6/28 aux tirs, 23 petits points au compteur, 16 passes et 8 balles perdues en 33 minutes de temps de jeu : ce sont les stats de Deron Williams dans la double confrontation face à Mons.
Pour ses débuts en Eurocoupe, le meneur des Nets a pris le mur. Pour un joueur qui pèse 17 points et 9 passes en 7 saisons de NBA, le constat semble choquant. Comment peut-on expliquer cette transition si délicate ?
Basket USA analyse.
Les faits
Les statistiques de Deron Williams sont donc les suivantes :
shoots |
% |
2 pts |
% |
3 pts |
% |
L-F |
% |
Rbds |
Pds |
To |
C |
Int |
Fautes |
Points |
||
3/15 |
20.0 |
2/8 |
25.0 |
1/7 |
14.3 |
8/8 |
100.0 |
2 |
9 |
2 |
3 |
0 |
4 |
15 |
||
3/13 |
23.1 |
2/8 |
25.0 |
1/5 |
20.0 |
0/3 |
0.0 |
1 |
7 |
6 |
0 |
0 |
4 |
7 |
Incapable de trouver son shoot (6/28 dont 1/12 à 3-points en cumulé), Deron Williams a d’abord essayé de jouer les organisateurs. Et avec 16 passes totalisées, et surtout 9 dans le premier match (pour seulement 2 balles perdues), il a plutôt bien fait le taf. Le constat premier peut donc paraître un peu trop radical.
Mais ce qui est plus inquiétant, c’est son deuxième match. 7 petits points, avec 7 passes mais 6 balles perdues. Deron n’a pas su remonter son niveau de jeu. Frustré par son (manque de) jeu, il a même écopé d’une technique après avoir invectivé Sean Singletary de Mons-Hainaut. Pire encore, il est apparu dépité en fin de rencontre :
« J’ai complètement laissé tomber mon équipe ce soir. »
Les interprétations
Deron Williams est hors de forme et revient de blessure
C’est notre confrère Jonathan Givony de Draft Express qui raconte que Williams semble complètement à côté de ses pompes d’un point de vue physique. Assez joufflu d’origine, Deron revient également d’une blessure au poignet qui l’handicapait depuis 3 ans, ce qui peut expliquer un certain embonpoint et un manque de condition physique. On avait déjà pu noter un infléchissement de son rendement offensif chez les Nets (seulement 15 points contre 21 la saison précédente).
La transition FIBA – NBA en question
C’est Deron Williams lui-même qui le reconnait :
« Vous savez, j’ai joué dans beaucoup de jeu européen. J’ai fait les Jeux Olympiques. Mais ça, c’est vraiment différent. La manière d’arbitrer ici est un gros changement pour moi ; je dois encore m’y adapter. »
Traduction : je me fait bien violenter sur le terrain (par Singletary, par Justin Cage aussi, mais également sur un 3-points tenté en fin de 1ère mi-temps) ; résultat : je perds ma confiance (3 lancers ratés sous la pression des supporters locaux) et je me prends une technique de frustration.
Deron Williams n’étant pas au mieux physiquement, son jeu ne peut décidément pas se mettre en place contre des défenses FIBA bien plus forte sur l’homme et meilleure collectivement qu’en NBA. La différence est notable, et ce, même pour un attaquant comme Williams.
Deron Williams est là pour retrouver du rythme
En fait, la vérité, c’est peut-être simplement que les ambitions de Williams ne sont pas tant collectives (on s’en serait douté) qu’elles sont individuelles. Le meneur des Nets a vécu une saison compliquée l’an dernier (embrouille avec Sloan, transfert, blessure, jouer aux Nets…) et tout ce qu’il vient chercher à Istanbul, c’est du temps de jeu et une infrastructure pour reprendre la compétition.
La transition est donc difficile pour tout joueur NBA balancé dans le contexte FIBA, mais si Williams arrive à trouver son second souffle, nul doute que ses statistiques remonteront en flèche. Rassurez-vous fans des Nets, nous avons à faire à une situation temporaire pour Deron Williams mais le cas sera à nouveau à l’étude si d’autres joueurs NBA de moindre calibre venaient à envahir l’Europe, et à échouer.
La preuve, jeudi soir, Ty Lawson a fait chou blanc (0 pt en 8 minutes) pour son premier match avec Kaunas…