulimie offensive du goinfre du Comté d’Orange. Bosh forfait et Wade transparent, les Floridiens sont presque heureux de ne pointer qu’à huit unités (28-20).
Sans Kobe, laissé sur le banc six minutes puis limité à 2 pts à son retour, le banc californien fait taire tous ses détracteurs en deuxième quart.
« Il nous a fallu du temps pour trouver la bonne alchimie et le rôle de chacun », nous confiait mercredi Steve Blake.
Mike Brown peut désormais compter sur une escouade bis efficace, à l’image des 7 points d’Andrew Goudelock, associé au champion NCAA 2002 pour déstabiliser la défense du Heat. Bynum moins dominateur qu’escompté malgré ses match up favorables, Metta World Peace confirme sa belle sortie de l’avant-veille face aux Kings.
Metta World Peace, le facteur X
Dans une rencontre à l’adrénaline et l’intensité de playoffs, les Lakers ont besoin de Ron-Ron. Le meilleur défenseur NBA en 2004 répond présent. Son move tout en appui conclu main gauche suivi d’une banderille dans le corner fait exploser l’écrin des Anges. Paix dans le monde serre le poing quand il provoque une faute contestable de Flash au rebond. D-Wade s’emporte, signe de sa frustration. Il est en train de planter son pote LeBron (12 pts), bien trop seul. Dominé au rebond, le Heat est maladroit (35%) à l’instar de son champion 2006. Les finalistes 2011 rentrer aux vestiaires les esprits embrumés de doutes (50-38).
LeBron James n’est pas homme à se ronger d’interrogations bien longtemps. Le double MVP et favori ultime pour une troisième couronne revient le poignet chaud comme l’atmosphère de souffre pesant dans l’air (conditionné) du Staples. Devant son ancien coach, le plus jeune MVP de l’histoire du All Star Game impulse le come-back du Heat, aidé par Shane Battier et une meilleure utilisation de la gonfle (une balle perdue en 12 minutes).
Miami recolle et Kobe s’enrhume. Le spectacle tourne à la guerre de tranchées, les coudes volent et le cuir brûle les paumes. Quand ça sent le ring et le combat de rue, World Peace réajuste son costume de facteur X. Ron-Ron est partout, intense et agressif. Un saut dans le temps. C’est comme s’il portait la tunique des Rockets trois ans plus tôt (15 pts, 4 steals, 4 rbds et 3 assists en 29 minutes).
Wade sort pour 6 fautes. Une première en trois ans !
Avec son ailier aux mille visages en feu, les Lakers se redonnent de l’air (+11 en début de 4e QT). Kobe revient rapidement aux affaires à 8 minutes du gong, alors que World Peace reste sur le banc, où Mike Brown l’a rappelé. Spoelstra ne traîne pas non plus pour relancer James, D-Wade enchaînant les mauvais choix. World Peace immédiatement recolle aux basques de LBJ et soigne son entrée par un panier en prime. La défense des Lakers devient d’école et Flash se refait prendre comme un bleu sur une faute offensive.
« Hit the Road Jack » accompagne sa sortie pour 6 fautes à 5 minutes de la fin, alors que Joel Antony a remis Miami à sept longueurs. Sans Wade, LeBron prend ses responsabilités. Peut-on lui reprocher dans la polémique actuelle d’en faire même un peu trop en la jouant solo ? Kobe en face fait pareil, mais il en met trois de suite dans la musette du Heat et LA est à son aise à 2’28 de la fin (85-75). La messe est dite.
Les Lakers, imprenables sur leurs terres, mettent fin à une série de quatre défaites consécutives devant le Heat. Ils envoient surtout un message : ne nous enterrez pas !
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