C’était un des grands sujets avant le Game 3 pour les Knicks : fallait-il ou non tout changer et notamment bouleverser le cinq de départ ? Tom Thibodeau, d’apparence si inflexible sur les temps de jeu de ses titulaires, a tenté un coup dimanche sur le parquet des Pacers en incluant Mitchell Robinson au coup d’envoi à la place de Josh Hart. Un coup gagnant, loin d’être le seul de la soirée pour l’entraîneur new-yorkais.
Dans l’obligation de réagir pour garder leurs chances dans cette finale de conférence, le technicien des Knicks a voulu densifier sa raquette et prêter main forte à Karl-Anthony Towns pour protéger le cercle. Mission réussie, avec un match sérieux de Mitchell Robinson, mais surtout un meilleur équilibre entre les différents cinq new-yorkais. Josh Hart aurait pu en être la victime, relégué sur le banc. Mais avec 34 minutes de jeu et un impact toujours aussi déterminant, l’ailier n’a rien eu à redire de ce choix. Mieux, il a expliqué en avoir été à l’initiative.
Pas de sixième homme, mais un sixième « titulaire »
C’est suite à une discussion que Josh Hart avait eu avec Tom Thibodeau avant le Game 6 contre Boston que l’idée de modifier le cinq de départ a été lancée.
« J’ai été le 15e homme de la rotation, le troisième, le sixième, j’ai tout été » expliquait l’homme à tout faire des Knicks en avant-match, avant de détailler la situation aux médias après le buzzer. « Ce n’était pas difficile parce que j’avais mon mot à dire sur cette décision. Quand je suis dans une situation comme celle-là et que cela fonctionne, c’est marrant parce que je vous vois vous agiter, à essayer d’avoir des réponses, alors que cela n’a jamais été important pour moi. Parce que c’était ma décision en quelque sorte. J’étais à l’aise avec ça. »
« Quand Mitch sortait du banc, c’était un titulaire qui sortait du banc. Quand Josh sort du banc, il est un titulaire qui sort du banc » a décrypté Tom Thibodeau en conférence de presse. « Leurs minutes vont être les mêmes. Et ces deux joueurs peuvent être associés, ils sont à l’aise avec les titulaires comme les remplaçants. Ce que j’aime chez Josh, c’est son altruisme. »
Landry Shamet et Delon Wright, improbables facteurs X
Tom Tihbodeau ne s’est pas arrêté là dans ses changements. L’entraîneur des Knicks a aussi tenté le tout pour le tout alors que son équipe a été un temps menée de 20 points avant de tout renverser.
Exit donc la rotation XXS avec les seuls Robinson et McBride comme véritables solutions en sortie de banc, Tom Thibodeau a intégré Landry Shamet et Delon Wright dans l’équation de ce Game 3. Alors qu’ils n’avaient que très peu joué depuis le début des playoffs (30 minutes pour Shamet, 4 pour Wright), les deux remplaçants ont été importants dans le retour au score de New York, alors que Jalen Brunson était par exemple sur le banc.
« Nous sommes construits là-dessus, sur une grande équipe, une grande entente, et notre proximité » a expliqué Jalen Brunson. « C’était dur d’observer tout ça depuis le banc, mais j’avais une foi et une confiance absolue en eux. Les remplaçants ont joué tellement dur et ce qu’ils ont su faire, cela donne de la confiance au reste de l’équipe. » « Nous avons du talent, du premier au quinzième joueur, cela a toujours été le cas » a réagi Mikal Bridges dans le vestiaire. « Nous sommes fiers de ces gars. Nous faisons ce qu’il y a à faire pour gagner. »
Neuf minutes mais de « gros dégâts »
Les Knicks ont ainsi utilisé 15 compositions de cinq différentes dans ce match, dont sept totalement inédites cette saison ! Et les neuf minutes communes du trio Hart – Shamet – Wright ont apporté un surplus d’activité (+5 pour les Knicks), notamment en défense.
« Landry a amené une étincelle géniale » a apprécié Jalen Brunson. « La manière dont il a joué était incroyable, la manière qu’il avait de rester concentré. Quand les choses ne vont pas dans votre sens en tant que joueur, puis rentrer en jeu et jouer comme il l’a fait, c’est exceptionnel. »
« Ce sont les playoffs, vous avez besoin de tout le monde » a sobrement commenté Landry Shamet. « La rotation se rétrécit en playoffs, nous le savons tous. Chaque joueur est bon quand on arrive en playoffs. Tout se joue sur quelques possessions et c’est notre travail d’être prêt. Peu importe que vous jouiez beaucoup ou pas du tout pendant un long moment, c’est votre travail. »
Les « gros dégâts » comme l’a qualifié Tyrese Haliburton réalisés par le banc a été un des moteurs du retour des Knicks, qui semblaient bien proches d’être menés 0-3. Les voilà désormais relancés, et avec de possibles nouvelles options en main pour la suite de la série…