Les Cavaliers et les Pacers, soit deux des meilleurs collectifs de la ligue, ont rendez-vous au stade des demi-finales de conférence. Une série rafraîchissante à laquelle on pouvait s’attendre car, au premier tour, les deux équipes ont su faire honneur à leur statut de têtes de série #1 et #4 qui bénéficiaient de l’avantage du terrain, l’une éliminant Miami (4-0) quand l’autre éliminait Milwaukee (4-1), à chaque fois sans difficulté.
Sur le papier, Cleveland et Indiana risquent de nous proposer un affrontement avec beaucoup de points, beaucoup de rythme et beaucoup de spectacle, dans ce qui s’apparente à un duel entre franchises pleines de similitudes, plus matures et aux collectifs bien rodés. Avec Donovan Mitchell, Darius Garland, Evan Mobley et Jarrett Allen pour le chapeauter d’un côté, tandis que ce sont Tyrese Haliburton et Pascal Siakam qui en font de même de l’autre.
La fougue des Pacers, finalistes de conférence en titre, saura-t-elle trouver les moyens de perturber cette ambitieuse et rigoureuse équipe des Cavaliers, qui a caracolé toute la saison en tête de l’Est ?
PRÉSENTATION DES CAVALIERS
Titulaires : D. Garland, D. Mitchell, M.Strus, J. Allen, E. Mobley
Remplaçants : I. Okoro, T. Jerome, S. Merrill, D. Hunter, T. Thompson, D. Wade, Jav. Green, C. Porter Jr, J. Tyson, C. Okeke…
Absent : /
Coach : K. Atkinson
Les Cavaliers ont débuté la saison par 15 victoires de suite et ils ont ensuite déroulé leur basket. Pour sa première année à la tête de cette équipe, Kenny Atkinson tire le meilleur d’un groupe qui semble être arrivé à maturité. Sur le papier, seuls des Celtics à leur meilleur niveau peuvent les empêcher d’atteindre les Finals et ce serait une première dans l’histoire de la franchise sans la présence de LeBron James.
Prolongé, Donovan Mitchell a su laisser la place à ses coéquipiers et il y a une vraie hiérarchie dans l’équipe, avec Darius Garland, Evan Mobley et Jarrett Allen qui le secondent, ainsi qu’un banc redoutable et complet.
LE POINT FORT
– La richesse de l’effectif. Favori au titre de Coach of the Year, Kenny Atkinson peut s’appuyer sur quatre All-Stars dans son cinq et sur une « second unit » de qualité, avec deux des meilleurs remplaçants de la ligue (De’Andre Hunter et Ty Jerome). Il peut aussi compter sur des shooteurs supplémentaires, comme Max Strus, Sam Merrill ou Dean Wade, et de bons défenseurs, comme Isaac Okoro. En playoffs, les rotations se raccourcissent et il est difficile de contenir l’armada des Cavs, qui a juste explosé le Heat au premier tour : 126 points par match, pour un écart moyen de +31…
LE POINT FAIBLE
– Le rebond. Malgré la présence de l’une des meilleures paires d’intérieurs de la ligue, Evan Mobley – Jarrett Allen, les Cavs souffrent au rebond, la faute notamment à leur manque de taille sur le « backcourt ». Preuve en est : ils étaient 22e sur 30 au pourcentage de récupération des tirs manqués adverses. En clair, les joueurs de Cleveland laissent 30% de rebonds offensifs à leurs adversaires en saison régulière. Il y a eu du mieux au premier tour face à Miami, mais on se souvient que ces dernières années, ils s’étaient largement fait dominer physiquement en playoffs, contre les Knicks, le Magic ou les Celtics. Toutefois, comme les Pacers ne sont pas dominateurs sous le cercle, cela devrait aller dans cette série.
PRÉSENTATION DES PACERS
Titulaires : T. Haliburton, A. Nembhard, A. Nesmith, P. Siakam, M. Turner
Remplaçants : B. Mathurin, O. Toppin, T. McConnell, T. Bryant, B. Sheppard, Jar. Walker, T. Bradley, J. Furphy…
Absent : I. Jackson
Coach : R. Carlisle
Comme Tyrese Haliburton a remis la machine en route après le All-Star Break et que ce groupe a l’habitude de jouer ensemble, les Pacers ont signé une deuxième partie de saison canon : 20-9 après la pause, et même 34-14 depuis le 1er janvier, en plus du 4-1 du premier tour. Autant dire que les joueurs de Rick Carlisle ont tout du poil-à-gratter dans la conférence Est, tandis qu’ils sont l’une des sept équipes à être en positif contre celles à 50% de victoires ou plus. Titulaires, remplaçants, coaching staff, dynamique : Indiana n’est clairement pas à prendre à la légère, fort de son statut de finaliste de conférence en titre.
