Mat Ishbia, un propriétaire en quête de « spectaculaire »

L’ère Robert Sarver paraît déjà bien lointaine aujourd’hui à Phoenix. Depuis son arrivée dans l’Arizona en fin d’année dernière, Mat Ishbia, qui a succédé au sulfureux propriétaire précédent des Suns, ne cesse d’imprimer sa marque. À peine était-il arrivé qu’il signait son premier énorme coup : l’arrivée de Kevin Durant en échange de Mikal Bridges et de Cameron Johnson.

Rassasié le dirigeant, à qui ESPN consacre un long papier ? Pas exactement puisqu’il a enchaîné plusieurs mois plus tard, après une campagne de playoffs loin des attentes du club, en sacrifiant Chris Paul pour faire venir Bradley Beal. Dans le même temps, Monty Williams, autre figure emblématique de la relance des Suns, a été remercié puis remplacé par Frank Vogel.

« On va gagner dans tout ce qu’on fait. Je ne crois pas que l’on puisse accomplir quoi que ce soit en étant moyen. Ce n’est pas ce que je suis », affiche l’homme de 43 ans qui a fait fortune dans les hypothèques. On comprendra mieux avec un tel mantra le virage spectaculaire effectué par la franchise. « Mat nous a donné les moyens d’agir et nous a mis au défi. Il veut faire des choses spectaculaires », dit d’ailleurs de lui Josh Bartelstein, nouveau CEO de l’organisation.

Après avoir misé un temps sur la continuité, Phoenix a ainsi décidé de faire sauter son noyau dur et d’accumuler les superstars, pour viser le titre à très court terme (Kevin Durant a déjà 34 ans). À l’inverse des champions en titre, les Nuggets, en somme, contre qui les Suns ont buté en demi-finale de conférence.

Une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle employée par Mikhail Prokhorov qui, une fois arrivé à Brooklyn, avait décidé de transformer sa jeune équipe en formation « bling bling » en faisant venir les vieillissants Kevin Garnett et Paul Pierce. Un pari  tout sauf payant dont le patron des Suns a bien connaissance.

On est ici pour faire de grandes choses

« J’espère gagner maintenant », lâche pourtant l’ancien champion NCAA avec Michigan State, qui en plus d’avoir attiré des étoiles a fait confiance à James Jones pour récupérer quantité de « role players » (Eric Gordon, Keita Bates-Diop, Yuta Watanabe…) à bas coût pour compléter l’effectif. Fait rare pour des joueurs d’un tel niveau de salaire, Ishbia les a personnellement appelés pour les aider à conclure l’affaire.

Conséquence du bouleversement de l’effectif, la masse salariale de l’équipe devrait peser 60 millions de dollars de plus que la dernière saison complète de Sarver, en 2021-22. Mat Ishbia n’a pas peur de payer.

« On a été encouragés et chargés de faire de plus grandes choses. Lorsque vous faites de grandes choses, cela demande plus de travail, plus de résultats. Et cela demande plus de collaboration et de coopération de la part de toute l’équipe. On est ici pour faire de grandes choses, pas seulement pour être une bonne équipe, mais pour être une équipe d’élite », ne cache pas James Jones.

Ce dernier ajoute : « J’aime la situation dans laquelle on se trouve actuellement. On parle de former la meilleure équipe de la NBA. » Les prochains mois et la vérité du terrain diront si cet objectif a été atteint.