Giannis Antetokounmpo le répète : « C’est l’équipe de Damian Lillard »

Il y a eu quelques fulgurances, un nouveau tir pour la gagne à la sirène contre Sacramento, deux matchs à 40 points et plus, et même une place de titulaire au All-Star Game pour la Conférence Est.

Pourtant, l’expérience Damian Lillard à Milwaukee ne donne pas encore pleine satisfaction. L’ancien joueur de Portland n’est pas encore intégré de façon optimale dans le jeu des Bucks, et en particulier dans son association avec Giannis Antetokounmpo. Le Grec est revenu en longueur pour The Athletic sur ce nouveau duo. Et lui a réitéré sa confiance, notamment dans les moments décisifs.

« Je suis son plus grand fan » a clamé le Greek Freak. « Pour le meilleur ou pour le pire, je reste avec Dame jusqu’à la fin. Comme je l’ai dit encore et encore : C’est. Son. Equipe. En fin de match, c’est lui qui aura les ballons. Nous ne ferons rien d’autre. Mais au final, il doit aussi y croire. »

« Dame, c’est pas Khris »

Les deux All-Stars ne parviennent pas pour le moment à trouver leur alchimie. Et avec ce duo qui toussote, ce sont tous les Bucks qui patinent, déjà à huit victoires et demi des Celtics leaders de l’Est. Giannis Antetokounmpo l’admet, il doit encore travailler pour fluidifier son association avec un joueur comme il n’en a jamais côtoyé, à savoir un vrai meneur scoreur. S’il estime avoir déjà trouvé une arme en envoyant Lillard sur orbite le plus vite possible après avoir pris le rebond, le Grec apprend aussi à s’adapter à un nouveau plan de jeu.

« Il n’est pas comme un Khris Middleton, vous n’avez pas besoin de toujours lui poser des écrans pour qu’il ait ce petit espace pour tenter un floater, un tir à mi-distance ou pour un tir derrière l’écran à deux comme à 3-points. Parfois, vous devez lui poser des écrans. Et parfois, vous devez lui laisser de la place. Si je suis sur la droite du terrain et qu’il est sur la gauche, je lui transfère systématiquement le ballon parce qu’une fois que je lui transmets, il l’exploite. Cela aide l’équipe. »

Fort joueur en isolation et habitué à devoir fréquemment prendre le jeu à son compte, Damian Lillard est désormais contraint de partager l’affiche avec Giannis Antetokounmpo.

Et le monstre à deux têtes espéré entre un créateur de très haut niveau et le plus grand danger de toute la NBA une fois lancé pour attaquer le cercle n’a pas encore trouvé sa vitesse de croisière. Le pick-and-roll entre les deux hommes ne s’est toujours pas imposé comme une arme prioritaire par Milwaukee.

« Cela doit se faire naturellement » explique ainsi l’ailier-fort. « Cela ne peut pas juste être ‘Donne la ballon à Dame, pose l’écran et ça va marcher.’ Ce n’est pas comme cela que ça fonctionne. Et quand nous le faisons, les autres gars doivent bouger, et continuer d’occuper les défenseurs. »

Un pick-and-roll dangereux mais sous-exploité

La recette montre pourtant de premiers résultats. Le pick-and-roll entre Giannis Antetokounmpo et Damian Lillard est le troisième le plus efficace cette saison au nombre moyen de points inscrits (1.23 point par écran, derrière les 1.29 des tandems Tyrese Haliburton – Myles Turner et les 1.24 de Jaylen Brown – Kristaps Porzingis).

Seulement, le Grec n’est pas aussi souvent exploité qu’on aurait pu le penser comme poseur d’écran, et il l’est moins que d’autres intérieurs scoreurs dominants comme Nikola Jokic ou même Joel Embiid en dépit de ses matchs ratés pour blessure. Il ne shoote d’ailleurs que 7% du temps après un écran, signe que le pick-and-roll avec Giannis Antetokounmpo sert surtout aux Bucks à attirer l’aide pour décaler les shooteurs, et pas forcément à libérer la place pour permettre au « Greek Freak » d’aller au cercle.

That is most points scored *by the screener* per 100 picks he’s set. It’s a function of how often he receives the ball after setting the pick and how effectively he can score once he gets the ball in those situations. pic.twitter.com/nhl8GaE5FA

— Todd Whitehead (@CrumpledJumper) February 19, 2024

Pour construire cette entente, Giannis Antetokounmpo a profité du All-Star Weekend pour passer du temps avec Damian Lillard. « On a pu avoir des discussions sur la manière dont s’est comportée l’équipe dernièrement, et ce que nous voulons faire, comment on peut aider à rendre l’autre meilleur. Quand vous avez la possibilité de couper, non seulement de la saison, mais aussi de votre équipe et d’être juste seul-à-seul, à vous lier comme cela, c’est toujours utile. »

Alors que Damian Lillard avait débarqué dans le Wisconsin à peine une semaine avant le camp d’entraînement, l’ancien Blazer et Giannis Antetokounmpo ont pu partager un week-end « positif » selon le MVP 2019 et 2020. On ne sait pas si ce sont ces échanges qui ont déjà porté leurs fruits, mais le meneur a en tout cas bien profité du All-Star Weekend pour se regonfler le moral, en remportant une deuxième fois le concours à 3-points, puis le titre de MVP du match des étoiles.