LE POINT FORT
– Le collectif. Avec ses sept joueurs différents à 10 points de moyenne, Rick Carlisle dispose du matériel nécessaire pour aller loin en playoffs et compenser les soirées sans (ou les blessures…) de ses stars, Tyrese Haliburton et Pascal Siakam. Une force, qui permet de maintenir une certaine pression pendant toute la durée d’un match, tel un rouleau compresseur, même s’il ne faudra pas non plus hésiter à réduire la rotation, pour ne pas limiter les joueurs majeurs à leur temps de jeu habituel. Comme au premier tour, c’est ce banc qui peut faire des différences dans la série, même si celui des Cavaliers n’est pas mal dans le genre non plus.
LE POINT FAIBLE
– L’absence d’un vrai « go-to-guy » ? Cela va souvent de pair avec les forts collectifs : si Tyrese Haliburton et Pascal Siakam sont les leaders et (All-)stars incontestables de cette équipe, on peut cependant se demander s’ils ont les épaules pour mener une franchise jusqu’au bout en playoffs, puisqu’ils s’apparentent davantage à des lieutenants de luxe qu’à des « franchise players ». Le danger vient de partout dans l’Indiana, une très bonne chose, mais c’est également en playoffs que les différences de talent se font sentir et, sans un « go-to-guy » de renom comme Donovan Mitchell, le plafond collectif est parfois plus bas qu’imaginé.
LES CLÉS DE LA SÉRIE
– L’attaque de Cleveland peut-elle être freinée ? Quand on pense à la façon dont Miami, pourtant 9e à l’efficacité défensive en saison régulière, s’est fait écraser par les Cavaliers au premier tour, on se demande si la défense d’Indiana, 14e mais en progrès en playoffs, aura les armes pour ralentir les hommes de Kenny Atkinson dans ce domaine. En particulier sur demi-terrain. Pascal Siakam et Myles Turner auront fort à faire à l’intérieur, tandis que Andrew Nembhard et Aaron Nesmith ne seront pas tranquilles non plus sur les extérieurs, et que Tyrese Haliburton risque d’être constamment ciblé défensivement. Le meilleur test, en soi…
– Darius Garland sera-t-il à 100% ? Après ses commentaires sur la défense de Tyler Herro, Darius Garland n’aura pas été en mesure de disputer les deux derniers matchs à Miami à cause d’une blessure au gros orteil. Simple alerte, qui a pu être gérée sans trop de pression vu la différence de niveau entre les deux équipes, ou vrai problème qui risque d’handicaper durablement les Cavs en playoffs ? Pour l’heure, il est incertain pour le Game 1 et Kenny Atkinson ne cache pas son « inquiétude » le concernant. Sans lui à ce stade de la saison et contre un tel adversaire, c’est toute l’attaque de Cleveland qui peut en tout cas se mettre à vaciller…
– Quel collectif prendra le dessus sur l’autre ? Difficile de faire mieux collectivement que les Cavaliers et les Pacers, en possession de deux des meilleurs bancs de la ligue et de deux des effectifs les plus fournis de toute la NBA. Il y a peu de chances que Kenny Atkinson et Rick Carlisle réduisent donc leurs rotations, vu comment ils ont l’habitude de faire confiance à un groupe large, et on imagine logiquement que la bataille des bancs et des « matchups » aura son importance dans cette demi-finale de conférence. À Ty Jerome et De’Andre Hunter de prouver qu’ils ne font pas partie des meilleurs remplaçants du pays par hasard.
SAISON RÉGULIÈRE
Indiana 3-1
– 12 janvier : Cleveland – Indiana (93-108)
– 14 janvier : Indiana – Cleveland (117-127)
– 10 avril : Indiana – Cleveland (114-112)
– 13 avril : Cleveland – Indiana (118-126)
VERDICT
Cleveland 4-2. Si aucune équipe n’a plus battu les Cavaliers que les Pacers cette saison (trois fois), il ne faut pas non plus oublier que deux des quatre matchs ont eu lieu en toute fin de saison, avec des effectifs remaniés. Dans les faits, on peut donc dire qu’il y a 1-1 entre Cleveland et Indiana, mais on a tout de même du mal à imaginer les Cavs se faire éliminer à ce stade. Encore moins par une équipe qui lui ressemble dans sa construction et sa profondeur de banc, mais avec juste moins de talent au global.
Et d’autant plus après ce qu’ils ont démontré au premier tour. Car, si celui de Rick Carlisle a séduit, le groupe de Kenny Atkinson semble être tout simplement au sommet de son basket, notamment en attaque, et seul l’état de santé de Darius Garland a de quoi rebattre les cartes dans la série. Celle-ci ne sera pas une partie de plaisir et pourrait s’éterniser, mais au complet et avec l’avantage du terrain, difficile d’aller contre la meilleure équipe de l’Est, juste injouable en attaque, plus solide en défense et tout aussi bien coachée que profonde collectivement.
CALENDRIER
Game 1 : à Cleveland, dimanche 4 mai (à définir)
Game 2 : à Cleveland, mardi 6 mai (à définir)
Game 3 : à Indianapolis, vendredi 9 mai (à définir)
Game 4 : à Indianapolis, dimanche 11 mai (à définir)
Game 5* : à Cleveland, mardi 13 mai (à définir)
Game 6* : à Indianapolis, jeudi 15 mai (à définir)
Game 7* : à Cleveland, dimanche 18 mai (à définir)
* Si nécessaire.